Et la pluie continue de tomber sur Helsinki, et les membres de Rapture sont toujours là, à contempler le mauvais temps, le puiser et s'en inspirer.
Déjà deux albums sont passés pour cette formation méconnue de métal gothique, qui au fil du temps a su servir sa fan-base (« petite mais loyale ») par une musique sincère. « Silent Stage » est une troisième pierre à l’édifice que bâtit le groupe quelque part dans l’underground depuis six années, une troisième ondée de pluie norvégienne qui viendra droit au cœur de nombreux fans du genre.

Fans du genre dis-je ? Alors je vais tout de même faire quelques indications. Déjà n’espérez pas trouver dans cet album une énième voix féminine (trop souvent et rapidement affilé au mouvement gothique), situez vous plutôt du côté des premiers albums de Paradise Lost, vers la période gothique de Katatonia, peut-être même également (un peu abusif mais ce sera pas la première fois) dans la direction d’Anathema, et vous y êtes presque. Vous pouvez donc deviner où en est à peu près Rapture : ils exécutent avec classe un métal gothique et atmosphérique. Riffs heavy où les deux guitares se donnent la réplique, tempos lents aux quelques alternatives doomesques, succession de vocalises tantôt clairs tantôt gutturales, sans oublier quelques claviers mélancoliques et poignants, une recette qui semble avoir été déjà faite mille fois. C’est vrai que côté originalité, Rapture ne transcende pas des masses, on pourra même trouver dans Silent Stage des similitudes un peu trop redondantes avec son prédécesseur (Songs For The Withering).

La musique de Rapture n’évolue pas, elle stagne à un niveau certes bon, mais qui a toujours cette petite odeur de réchauffé (sans vraiment parler de « déjà entendu » au niveau des mélodies et des compositions)…
Le groupe le dit lui-même, il n’a pas la prétention de révolutionner le genre ou en devenir la tête de file. En attendant, Silent Stage est un album sincère et solide, dessinant à merveille la mélancolie et la nostalgie, traçant avec élégance les méandres d’âmes blessées et éternellement tristes.

« The Past Nightmares » et ses vagues de piano renversantes et son chant nostalgique, l’instrumental « For The Ghosts of our time » aux claviers nocturnes, « Silent Chrysallis Stage » et « Completion » où des ambiances atmosphériques excellentes succèdent à des riffs heavy accrocheurs valent vraiment le détour. Pour les fans des groupes cités en haut, et pour ceux qui aiment le métal gothique et atmoshérique classique mais de bonne facture, Rapture est à découvrir...autant avec Silent Stage qu'avec Song For The Withering d'ailleurs!