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POST-BLACK ATMOSPHéRIQUE  |  STUDIO

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DORNENREICH - Hexenwind (2005)
Par JEREMY le 4 Février 2006          Consultée 4487 fois

Certains groupes sont passés maîtres dans l’art, extrêmement difficile, de la répétition à outrance. Summoning en est le chef de file depuis Dol Guldur. Suivent pêle-mêle des groupes issus de courants aussi divers que variés : Pazuzu, Die Verbannten Kinder Eva, Lord Wind, ou encore des groupes d’ambiant genre Les Joyaux de La Princesse. Il n’y a pas si longtemps, Dornenreich faisait encore partie de la scène black metal. Mais ce groupe autrichien est en constante évolution et semble avoir trouvé une nouvelle voie musicale à explorer. Explications.

Les chanceux qui auront pu les voir au Wacken 2002 auront entendu un black metal finalement assez basique majoritairement issu de leur dernier album en date, Her Von Welken Nächten. Quatres ans et trois passages en studio plus tard, Dorenreich accouche de son nouveau petit bébé : Hexenwind. Et l’évolution musicale est significative de ce qu’il s’est passé dans la tête du duo ; les hurlements ont disparu, les rythmiques furieuses aussi, tout comme les riffs de guitares haletants. Quatre ans pour un total changement de vision, et une mutation vers une musique plus fouillée, plus travaillée, plus originale aussi.

En dehors de « Von Der Quelle » et de « Der Hexe nächtlich' Ritt », respectivement une intro inaudible à moins d’hausser le volume à son maximum et une interlude malvenue qui coupe l’ambiance développée auparavant, on a à faire à de longues pistes linéaires, où le dosage entre la répétition et l’évolution est parfaitement réussi. Suffisamment d’éléments entre en compte au fur et à mesure du développement des morceaux pour éviter l’ennui, tout en prenant soin à ne pas nous noyer sous une masse d’information sonore qui nous ferait perdre le fil conducteur du morceau. Musicalement, la recette est simple : un riff principal sur lequel se greffent des murmures parcimonieux. Une rythmique lancinante et linéaire accompagnée de claviers discrets à la Summoning. Et plus loin dans le morceau un solo de guitare genre flamenco, absolument magnifique.

Mais si l’intention est vraiment bonne, la réalisation laisse encore à désirer. On sent le groupe plein d’idées, mais il va lui falloir les ordonner plus précisément à l’avenir. Certaines erreurs sont typiques de la jeunesse :
- un dosage hasardeux de la durée des morceaux (« Der Hexe flammend' Blick » qui aurait dû se terminer aux alentours des 9 minutes, là où l’ambiance était à son apogée et où on avait fait le tour du panel d’émotion possible en rapport avec la musique jouée, au lieu de cela, le groupe reprend infiniment le riff principal, ce qui nous fait décrocher complètement de l’ambiance pourtant développée avec brio sur la majorité du titre ; je pense que le phénomène est similaire sur les autres longs morceaux, mais comme on le verra ci-dessous, je n’ai pas eu l’occasion d’y faire attention) ;
- une tendance à la répétition de la même recette sur chaque titre (c’est le genre qui veut ça, mais les deux dernières pistes se ressemblent tellement qu’il m’est impossible de les différencier à l’oreille, je suis constamment obligé de me référer à l’indication de la chaîne ; c’est une sensation assez désagréable puisque cela signifie qu’on décroche inévitablement avant la fin du disque ; c’est d’ailleurs pourquoi je suis incapable de vous dire si on retrouve le même phénomène que sur « Der Hexe flammend' Blick », mais je le soupçonne fortement).
- enfin, le choix du nombre de piste et de leur durée. Cinq au total, dont seulement trois où il y a vraiment de la musique (les deux autres sont des interludes), ça fait peu. Surtout quand chacun des trois dure pratiquement un quart d’heure, qu’il n’y a qu’une seule mélodie en son sein et que l’ambiance développée est exactement la même partout.

Pour faire bref (il serait temps !), je dirais que ce disque original regorge de bonnes idées, mais qu’il faudra que Dorenreich les canalise afin d’en faire ressortir uniquement le meilleur. Et une fois régler le problème de la gestion de la durée, Dornenreich fera à coup sur partie des meilleurs. En tout cas, pour le moment, je persiste à dire qu’il n’y à que Summoning qui maîtrise à la perfection l’art de la répétition. Et de toute manière, quoi qu’il advienne à l'avenir, le leader restera autrichien !

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   JEREMY

 
   DOLORèS

 
   (2 chroniques)



- Eviga (chant, guitare, basse)
- Valnes (batterie, claviers)


1. Von Der Quelle
2. Der Hexe Flammend' Blick
3. Der Hexe Nächtlich' Ritt
4. Aus Längst Verhalltem Lied
5. Zu Träumen Wecke Sich, Wer Kann



             



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