Groupe français ayant fait parler de lui voici 2 ans avec son premier album, le sympathique Mekanism Of Time, KOB propose ici sa deuxième galette. Le 2ème opus est souvent un cap incontournable qu'il faut bien négocier, et qui amorce parfois une confirmation, parfois un naufrage. C'est la première option qui sera la sentence à l'écoute de ce skeud, beaucoup plus tonitruant et direct que son grand frère. Et ma foi ce n'est pas un mal.

J'avais eu droit à un aperçu lors du festival Solidhardrock (novembre 2003) où le groupe fort d'une prestation bien heavy avait fait sensation, volant la vedette à une tête d'affiche (ADAGIO) qui n'avait pas démérité mais où l'on sentait que c'était la première prestation. KOB avait gagné de nouveaux fans ce soir-là et les nouveaux morceaux justement présentés en avant-première m'avaient donné cette sensation de "bang dans les dents". Davantage que Mekanism Of Time qui était plus difficile à assimiler à mon sens.

Strafe The Underdogs, c'est avant tout un groupe qui ne prend pas de pincettes et préfère la méthode mastoc faite de quelques uppercuts dans les gencives. Le bien nommé "Strafe The Underdogs", tout d'abord : bien speed, avec un Stéphane qui évolue avec brio dans un style percutant Halford/Tim Owens, bastonne à tout va. Les guitares de Thierry et Rodolphe sont affûtées et mélodiques, reprenant la formule traditionnelle des ténors du heavy des années 80. Enchaîne sans prévenir "Love To Love", moins rapide mais bien heavy quand même où le chanteur retrouve son registre habituel, mélange Halford/Dickinson. Quel coffre ! "Reverend Colleen" est plus lourd, lorgnant parfois vers BLACK SABBATH, voire CANDLEMASS (sans pour autant sombrer dans le doom, mais au niveau de l'ambiance). "Return To The Basics" est sûrement un des extraits phares du disque, non seulement pour le concept (le titre veut tout dire) mais surtout pour la pêche incroyable qu'il dégage. Un des morceaux de bravoure pour les concerts à venir, assurément. "Stakeout" et "Bad News From Hell" privilégient l'efficacité à la vélocité ...

A vrai dire, on peut continuer comme ça jusqu'à la fin, tant chaque titre possède son gimmick, son riff, son accroche propre, son refrain à chanter (ouille ouille les concerts .. !). "Last Dawn" est plus cool, bien que massif avec quelques emprunts aux premiers QUEENSRYCHE. "He's Coming" revient dans un registre plus basique, notamment pour les guitares. Dernière grosse salve avec "Better Off Mad" et ses choeurs vindicatifs et guerriers sur le refrain, et on termine avec un "Bleeding Soul", power ballad très cool et mélancolique qui dénote avec le reste de l'album.

Pas de chichis ni de désir d'en faire trop. Simplement aller à l'essentiel et composer de bonnes chansons. Et ma foi, c'est bien cela la recette qui marche. KOB enfonce le clou, et arrive à allier tradition metallique et expérience, avec une approche power totalement moderne. Et réussit par la même occasion la gageure de surprendre en mêlant le talent décelable sur le premier album avec un style plus accrocheur et direct, qui ravira les fans de heavy/power metal. Et voir KOB en première partie du grand PRIEST ou d'ICED EARTH, ça c'est quelque chose qui me ferait plaisir, d'autant qu'ils le méritent et qu'ils en ont l'envergure.

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