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DOOM METAL  |  STUDIO

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- Style : Khazad-dûm
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 Myspace (819)

ESOTERIC - The Pernicious Enigma (1997)
Par MOX le 30 Août 2005          Consultée 5879 fois

Si ce n’était que ça ! En démarrant l’écoute, les yeux ne s’étant pas encore fermés, on fixe un paysage printanier, un arbre de Judas aux mille fleurs roses, et les premières notes, claires, du second album d’ESOTERIC pointent du doigt le minuscule détail légèrement mélancolique qui vous avait échappé dans ce portrait si enchanteur du renouveau naturel. Alors, "The Pernicious Enigma" aurait une teinte mélancolique, que l’incompréhensible précédent album n’aurait jamais pu prévoir ?

Ce ne sont que de courtes notes finalement assez calmes qui sont jouées, laissant rapidement place à une musique qui n’a pas souhaité prendre l’auditeur par la main. Afin d’apprécier pleinement l’essai, on clôt les paupières, la persistance rétinienne garde, projetée, une image de votre jardin fleuri, qui sera aussitôt déformée dès lors que "Creation (Through Destruction)" s’affolera. Les arbres joindront leurs sommets, le ciel deviendra noir, et il se formera autour de l’auditeur un édifice métallique parfait, aux couleurs fluos et aux contours indéfinissables. Nous voici entrés dans la sphère dont nous n’étions que le spectateur de son mouvement dans "Epistemological Despondency". En effet, première amélioration : tout l’album est audible, même le morceau plus rapide de deux minutes l’est. Toutefois, une constante est de mise : saturation exagérée et vrombissement perpétuel. Marque de fabrique.

C’est donc dans une sphère que l’auditeur se trouve, tout du moins dans le premier CD. Au cœur du problème, il ouït la source de ses vocaux absolument incompréhensibles, noyés dans un flot de percussions et de guitares qui ne créeront jamais de structures. C’est cette clarté relative qui permet de saisir l’ampleur du travail de sape auditive entrepris par la formation anglaise, consistant à matérialiser le nombre et la foule au travers de sonorités multiples. D’ici, de là, partent des bruits, certains sont des riffs immédiatement robotisés, perdant l’auditeur dans une logique de non-logique, rapprochant presque l’album d’un festival de bruits et d’ambiances angoissantes, abstraites au possible (il m’est absolument impossible de mettre une image réelle sur leur musique). Mais bon sang, non ! C’est toujours du doom, là, au fond. Il se terre derrière d’improbables rythmiques épaisses et des notes de guitares lavées et distinctes, comme source de lumière instantanée.

Affreusement lent, ESOTERIC n’est pourtant pas statique sur cette première galette qui se termine par de très longs bruits sans formes, comme s’il fallait treize minutes pour arrêter le bourdonnement des machines. Car à l’inverse, lorsque le second CD est entamé, l’atmosphère évolue quelque peu, lâchant subitement l’auditeur dans un milieu plus ouvert, quoique tout aussi étouffant. Ces riffs clean prennent davantage de place, et laisse un schéma se répéter à l’envi. "Sinistrous" n’avancera jamais, et dans le meilleur des cas, ce sera une évolution progressive permettant de rêver vaguement tandis que derrière, on se tue à séparer guitares et chant, jouant dans deux cours différentes, et ayant été superposés « pour les besoins du tournage ». Nouvelle facette d’ESOTERIC , plus simple, mais le boulot restera de taille pour n’importe qui. Tout ce dont on pourra se délecter, c’est de connaître à l’avance les rares variations, et c’est de pouvoir enfin se plonger entièrement dans une musique dont il n’est pas nécessaire de justifier l’existence, sans mélodies… Apeurante, mais nourrissant l’esprit.

Je n’essaie pas de faire preuve d’élitisme là-dedans, seulement il faut bien reconnaître qu’il ne sera pas aisé d’accepter de tels concepts, d’autant plus qu’il est encore moins aisé de s’engloutir les deux heures entières. Heureusement, ces braves gaillards ont pensé à vous, et selon votre humeur du moment, l’un ou l’autre des deux CDs devraient être à même de vous combler. Il y a ici le meilleur d’ESOTERIC dans sa période la plus compacte et noire, et le meilleur de ce qui va arriver, musique moins brute et plus vaporeuse. Il n’est pas possible d’être triste, d’être entraîné, mais plutôt d’être mis mal à l’aise (essayez un peu les volumes élevés). La longue agonie des instruments, laissés à l’abandon dans "Passing Through Matter" aura beau se terminer, vous ne vous réveillerez que lorsqu’un bruit, un vrai de vrai, vous crispera et vous obligera à arrêter le massacre avant que les oreilles n’en pâtissent trop. Si ce n’est pas déjà trop tard.

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- Greg Chandler (voix)
- Gordon Bicknell (guitare, synthé)
- Simon (guitare)
- Steve Peters (guitare)
- Bryan Beck (basse)
- Anthony (batterie)


1. Creation (through Destruction)
2. Dominion Of Slaves
3. Allegiance
4. Noxbc9701040

1. Sinistrous
2. At War With The Race
3. A Worthless Dream
4. Stygian Narcosis
5. Passing Through Matter



             



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