Ayant contribué à la montée du neo amerloc de la fin des années 90, Kittie est tout de même passé plus inaperçue dans l’ombre des autres groupes tels que Rage against the machine, Korn, Limp Bizkit et j’en passe. Avec un line up 100% féminin, on pourrait penser que Kittie est un énième coup de business (trop fréquent dans ce genre) destiné à montrer un «girls band » version guitare saturée pour plaire aux «jeunes » et pourquoi pas remplir les caisses d’une major ! Mais constatez par vous-mêmes, ce n’est que la minorité des fans de neo actuels qui connaissent cette formation et cela pour une simple raison : les quatre barbies ont su rester authentiques (en tout cas bien plus que certains !).

Leur formule : des lyrics violents et profondément anti-machos sur fond de metal simple et direct. C’est en gros ce qui résume ce « Spit » et qui fait sa particularité.
Commençons par les textes, car c’est comme je l’ai dis quelque chose d’essentiel :Kittie est avant tout là pour gerber sa haine contre les machos, à la limite du sexisme…et elles ne font pas dans la dentelle !Il suffit de regarder les titres (« crache », « suce », « tu me prends pour une pute »), d’écouter cinq minutes les paroles (et là je ne donne pas d’exemple tant il y en a !) pour réaliser que si cet album avait du être censuré, il resterait plus grand chose des textes. Et bien sûr le tout n’est pas gentiment fredonné par un bisounours, le chant clair succombe assez vite aux hurlements, et le moins qu’on puisse dire c’est que Morgan (Lander) se déchaîne frôlant même l’extinction de voix sur «jonny » ou encore "spit". Une fois partie, plus personne ne peut l’arrêter. On notera tout de même que même si les chants clairs sont vraiment sympas, les vocaux gueulés ne sont pas magistralement bien travaillés (les premiers concerts étaient catastrophiques)…ça reste pour moi un détail, peut être que certains y attacheront plus ou moins d’importance. Fallon (Bowman, la guitariste) fait également son apparition pour rapper sur le refrain de « Brackish » (très bon) et le premier couplet de « Do you think I’m A Whore »(qui n’est pas franchement une réussite).

Musicalement, comme vous vous en doutez, les compos sont aussi riches que les textes sont argumentés. En clair, on a à faire à un tout très simpliste mais qui conserve tout de même cette rage propre au groupe et des passages mélodiques comme sur « paperdoll » ou « immortal ». On atteint pas des sommets mais le tout est bien ficelé et il y a de quoi se surprendre à se dandiner comme une poule atteinte de la maladie de Parkinson ou a pogotter tout seul dans sa chambre comme un malade mentale dans une cellule d’isolement. Les quatre demoiselles préfèrent les guitares rythmiques ou les riffs simples, les guitares sont mises en avant et me rappellent parfois du Coal Chamber quand elles sont accompagnées de rythmes typiquement propre à ce dernier groupe.

Bien sur on a vite fait le tour mais certains morceaux comme le tubesque «brackish » ou encore la ballade «paperdoll » sont toujours agréables a écouter et se refaire l’album en entier de temps à autre ne peut que faire du bien. Je suis tout de même deçu par la courte durée de l’album (environ 35 minutes), c’est pourquoi je ne mettrais que 3/5, deux trois morceaux de plus auraient été la bienvenue.
En clair «spit » est un concentré de neo metal bourrin et bien ficelé qui n’a rien d’exceptionnel en soi. Une agréable surprise…