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DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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2020 Between
 

- Style : Dark Tranquillity, Green Carnation, The Ocean , Opeth, Soilwork
 

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DISILLUSION - Back To Times Of Splendor (2004)
Par JULIEN le 17 Septembre 2004          Consultée 9634 fois

Si je vous dis Death mélodique, vous allez à coup sûr me répliquer, du tac au tac (non, pas le jeu de « gratte gratte » qu’affectionne Mamie Georgette...), IN FLAMES, DARK TRANQUILLITY, AT THE GATES, ou encore les plus jeunots SOILWORK, ARCH ENEMY, tandis qu’un petit schtroumpf beuglera DARK AGE...

Mais vous me direz peut-être aussi que vous commencez en avoir plein les caleçons de ces braves garçons qui font rien qu’à marier - jusqu’à épuisement des stocks - riffs brutaux mais justement polis de mélodies, avec un chant alternant le plus souvent beuglements de troll et passages en voix claires pour les refrains. Et vous me direz aussi que ça fait longtemps que ça dure, que les temps sont difficiles ma bonne dame, et que fichtre de petit sacripant, il serait temps qu’on leur étrille un peu le fessard, à tous ces dignes laboureurs d’un genre hybride... histoire qu’ils se triturent un poil (ceux du caleçon?) les neurones pour nous réveiller d’une certaine torpeur.

Bah oui, c’est bien beau le Death mélodique, c’est brutal mais pas abrutissant, un peu comme une poignée de main avec Conan sans le coup de poing aplatisseur en « extra ball »... mais ça finit par tourner un peu en rond cette affaire, les riffs n’étant pas inépuisables et les synthés possédant aussi leur limites. Lassitude ?

Et pourtant, quelque part en Allemagne, quelques gaillards en ont visiblement eu ras la chair à saucisse de toute cette stagnation complaisante qui, paradoxe, ne se soutient aucunement de médiocrité, les groupes affichant au contraire des atours très convaincants. Mais voilà... il existe peu de groupes qui osent encore casser leurs trajectoires, à l’image d’un DARK TRANQUILLITY et de son impérial « Projector ». Alors, boudiou quel plaisir de s’apercevoir, après tant de repas de qualité mais trop prévisibles, qu’un petit chef pouvait encore nous titiller le palais. Le nom du commando-chef « anti-grisaille de l’inspiration » : DISILLUSION ; Intitulé de la recette : « Back To Times Of Splendor ». Rien que ça.

La force indéniable de DISILLUSION tient, en réalité, à sa sensibilité moindre à la frilosité qui atteint bien des combos de Death mélodique à l’heure actuelle, les laissant s’enkyster dans le molletonné d’une confortable position hégémonique. Du coup, si le talent brut et la roublardise de ces ténors leur octroient toute légitimité, les oeuvres de qualité s’enchaînant sans coup férir, il manque tout de même un petit quelque chose de fondamental à mes oreilles : la surprise, l’enthousiasme, l’insolence, l’appétit qui pousse les jeunes loups à s’attaquer aux chefs de meutes pour leur ravir quelque part conséquente de territoire. C’est ce qui motiva mon enthousiasme pour les allemands de DARK AGE. Et c’est également de là que s’origine aujourd’hui cette chronique consacrée à leurs compatriotes de DISILLUSION, dont le premier album m’a tout simplement scotché : après seulement quelques repérages discrets en forme de démos et EP, DISILLUSION nous jette en effet à la tête un pavé de cinquante six minutes de Death Mélodique, qui démontrent que tout n’a pas été dit dans le style.

Et les premières impressions ne tardent guère à tomber : après trois minutes de "And The Mirror Cracked", on se dit qu’on a déniché là quelque chose de tout à fait intéressant. Certes, rien de véritablement bouleversant à ce stade, mais tout de même... Cette puissance rougeoyante des riffs, la complexité des enchaînements de notes tissés par les guitaristes, un chant passant sans problème l’épreuve de dualité des tons inscrite au tableau de tout rituel de passage Death mélodique, la qualité manifeste des arrangements et la maturité étonnante de l’ensemble... mention Bien sans problèmes !

Mais voilà, contrariant les réflexes auditifs pavloviens mis en place par renforcement d’écoutes d’œuvres récentes du style, la frontière des quatre minutes (assez rarement franchie par un morceau de Death mélodique) ne se profile pas à l’horizon. Alors on continue à cheminer en compagnie de DISILLUSION, tandis qu’un long passage ambiant sillonné d’un solo plein de feeling nous tapît l’imagination d’ambiances presque mélancoliques... jusqu’à la reprise abrupte du thème de départ, remise à zéro déstabilisante emmenant le titre jusqu’à sa coda après huit minutes et demi prometteuses. La suite ! La suite !

"Fall", plus convenu dans sa structure, nous laisse goûter plus simplement à la personnalité de DISILLUSION, qui donne à son Death mélodique très riche, alambiqué, technique et inspiré une certaine force chaude, discourant avec un chant clair qui continue de s’avérer des plus diversifié. Un titre excellent aux lignes vocales mémorables, et qui joue les modérateurs... fugitifs ! Car pan ! s’annoncent les sept minutes brillantes de "Alone I Stand In Fires", avec cette intro se partageant entre riffs Power et beats technoïdes sur fond de voix trafiquées et emplies de désarroi... bien vu ! Et, faisant suite à cette pièce originale, survient le quart d’heure du morceau titre : intro déchirante où les pleurs d’un violon pleuvent sur un mur de gratte Power-Thrash, emballement tourmenté s'écrasant cinématographiquement sur un break ambiant inédit avec bruitages d’orage et de nature en plein cœur du morceau (on se croirait dans une forêt tropicale battue par la pluie), chant clair évoquant parfois celui de Vortex (DIMMU BORGIR), travail imposant sur les rythmiques et les articulations de riffs... voilà qui nous change du petit monde du genre Death mélodique !

