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OTEP - House Of Secrets (2004)
Par VIVI le 25 Novembre 2005          Consultée 5653 fois

La porte est juste devant moi, il ne me faut avancer que d’un seul pas pour l’ouvrir et savoir ce qui se cache derrière. Armée d’une batte de base-ball, d’ampoules de soins, et surtout de mon courage, j’avance à tâtons, attrape la poignée avec une certaine appréhension, un cliquetis se fait entendre, je m’apprête à entrer dans la maison des secrets…

Le ciel s’embrume considérablement et un léger souffle résonne à travers le pan de la porte. Je viens de pénétrer dans la première pièce de cette maison « Requiem »…Il fait un noir total, et mes yeux ne voient que les ombres fantomatiques éclaboussant les murs de sang. Les murmures d’Otep Shamaya résonnent et frôlent mon corps engourdi. Quelques bruits s’éparpillent, des rires distordus, une dispute et des coups perdus sous les pleurs d’une jeune fille qui me fixe le regard perdu, tout en m’indiquant de son doigt la seconde pièce.

Ni une, ni deux, je prends mes jambes à mon cou, et empoigne la seconde porte « WarHead ». Je me fiche de savoir ce qu’il y a derrière, je veux juste échapper à ce cauchemar vivant. Mais dans cette pièce, pas de monstres biscornus, pas de chiens affamés de chair fraîche, mais une jeune blonde, les yeux injectés de sang et particulièrement énervée. Si je veux sortir de cette maison entière, il va falloir que j’affronte Otep et sa musique de dégénéré jusqu’au bout. Les murs tremblent sous les cris de la chanteuse et la rythmique frénétique m’écrase littéralement. OTEP déclare à sa guerre à George W. Bush. Les images de guerres sanguinolentes et les coups de rouleau compresseur asséné par le groupe me font alors comprendre que cette maison est placée sous le signe du malaise et de la moiteur.

J’avance au fur et à mesure, la boule au ventre. La moiteur de l’air manque plusieurs fois de m’étouffer comme un vulgaire bout de viande. La musique d’Otep est insinueuse, chaque pièce est propice à l’horreur. « Buried Alive » et « Nein » en sont les représentantes les plus vicieuses. Chuchotements plaintifs, hurlements déchirants, riffs s’emplissant au fur et à mesure, l’apocalypse semble tout près. Mais les morsures venimeuses que je reçois ne m’arrête pas pour autant, je continue mon chemin, j’ai encore suffisamment d’énergie pour terminer mon voyage.

J’avance le corps engourdi à travers les pièces avec une démarche peu assurée. La brutalité sonore m’envahit, la double pédale ne s’arrête donc jamais, (j’aperçois même de temps à autre un garçon pas bien grand, affublé d’un masque ridicule, tapant sur les fûts.. on me souffle dans l’oreillette qu’il s’agit de Joey Jordisson), les riffs cisaillent et incisent l’air, avec une telle force que je ne cesse de suffoquer pour pouvoir respirer.

« Hooks and Splinters » ; « Sepsis »; « Self-Made » tentent de me faire céder. Les flammes de l’enfer rejetées ne sont pas loin de me faire griller comme du pain à toaster. Dans certaines pièces, Otep Shamaya déclame de longues litanies à l’instar « Gutter », « Suicide Trees » ou la fausse berceuse « House Of Secrets ». Mais cette gentille petite comptine n’est qu’un leurre. La haine s’amoncelle doucement et finit par imploser à l’aide de riffs glauques et de cris désarçonnés. Hélas, toute cette surenchère de cris et de bruitages inquiétants finit par me lasser. Les pièces « Suicide Trees» et « Shattered Pieces » ne me font plus d’effets, plutôt que de blêmir face à la menace envoyée, j'envoie un bon coup de batte de base-ball sur la tête de la chanteuse afin de la faire taire.

C’est à « Shattered Pieces » que j’aperçois la porte de la délivrance. J’hésite avant de l’ouvrir car je crains un boss caché. Mais au moment de franchir le sol, la surprise est pire : je chute lourdement dans le vide…

Il est 7h15, j’écarquille doucement les yeux. J’ai terriblement chaud et un mal de tête étouffant me tape dans les parois crâniennes comme si je venais de me recevoir une chape de plomb sur le coin de la gueule. Je me lève difficilement, vais à la cuisine et aperçois une boisson revigorante sur ma table…un peu effrayée par celle-ci, je décide cependant de la boire d’une traite pour me remettre d’aplomb.
Juste avant de partir, je distingue dans un coin de ma chambre la batte de base-ball, ainsi que ma collection de jeux de survival-horror. Je me dis d’ailleurs que « House Of Secrets » a le potentiel pour faire une OST de survival. Mais juste le potentiel, ce disque ayant tendance a tué quelque peu l’horreur à force d’en rajouter des couches et des couches.
Finalement, je prends mes clefs alors et sort de chez moi. Mes envies de frissons étant insatiables, je pense déjà à la nuit flippante que je me réserve. Mais cette fois, je vais me rabattre sur un jeu-vidéo plutôt que sur ce disque, la peur qu’il engendre étant trop limité. Allez, ce soir, c’est soirée Rule of Rose.

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   VIVI

 
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1. Requiem
2. Warhead
3. Buried Alive
4. Sepsis
5. House Of Secrets
6. Hooks & Splinters
7. Gutter
8. Autopsy Song
9. Suicide Trees
10. Nein
11. Self-made
12. Shattered Pieces



             



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