Si ANOREXIA NERVOSA s’était d’abord fait remarquer avec un premier album très Indus, complètement frappé et assez difficile d’approche (« Exiles), c’est avec ce mini-cd que la formation française allait réellement se distinguer, en s’affranchissant de son style premier pour adopter la parure luxuriante d’un Black symphonique entiché de littérature noire et d’une vision assez extrême de l’amour et du sexe.

« Sodomizing The Archedangel », le titre parlait de lui-même et ne laissait planer guère d’équivoque ! ANOREXIA NERVOSA était bel et bien là pour vomir à la face du monde son effusion Black Metal d’une intensité plutôt impressionnante : musique riche et complexe, soutenue de guitares lacérantes, martelée d’une batterie implacable, et ornementée de mille voûtes de pianos et de claviers denses, particulièrement soignés. Quant au hurleur, force est de reconnaître que le personnage est tourmenté, plaintif quand la musique théâtrale du groupe l’exige, stupéfiant de rage quoi qu’il en soit !

Quatre titres donc, dont le fameux « Divine White Light Of A Cumming Decadence », qui serait repris sur le fantastique « Drudenhaus ». Quatre titres de Black extrême à la production assez remarquable, bien que manquant encore du relief et du souffle malade qui feraient du premier album du groupe un véritable chef d’œuvre du Black symphonique, loin de la soupe indigente servie par pléthore de groupes se revendiquant comme tels.

Ce mini-cd est donc plus que conseillé à tous les fans du groupe, qui relèveront au fil de ces morceaux des riffs et mélodies que le groupe réutiliserait sur le fatal « Drudenhaus »... d’où cette impression d’en écouter, en quelque sorte, un excellent brouillon… ce qui justifierait plutôt un 3/5 ! Mais si l’on devait simplement tenir compte de la qualité même de la musique ici présentée, nul doute que le 4/5 s’avére à mon sens plus judicieux pour rendre hommage à ce groupe qui écrase littéralement la majorité des formations Black actuelles. ANOREXIA NERVOSA est grand. Il serait bientôt incontournable !