Au début des 90's, un quintette canadien répondant au nom de Slik Toxik avait sévi et laissé une petite trace(du moins, au Canada) dans le paysage hard/heavy. Après avoir sorti un EP("Smooth and deadly" en 1991) en guise de carte de visite, Slik Toxik passe la vitesse superieure en sortant en 1992 son premier veritable album studio intitulé "Doin' the nasty".

Cette galette ne devrait pas deplaire aux fans de Hard US puisque tous les ingrédients propres à ce style sont présents: riffs acérés typiques du hard rock, solos fluides et mélodiques, chant eraillé, voire criard, compos accrocheuses. A ce propos, l'album commence on ne peut mieux avec un titre assez équivoque: "Big fuckin' deal". Ce mid-tempo, à la fois acéré et catchy, se signale par son gros refrain tapageur et permet au chanteur Nicholas Walsh d'exploiter pleinement ses capacités vocales et de faire preuve d'une sacrée attitude.

La suite de "Doin' the nasty" est tout aussi digne d'intêret puisque plusieurs bons titres sont susceptibles de plaire aux amateurs du genre. Le groovy "Helluvatime", de facture très classique, reste quand même efficace juste comme il faut, tout comme "Sweet asylum" qui alterne couplets modrés et mélodiques et refrain plus musclé, plus corrosif. A signaler que durant l'intro de ce titre, on entend le chanteur crier pour le fun "Caramba !". Mais le moment culte de ce disque est, à mon avis, "Cherry bomb", un titre big-rock qui débute calmement par le refrain avant que l'ensemble se muscle, s'emballe, bien soutenu par une rythmique solide et énergique. Quant au refrain, il est tout simplement imparable, monstrueux et on a une irrésistible envie de fredonner "Bang back the booze/Sweet cherry grooves/So cherry red/Push back the blues" tellement c'est contagieux...

Autres bons titres à signaler sur cet album: le percutant et punchy "Marionette" sur lequel les riffs de guitare sont littéralement déchainés, "It's not eazy" à l'attitude résolument sleaze, le punchy et festif "Cheap nicotine", "midnight grind" qui, après une intro laborieuse, fait le ménage et voit chaque musicien du groupe donner le meilleur de lui-même, sans oublier l'instrumental "Rachel's dead", à la fois cru et tranchant, sur lequel on entend differents bruitages de voix.

Pour être plus complet, "Doin' the nasty" contient 2 ballades. "White lies/Black truth", à la fois acoustique et électrique, estune belle réussite dans le genre tellement le groupe y met tout son feeling, toute sa conviction. En revanche, je serai moins élogieux envers l'autre ballade "By the fireside" qui n'est pas mauvaise, loin de là, mais donne l'impression d'avoir été faite par des milliers d'autres groupes.

Dans l'ensemble, cet album de Slik Toxik est quand même très réussi, bien fait. Ceux qui aiment Van Halen, Great White, Lynch Mob et Skid Row y trouveront certainement leur compte. D'ailleurs, on remarque quelques similitudes entre Nicholas Walsh et Sebastian Bach. Cependant, Nicholas Walsh n'est en aucun cas le clone du chanteur de Skid Row car il pousse parfois davantage sa voix vers les aigus et, d'autre part, module fort bien sa voix. En tout cas, malgré sa pochette peu orthodoxe, "Doin' the nasty"(qui a été disque d'or au Canada) vaut franchement le detour et, parmi les bonnes surprises hard rock de l'année 1992, peut être rangé aux côtés de "Want some ?" (Roxy Blue) et du premier album éponyme de Sven Gali (tiens, un autre combo canadien...).