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ABIGOR - Nachthymnen (from The Twilight Kingdom) (1995)
Par JULIEN le 1er Novembre 2004          Consultée 8981 fois

Rares sont les groupes de Black à pouvoir se targuer de posséder une réelle personnalité. Les Autrichiens d’ABIGOR sont de ceux-là. Des riffs riches et inimitables de Peter K, intenses, saturés et complexes, au jeu de batterie spectaculaire de TT, sans oublier de faire un détour gagnant par la case vocale (le chant raclé et haineux de Silenius, également hurleur de SUMMONING), tout chez ABIGOR bouscule les conventions et contribue à asseoir un caractère à nul autre semblable dans les sphères d’un Black épique et souvent technique (mais bien loin des prétentions bouffies de certaines formations Prog), très agressif mais pas abrutissant, et vibrant d’un esprit guerrier ne rechignant pas à solliciter les ambiances médiévales ("Revealed Secrets Of The Whispering Moon", "I Face The Eternal Winter", "As Astral Images Darken Reality"...) et la subtilité de l’acoustique ("A Frozen Soul In A Wintershadow", "Reborn Through The Gates Of Three Moons" et son accalmie venteuse...). Et si "Verwustung" et "Orkblut" s’étaient fait une spécialité de ce Black aux consonances moyenâgeuses, "Nachthymen", troisième œuvre du groupe, marque une légère évolution.

Encore plus complexe et riche, le son d’ABIGOR retranche ici quelque peu sur ce côté médiéval (encore bien présent cependant) pour se prêter plus largement au baiser de la nuit (le titre de cet opus en atteste). Savamment inspiré, ABIGOR déploie ici les ailes porteuses de son talent immense et jette sur le monde du Black un regard autre, il est vrai un poil élitiste... Mais cela se traduit dans les compos magistrales de ces démons autrichiens : à la manière d’un EMPEROR - ABIGOR fait partie à mon sens du cercle très fermé des entités qui possèdent une envergure leur permettant de fréquenter sans rougir le maître norvégien -, ABIGOR creuse le sol du Black pour mieux ériger une sculpture glorieuse et assez difficile d’approche, même si mélodies et passages accrocheurs abondent. Car ces derniers se plaisent à jouer à « cache-cache » avec l’auditeur, au milieu d’une moisson conséquente de breaks, et se parent d’un tel soin dans la composition, se prévalent d’une telle exigence, qu’il émane de tout ça une ambition d’absolu : celle d’emmener l’art Black à un niveau supérieur.

Dense et fuyant comme la peste toute tentation de céder inconsidérément à un quelconque gimmick aguicheur, la musique d'ABIGOR brouille les pistes... et il faut prendre le temps de cerner chaque morceau pour en percevoir toute la riche substance, et offrir à son écoute la satisfaction de la surprise (comme ce sublime passage épique pimentant la conclusion du lancinant "Dornen"). Le prix peut paraître lourd à payer pour l’auditeur peu averti du tempérament un tantinet exclusif d’ABIGOR. Mais les disques frappés des six lettres diaboliques du trio autrichien y gagnent une pertinence et une consistance qui se refusent à la très grande majorité des enregistrements Black, incapables de faire illusion bien longtemps face à un tel maître.

De fait, presque dix ans après sa parution, "Nachthymen" maintient vivace la trace d’un talent bouillonnant, parfois turbulent, mais on ne pourra que se féliciter d’avoir choisi la patience. Car, de par son utilisation particulièrement intelligente des claviers épiques (le terrible morceau d’ouverture "Unleashed Axe-Age" pour ne prendre qu'un exemple), de percussions façon « tambours de guerre » (une des marques de fabrique de l’ABIGOR des débuts), d’un chant féminin parcimonieux éloigné du style « diva exaltée », et d’un travail de guitare unique dans l’univers Black (je ne parle pas forcément de technicité ici), ABIGOR fait sienne cette épithète que je convoque pourtant avec prudence : l’excellence. Et les "The Dark Kiss" (quel final majestueux !), "As Astral Images Darken Reality" ou le fabuleux "Scars In The Landscape Of God" (titre avec lequel je découvris la formation), ne sont que quelques morceaux choisis honorant cette merveille de Black épique et alambiqué, sans le moindre titre raté, et que je recommande vivement à tout amateur de Black... y compris les puristes.

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   JULIEN

 
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   (2 chroniques)



- Peter K (guitare, claviers)
- Tt (batterie)
- Silenius (chant)
- Elisabeth Toriser (chant féminin)


1. Unleashed Axe-age
2. Scars In The Landscape Of God
3. Reborn Through The Gates Of Three Moons
4. Dornen
5. As Astral Images Darken Reality
6. The Dark Kiss
7. I Face The Eternal Winter
8. Revealed Secrets Of The Whispering Moon
9. A Frozen Soul In A Wintershadow



             



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