Deuxième partie de l'album "Humanimal", bizarrement marketté à l'époque en deux CD séparés (la réédition les a enfin réunis), ce Part 2 est un peu le parent pauvre du premier. Huit titres seulement (contre les treize du Part 1) dont une version en espagnol du "All and all" figurant sur le Part 1. Mais si la quantité est un peu "maigre", attention la qualité ! On démarre avec "Animal Ritual", et on démarre fort ! Basse ronronnante, riffs tranchants, refrain qui tue, groove totalement irrésistible, ce titre annonce clairement la couleur : cette deuxième partie n'est pas, comme on aurait pu le craindre, composée des titres "laissés pour compte" de la première partie. Et oui ! A l'époque, c'était clair, il fallait acheter les deux. Petits veinards que vous êtes de pouvoir avoir maintenant les deux pour le prix d'un (sans compter que pour le trouver, ce part 2, j'avais sérieusement ramé).

Mais revenons à l'album avec le deuxième titre (à rallonge) "You cannot escape the revelations of the identical by seeking refuge in the illusion of the multiple". Derrière ce titre à la haute teneur philosophique se cache en fait un court instrumental de deux minutes, sympathique mais un peu anecdotique sur un album de huit titres seulement. Arrive ensuite "My best friend's girl" un titre très réussi, joyeux et entrainant dont les paroles tranchent cependant avec la mentalité habituelle de la bande à Jeff (c'est pas joli, joli Jeff de piquer la meuf d'un pote !). Vient ensuite "Dear God", du grand, du pur Talisman, le titre que je préfère sur cet album. Tout y est : passages fins et émotionnels, presque plus parlés que chantés, passages hargneux ou la guitare et la voix montent en puissance alors que la basse gronde, refrain mortel ("all we need is love" est un refrain mille fois entendu mais chanté par Jeff Scott Soto, ça vient tellement du coeur, que ça fait mouche comme jamais), petite touche originale (l'intervention de voix d'enfants vers la fin du titre). La baffe ! Vient ensuite "Hypocrite", encore du très bon, une des chansons les plus coléreuses du groupe (attention, même en colère, Talisman n'est pas Slayer, mais ça riffe dur) tant au niveau de la musique que des paroles. Je ne sais pas après qui Jeff en avait quand il a écrit les paroles, mais il n'est pas content et ça s'entend ! "Waysting r time" est une chanson très groovy, pleine d'éléments funk, qui pêche bien et met la banane.

On finit avec deux ballades, d'abord "To know someone deeply is to know someone softly", guitare accoustique, coeurs kitshs à la limite du désuet, refrain gluant de bons sentiments, ça passe parce que c'est Jeff, et que les couplets ont un petit côté Queen, mais c'était juste. Enfin, la version espagnole de "All and all", qui ne change donc qu'au niveau des lyrics, et qui démontre que Jeff Scott Soto, contrairement à David Lee Roth, peut chanter en espagnol, sans être vraiment crédible, mais sans se ridiculiser non plus. Pour autant cette chanson reste moyenne, un des titres les plus faibles du Part 1, mais bon...

Voilà pour ce Part 2, cinq titres qui déchirent, un instru inutile, et deux ballades moyennes. Largement de quoi justifier l'achat à l'époque avec toutefois un sentiment de se faire un peu avoir. Aujourd'hui, la question ne se pose plus et c'est tant mieux, tout le monde va enfin pouvoir se prendre "Dear God" et "Hypocrite" dans la figure !