A l'origine, Fozzy avait été un groupe fondé par Rich Ward, qui officiait dans le groupe de rap-metal Stuck Mojo, et Chris Irvine, plus connu sous le nom de Chris Jericho, une superstar de la WWF(le catch americain) qui est également gros fan de metal. Comme en plus, leurs 2 premiers albums "Fozzy"(2001) et "Happenstance"(2002) étaient essentiellement constitués de reprises de standards connus(à titre d'exemple: "Live wire" de Mötley Crüe, "Balls to the walls" d'Accept, "L.O.V.E machine" de WASP...), il était difficile de percevoir ce groupe serieusement.

Mais les membres de ce projet ont poussé le bouchon encore plus loin: dans leurs interviews de l'époque, ils ont déclaré avoir inventé le heavy metal et créé des hymnes majeurs, mais comme ils avaient été contraints de s'exiler sur une île, leurs soit-disant compos ont été pillées par les Accept, Iron Maiden, Mötley Crüe, Twisted Sister, Judas Priest,etc... Bien entendu, il s'agissait d'une énorme plaisanterie destinée à faire monter la sauce et à créer un certain buzz autour du projet Fozzy. Voilà pourquoi ce combo est perçu comme une parodie, un cover-band.

En 2005, Fozzy sort son 3ème album intitulé "All that remains". Et cette fois-çi, des changements sont survenus: ce coup-çi, Fozzy a mis un point d'honneur à composer ses propres chansons. Ce qui ressemblait initialement à une parodie semble prendre la forme d'un veritable projet serieux. Par ailleurs, cet album voit apparaître quelques invités de prestige tels que Zakk Wylde(Black Label Society, Ozzy Osbourne), Marty Friedman(ex-Megadeth) et Mark Tremonti(Creed, Alter Bridge).Aussi, c'est avec une certaine curiosité que j'ai posé une oreille sur ce "All that remains". A l'écoute de cet album, on peut dire que celui-çi tend vers le hard rock moderne avec des petites touches stoner. Par moments, on pense même à Black Label Society. Dans ce contexte, Fozzy s'en sort correctement sur certains titres tels que "Nameless faceless", peut-être le meilleur titre de l'album, "Wanderlust" qui sonne très 90's en alternant couplets lourds, plombés et refrain plus aerien, mélancolique, "Daze of the weak" et ses riffs tranchants comme un rasoir, le groovy et musclé "The way I am", ou encore "Born of anger", très orienté power-metal(dans le sens americain du terme), voire thrash made in Bay Area, et qui pourrait plaire aux fans de Pantera pour son côté uppercut dans la gueule et sa rythmique marteau piqueur.

On trouve également du nettement moins inspiré sur cette galette comme l'attestent "enemy" et "All that remains", plus orientés modern-rock et aptes à faire le bonheur des radios US tant ils sont calibrés pour ça. D'autre part, on remarquera aussi la présence d'un titre néo-metal("The test") plutôt plat, ainsi qu'un titre rap-metal("It's a lie") sur lequel apparait le rappeur Bonecrusher(inconnu au bataillon). Apparemment, Fozzy semble vouloir ratisser large, puisque certains titres passe-partout semblent avoir été composés dans ce sens.

Tout bien considéré, il y a à boire et à manger sur ce disque et la deuxième moitié de celui-çi est quand même plus intéressante. Bien entendu, il n'y a rien de transcendant, ni d'original sur ce disque "All that remains", mais ce n'est pas non plus une grosse dauble susceptible d'inonder les bacs des magasins Cash Converters. Et puis, de la part d'un groupe qui, à l'origine, était une parodie, une blague, il ne fallait pas attendre monts et merveilles. A l'avenir, il faudra toutefois songer à écrire des titres sans penser à MTV et aux radios US...

Veritable note: 2,5/5