Du coup, la curiosité fait à nouveau son apparition ! Et si l’emphatique et mid-tempo "A Day By The Lakes" rassure - du haut de ses cinq « petites » minutes parsemées d’un chant clair quasi Pop Rock mais pointu - les auditeurs quelque peu malmenés, la monumentale pièce de conclusion "The Sleep Of Restless Hours" restaure le trouble : dix sept minutes d’un Death mélodique à tiroirs, avec long break paisible et quasi Prog, riffs intenses et survolés d’un chant clair touchant et n’hésitant pas, en parallèle, à se glisser dans les sphères de déformations électroniques, les guitares bataillant quant à elles avec des claviers en nappes pour bâtir l’ambiance la plus envoûtante possible, venteuse et chaude, percée d’accalmies... jusqu’à la conclusion, d’une grande intensité mélodique.

On s’imagine alors la surprise de l’auditeur : Familiarisé depuis trop longtemps aux productions hyper calibrées, sièges d’évolutions trop souvent chichement mesurées, on conçoit qu’il apparaisse étonnamment difficile de digérer un tel foisonnement sonore. C’est en cet instant de vacillement qu’il ne faudra rien lâcher, insister là où la complexité de ce disque pourrait rebuter. Car c’est là que l’écoute se pare d’une intense satisfaction : celle de suivre les premiers pas magistraux d’une formation appelée à se presser aux avant-postes de l’escouade qui, peut-être, arrachera le Death mélodique à l’étiolement que je prophétise ici. Il lui « suffit » pour ça, comme le montre ce « Back To Times Of Splendor », de jouer totalement la carte de l’originalité, en osant les voix samplées, quelques effets Indus/Techno, des passages assez typés Prog, et en s’autorisant surtout d'un travail approfondi sur l'ambiance. D’où ces véritables pièces épiques, riches de breaks empruntant autant au Power/Thrash et au Prog qu’au pur Death mélodique, en soignant cette brutalité d’une finesse d’arrangements et d’une verve acoustique indéniables (les break centraux des deux morceaux fleuves du disque en sont des exemples frappants).

En cet instant, j’imagine très bien le lecteur aussi perdu que peut l’être l’auditeur. Quid des influences du groupe ? A quoi cela ressemble-t-il en définitive ? Bien... Je vais tenter d’être plus précis, et ainsi refermer cette chronique : DISILLUSION ne s’adonne pas au Death mélodique tel que l’entend le IN FLAMES récent, pas plus qu’il ne joue les groupes à « tubes extrêmes » comme SOILWORK. Il ne se base pas plus sur les qualités d’un duo de guitaristes hors norme et sur la rage d’une chanteuse-tigresse comme ARCH ENEMY. Si les riffs évoqueraient plutôt la force percutante du « Slaughter Of The Souls » d’AT THE GATES ou des DARK TRANQUILLITY et IN FLAMES du milieu des 90’s, DISILLUSION ne se supporte pas d’un élément phare en particulier. C'est la cohésion du groupe, toute entier dédié à l’élaboration du Death mélodique le plus riche possible, qui prévaut ici. L’auditeur ne peut que s’en trouver gagnant : venir fouiner encore et encore dans cette matière abondante, extrêmement éruptive et pourtant si raffinée, mêlant avec une pertinence peu commune l'acoustique, l'électrique, voix claires et agressives, et des arrangements de claviers aussi originaux que bienvenus, c'est là un plaisir rare que je savoure sans honte. Même la production, justement abrasive, est remarquable ! Alors, quand bien même ce « Back To Times Of Splendor » n’est-il pas totalement inattaquable, il se fait néanmoins le théâtre d’une telle volonté de hisser le Death mélodique à un autre niveau que je ne peux que lui accorder cette note "coup de cœur"... Et il ne s’agit que d’un premier disque...

PS : Découvrir le commentaire d’un lecteur me remerciant de lui avoir fait découvrir un super album/groupe constitue, assurément, l’une des plus belles récompenses que je puisse recevoir ici, sur Nightfall. Aujourd’hui, je voudrais inverser la donne et désigner deux lecteurs, Chipstouille et James Dean. Ces deux lascars m’incitèrent, par leur insistance, à découvrir DISILLUSION. Qu’ils en soient remerciés. Cette chronique est pour eux ^_^ !

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Par RENAUD STRATO




 
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- Andy Schmidt "Vurtox" (chant, basse, claviers)
- Rajk Barthel (guitare)
- Jens Maluschka (batterie)
- -
- Thomas Bremer (piano sur 1)
- Stefan Launicke (piano sur 4, cordes sur 6)
- Matthias Schifter (basse fretless sur 1,5)
- Alex Tscholakov (samples, percussions, loops sur 3)
- Denise Schneider (chant additionnel sur 2,6)


1. And The Mirror Cracked
2. Fall
3. Alone I Stand In Fires
4. Back To Times Of Splendor
5. A Day By The Lake
6. The Sleep Of Restless Hours



             



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