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THRASH METAL  |  STUDIO

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1986 2 Game Over
1988 2 Survive
1989 1 Handle With Care
1991 Out Of Order
1993 Something Wicked
 

- Style : Lost Society
- Membre : S.o.d., Brutal Truth
- Style + Membre : Anthrax, Holy Moses

NUCLEAR ASSAULT - Something Wicked (1993)
Par DARK BEAGLE le 23 Septembre 2025          Consultée 382 fois

Se relever sur le ring, cela demande beaucoup d’effort et très certainement beaucoup de courage. Parce que le type en face, il vous a mis au tapis une fois, il peut très bien vous y renvoyer, mais avec un peu de chance et beaucoup de savoir-faire, vous pouvez le renvoyer dans les cordes et essayer de reprendre le dessus. C’est à peu près dans cet état d’esprit que nous retrouvons NUCLEAR ASSAULT en 1993, deux ans après le pitoyable "Out Of Order" qui avait vu le groupe se prendre un KO sans qu’il ait pu esquisser le moindre mouvement pour se défendre. Encore une fois, on sent l’absence de budget pour la pochette, fauchée comme les blés et d’une laideur repoussante, où même le logo historique a disparu, ce qui n’est pas de très bon augure.

Si avant de plonger plus en détail dans cet album nous faisions un petit tour d’horizon du Thrash en 1993 ? Parmi les combos qui ont suivi l’exemple de METALLICA en ralentissant les tempos et en virant Heavy Metal, certains ont ramassé leurs dents (TESTAMENT, EXODUS), massacrés par la critique et les fans, d’autres mutaient différemment à l’image de KREATOR qui a offert un "Renewal" terrible mais incompris à sa sortie tandis que SLAYER attendait son heure pour se rappeler au bon souvenir de tous. ANTHRAX, quant à lui, avait clairement choisi la voie du Groove Metal en s’offrant en prime le luxe de changer de chanteur historique. NUCLEAR ASSAULT ? Lui, il avait littéralement sombré, sabordé par son propre équipage.

Les répercussions ne se sont pas fait attendre. Un an avant la sortie de ce disque, Dan Lilker s’en est allé fonder BRUTAL TRUTH et Anthony Bramante a également mis les voiles, sans pour autant faire parler de lui. Ils sont remplacés respectivement par Scott Metaxas et Dave DiPietro, qui prendront part à l’écriture de "Something Wicked". Cette fois-ci, Connelly est plus concerné par ce qui se passe et va recentrer le sujet, non pas en faisant un retour aux sources, mais en appuyant sur la fibre mélodique. S’acoquinant par instants au Groove Metal sans que cela ne soit trop flagrant, le groupe opère une mue des plus intéressantes.

Là encore, nous sommes face à une série de mid tempos, mais cette fois-ci, ils sont mieux maîtrisés et plus aventureux. L’album contient plusieurs titres dépassant les cinq minutes qui permettent aux musiciens de développer leur propos, de soigner les arrangements et surtout, de se montrer ambitieux après un disque fait sans passion. Aussi, pour l’auditeur, passé un premier effet de surprise face à cette apparente « douceur », cela devient rapidement un plaisir de revenir sur certains titres pour les décortiquer, approfondir une écoute peut-être distraite, découvrir un sacré travail effectué au niveau des mélodies et des progressions d’accord, voire même au niveau des chœurs.

Certes, les plus retors diront bien que le groupe a vendu son âme au diable, que ce disque est commercial (enfin bon, avec cette pochette qui n’a vraiment pas une tronche de premier de la classe, difficile de provoquer l’achat d’impulsion). Après, sortir de sa zone de confort, explorer des directions différentes demeure toujours une prise de risques, surtout à une époque où le Thrash ne faisait plus rêver et où le nom de NUCLEAR ASSAULT évoquait plus le passé que le futur. Et ce risque est bien calculé ici, car si le groupe allège souvent sa formule, il n’hésite pas à ressortir les épices quand il le faut.

