Fans de metal original, puissant, raffiné et dépaysant, voici un album (et un groupe) qu'il vous faut découvrir absolument. ORPHANED LAND est un groupe israélien qui existe depuis maintenant plusieurs années et il est temps qu'il soit reconnu à sa juste valeur.

Formé en 1991 sous le nom de RESURRECTION, l'oriental-band devient ORPHANED LAND en 1992, et signe en 1993 chez les avant-gardistes Holy Records pour une démo, The Beloved's Cry (resortie en 1999). En 1994, le premier album Sahara fera date en affirmant un style original et une identité déjà bien prononcée. Suivra El Nore Alila en 1996 qui rencontrera de très bons échos également. Le groupe entre ensuite en hibernation, les évènements du Moyen-Orient ayant un impact évidemment très fort sur les membres du groupe. Aujourd'hui et suite à la demande des fans de tous les pays, ORPHANED LAND est remis sur pied et se présente comme un groupe fédérateur et rassembleur. Quel que soit votre pays ou votre religion, ORPHANED LAND met la musique au premier plan, cette musique qu'ils qualifient eux-mêmes de Middle Eastern Metal (encore une étiquette, aaaarggg).

Ce disque mélange Heavy Metal, metal extrême (essentiellement au niveau vocal) avec des passages très progressifs et de la musique traditionnelle moyen-orientale. Dépaysement assuré. Les timbres de voix sont donc différents et se calquent sur les atmosphères ("Halo Dies - The Wrath Of God", bravo au batteur pour ces géniaux changements de rythmes). On notera également une voix féminine arabisante aux mélopées séductrices, qui se paie même le luxe d'effectuer la transition entre 2 morceaux ("The Kiss Of Babylon- The Sins" et "A'salk") et aussi des choeurs parfois. Superbe ! Les enchaînements et les arrangements sont exécutés d'ailleurs de fort belle manière pour nous emmener dans l'histoire enchanteresse de ce concept-album (apparemment une histoire qui ressemble étrangement au mythe du déluge).
Les passages instrumentaux sont fabuleux et variés, même si le côté progressif peut paraître parfois complexe. Le metal est néanmoins toujours de mise avec des passages plus lourds, qui lorgnent même vers le gothique ("A Call To Awake - The Quest" et ses guitares maideniennes), d'autres plus mélancoliques (l'instrumental "The Calm Before The Flood" avec sa guitare acoustique est une perle) et d'autres plus enlevés et plus festifs ("Nora El Nora - Entering The Ark") que ne renierait pas notre vieil ami Rabbi Jacob :)).

Un disque attachant, assez complexe qu'il faut prendre le temps d'écouter tranquillement afin d'en percevoir toutes les subtilités. Mais quand on est dedans … Déroutant, superbe, dépaysant !