Attention, voilà un véritable ovni qui déboule sur la planète hard/metal !! En effet, pour son premier album, le quartette danois Volbeat propose une mixture plutôt originale. Afin que vous vous fassiez une meilleure idée de ce qu'est la musique de Volbeat, essayez d'imaginer une mixture entre le vieux rock n'roll des années 50/60 et le metal lourd tels que le pratiquaient Metallica sur le Black album, voire "Load", Black Sabbath, avec quelques relents stoner. En gros, on pourrait percevoir ce groupe comme une sorte d'hybride entre Elvis Presley, Metallica et Black Label Society.

Voilà en gros ce que propose "The strength/the sound/the songs", premier album ô combien insolite de Volbeat. L'ensemble est assez lourd, les riffs de guitare sont tranchants comme un rasoir et la voix de Michael Poulsen, tantôt grave, tantôt plus mélodique(enfin, occasionnellement), soutient bien l'ensemble.

Dans ce contexte, on retient (et apprécie) particulièrement "Caroline leaving" avec son refrain mélodieux, des titres faisant l'effet d'un rouleau compresseur tels que "Another day, another way", "Rebel monster", "Fire song", l'up-tempo "Always.wu", "Something else or..." qui voit la guitare acoustique intervenir au début et au milieu de la chanson, le mélodique "Soulsweeper" qui décrit bien la rencontre entre les 60's et le metal lourd, "Alienized" sur lequel on entend un (court) solo de guitare flamenco, le mid-tempo "Healing subconsciously" qui est plus travaillé que les autres titres( 5'37) et met davantage l'accent sur la superposition guitare rythmique/solo (là, on n'est pas très éloigné de Iron Maiden).

Toutefois, le titre qui attire vraiment l'attention, tant il diffère du reste de l'album, c'est la reprise d'un vieux standard des 60's "I only wanna be with you" de Dusty Springfield, surtout connue en France pour son adaptation en français par Richard Anthony (c'était l'époque des yéyés, pour ceux qui ne le sauraient pas). Vraiment, il fallait oser le faire !

Bon, tout n'est cependant pas parfait sur cette galette. Tout d'abord, on peut trouver qu'il y a 2-3 titres en trop sur l'album. Ensuite, il convient de signaler qu'il y a très peu de solos(sur certains titres, ils sont même carrément absents), ce qui renforce le côté rêche, voire comprimé du disque. C'est surtout cet aspect-là que le groupe danois devrait travailler à l'avenir, je pense, car les quelques solos présents sont particulièrement bien sentis.

Pour un premier album, Volbeat a quand même réussi son difficile pari, malgré quelques imperfections. Je dirai même que ce quartette scandinave a réalisé l'album que Metallica n'a pas su( ou pu) concevoir après "Load" et "Reload". Il convient de saluer la démarche artistique de Volbeat car ici, originalité et qualité font bon ménage. Il n'est pas toujours évident d'innover et, parfois, le résultat peut être désastreux. Cet album démontre qu'en matière de hard rock, de metal, tout n'a pas encore été dit et qu'il est encore possible d'explorer de nouveaux horizons. Il ne serait pas étonnant que ce disque soit le précurseur d'un nouveau style de metal à l'avenir... Affaire à suivre de très près, donc...