"Something Wicked" est un album bourré de bonnes idées, certaines étant même remarquables, ponctué d’autres, mauvaises ou plus sinistres, qui ne vont rien apporter sinon un petit déséquilibre. Quand on pose le disque sur la platine (ok boomer… quand on appuie sur la touche play de son téléphone), on est étonné par le son, assez propre, puis par le riff, soigné et moins abrasif que par le passé. "Something Wicked", la chanson, est intéressante, elle pose le disque sur de bons rails. On note tout de suite que John Connelly fait évoluer son chant, le rendant plus accessible, dans une veine mélodique sur laquelle nous ne l’attendions pas forcément et il s’en sort très bien. Elle va être un guide efficace durant les 38 minutes de l’album.

Les amateurs de sensations fortes ne sont pas oubliés, ils retrouveront avec joie la virulence du combo (le côté Crossover en moins cependant) sur des morceaux comme le bien nommé "Chaos", ou sur le très efficace "No Time" qui commence doucement, comme un doux instrumental, avant d’embrayer sur quelque chose de plus véhément. Deux petites perles pour ceux qui aiment leur Thrash façon coton-tige. "Poetic Justice" est dans une veine similaire, mais se veut un peu plus brouillon sur les bords, peut-être un peu trop incisive par rapport au reste de l’album. Et puisque l’on commence à évoquer ce qui ne va pas, on va rester sur la fin de cet album qui part en roue libre.

Si "Poetic Justice" commence doucement à marquer le pas, NUCLEAR ASSAULT revient également à ses délires Grindcore avec "Art". Neuf petites secondes et puis s’en va. Mais là, c’est un véritable coup d’épée dans l’eau tant cela n’apporte strictement rien à l’ensemble, quand "Hang The Pope" débordait d’un humour gentiment graveleux et assumait pleinement son rôle de blague. Là, cela ressemble vaguement à un "You Suffer" (NAPALM DEATH) raté car trop long (!). S’ensuit un court instrumental mélodique qui n’a presque plus sa place à ce moment. Et le disque s’arrête là-dessus : merci, au revoir.

Et pourtant, le groupe avait la possibilité de faire aussi bien qu’un "Brain Death" ou un "Trail Of Tears" avec "The Forge", titre taillé pour clore les débats. Là, pour le coup, nous tenons certainement le morceau le plus « progressif » de l’album, avec ses changements de mélodie, sa construction complexe qui passe du calme à la tempête, ses chœurs racés qui lui confèrent des instants épiques, des soli ravageurs qui se fondent le plus naturellement possible dans l’ensemble. Pour ma part, il s’agit de l’un des meilleurs titres qu’ait composé NUCLEAR ASSAULT, l’un des plus aventureux en tout cas et des plus captivants, qui aurait mérité d’être le point final de ce disque, ce qui l’aurait mieux équilibré.

Malheureusement pour le groupe, le mal était fait avec "Out Of Order", la fan-base s’était délitée et "Something Wicked" n’aura pas eu la carrière qu’il méritait. Et cette fois-ci, le groupe n’y survivra pas, il splittera deux ans plus tard, dans l’indifférence générale. Pourtant, l’album permettait à NUCLEAR ASSAULT de redresser le menton, de marcher fièrement sur son adversaire. Sans être un chef d’œuvre, cela reste un disque honorable et tout à fait recommandable, qui aurait mérité une autre carrière, tout comme ce groupe qui, à ses débuts, aura trop souvent été catégorisé comme un second couteau du Thrash, genre souvent profondément injuste pour les formations n’étant pas issues du fameux Big Four.

Morceaux préférés : "The Forge", "Something Wicked", "Another Violent End", "No Time", "Chaos".

Note réelle : 3,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- John Connelly (chant, guitare)
- Dave Dipietro (guitare, chant)
- Scott Metaxas (basse, chantglen evans)


1. Something Wicked
2. Another Violent End
3. Behind Glass Wall
4. Chaos
5. The Forge
6. No Time
7. To Serve Man
8. Madness Descends
9. Poetic Justice
10. Art
11. The Other End


             



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