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BLACK SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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- Style + Membre : Cradle Of Filth

HECATE ENTHRONED - The Slaughter Of Innocence, A Requiem For The Mighty (1997)
Par JULIEN le 6 Février 2004          Consultée 7931 fois

Ahlala, le voilà le groupe de la polémique ! Vulgaire plagieur de CRADLE OF FILTH pour les uns, entité possédant sa propre personnalité pour les autres, ce qui est sûr c’est que les discussions plutôt tumultueuses s’agitant autour de cette formation anglaise (pour ne pas arranger les choses…) n’ont fait qu’escamoter la question principale, celle que l’on devrait se poser avant tout : Et la musique ?

HECATE ENTHRONED est donc un groupe de Black Metal, révélé sur l’excellent mini-cd « Upon Promethean Shores », et qui nous délivrait en 1997 son deuxième effort, cette fois-ci sous forme d’un album complet. Et quel album ! A vrai dire, si l’on devait absolument souscrire à cette problématique de la comparaison avec CRADLE OF FILTH, ce serait sur le registre de la construction : HECATE ENTHRONED partage avec ses compatriotes un goût certain pour les compositions alambiquées, truffées de breaks atmosphériques, brocardant sérieusement tout ennui intempestif naissant de nombre de formations Black Symphonique : le sextet affectionne les variations de rythmes (le très complexe « Aflame In The Halls Of Blasphemy » parmi d’autres), noie l’uniformité sous le déferlement de riffs Black Metal qui aiguise en permanence l’intérêt de l’auditeur, qui jamais ne s’engourdit, et plante des lignes de pianos et synthés aptes à enchanter l’imagination des amateurs d’une beauté vêtue de jais.

Tantôt clapotant dans des eaux noires où se faufilent les rejetons mystérieux de l’ombre (l’instrumental « A Monument For Eternal Martyrdom » est l’un des plus beaux qu’il m’a été donné d’entendre), tantôt jaillissant à la lumière d’un jour enveloppé de gris, tamisé par les frondaisons gainées de neige (l’envoûtant « The Spell Of The Winter Forest »), HECATE ENTHRONED possède cette qualité onirique (du moins à cet instant de sa carrière) qui lui permet d’immerger l’auditeur dans un monde - son monde - où les sentiments de révolte contre les icônes de l’Eglise s’abreuvent à la source d’un Black Symphonique loin d’être conciliant et racoleur : plus nettement Black que CRADLE, HECATE ENTHRONED finit de se démarquer par sa virulence, qui éclipse la composante romantique propre aux vampires anglais : « Christfire » ou « The Danse Macabre » sont des compositions plus directes, excellemment agrémentées de claviers porteurs, et empreintes d’un appétit pour une symphonie funeste, attisé par des riffs pleins de sentiments haineux.

Malgré tout, il parait difficile d’esquiver la question des menus ressemblances. Et reconnaissons que l’utilisation d’un chant tantôt guttural, tantôt très aigu et criard – aussi pénible que celui de Dani – induit un trouble réel au premier abord, avant que cette voix d’orfraie ne se fonde dans la musique, cette dernière possédant une force suffisante pour effacer quelque peu cette impression de plagiat. De toute façon, il me semble inutile de poursuivre là ce travail d’argumentation, la polémique ne s’éteindra probablement jamais…

Ce que l’on peut signaler par contre, c’est la très grande qualité de la musique du groupe, et son utilisation très intelligente des claviers qui, pour omniprésents et majestueux qu’il soient, n’enkystent pas la musique dans une grosse masse globale, d’où ils surnageraient tels des tyrans omnipotents, laissant les guitares et la batterie s’agglomérer dans une bouillie infâme. Pas question de ça ici : HECATE ENTHRONED élabore ici une musique très riche, superbement travaillée et équilibrée, arrangée de nappes profondes (« Within The Ruins of Eden », l’inoubliable « Beneath A December Twilight » et son passage central aussi captivant que reposant), ou martelées d’une cascade de pianos virevoltants sur un lit black houleux, dessinant dans l’air les arabesques d’une nuée de créatures nocturnes s’adonnant à quelque bal ténébreux.

Excellent de bout en bout, vraiment bien composé, correctement produit, trompant la lassitude par un ouvrage poussé dans le domaine de l’ambiance (l’instrumental « At The Haunted Gallows Of Dawn » en impose en la matière), HECATE ENTHRONED réussit, avec « The Slaughter Of Innocence », à nous pondre un grand album de Black Symphonique, pas loin du chef d'oeuvre, et qui ne souffrit que trop de la comparaison incessante avec « l’autre », le privant d’une juste reconnaissance… Une œuvre forte, à réhabiliter.

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   JULIEN

 
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   PERE FRANSOUA

 
   (3 chroniques)



- Jon (chant)
- Nigel (guitare, guitare acoustique)
- Marc (guitare)
- Robert (batterie)
- Paul (basse)
- Michael (claviers)


1. Goetia
2. Beneath A December Twilight
3. The Spell Of The Winter Forest
4. A Flame In The Halls Of Blasphemy
5. A Monument For Eternal Martyrdom
6. The Slaughter Of Innocence, A Requiem Fo
7. At The Haunted Gallows Of Dawn
8. Christfire
9. Within The Ruins Of Eden
10. The Danse Macabre
11. The Reckoning (an Eternity Of Darkness



             



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