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DAGOBA - Dagoba (2003)
Par JEFF KANJI le 3 Février 2018          Consultée 3113 fois

Avec le recul, quand on écoute cet éponyme de DAGOBA, ce qui frappe en premier c'est cette rage, cette agressivité que la formation marseillaise semble avoir chevillée au corps, que le groupe perdra progressivement sur "What Hell Is About" pour se transformer en une forme de contrôle la métamorphosant en puissance pure (car maîtrisée). Mais ce sentiment viscéral, qui s'exprime sur ce successeur à l'EP "Release The Fury" fait la plupart du temps des ravages.

Il permet de passer outre un style plus personnel mais encore chaotique où se mêlent passages Groove Metal à la MACHINE HEAD, rythmiques rouleau-compresseur héritées de FEAR FACTORY, et hurlements et ambiances SLIPKNOT-esques. En effet, "Dagoba" est un peu glauque. Pas autant que ETHS néanmoins, qui mise davantage sur l'humidité dépressive du Neo. Shawter, qui a commencé à montrer sa passion des samples sur l'EP de 2001, a fait des choix inspirés par l'Indus. On est plus proche de formations comme TREPONEM PAL par exemple, avec cette espèce d'aridité qui refroidit l'ambiance de façon quasi systématique. Les arrangements de clavier attendront le successeur de cet éponyme, avec un résultat plutôt intéressant je dois dire.

Ce qui fait plaisir sur ce premier album, c'est qu'on sent un gros travail de composition derrière, encore une fois drivé par une rage cathartique, comme sur le potentiel single "Maniak", sans nul doute le meilleur morceau composé jusque-là par DAGOBA. Sauf que le groupe ne va pas s'arrêter là et démontrer avec "The White Guy (And The Black Ceremony)" qu'il ne s'agissait pas d'un coup de bol. Ce dernier titre est d'ailleurs le seul de cette époque à n'avoir pas quitté les setlists du groupe.

Le DAGOBA cru et anarchique du premier EP a indéniablement progressé, que ce soit dans l'interprétation et dans la production, en témoigne ces nouvelles versions de "Rush", "Something Stronger" et "Gods Forgot Me" qui prennent une véritable dimension. DAGOBA achève ainsi sa première mue ; les trois autres titres de "Release The Fury" étaient héritées des premières années (démo "Time To Go" – 1999). J'avais déjà dit du bien de "Something Stronger", il prend ici une autre ampleur, bien aidé par des vocaux de Shawter autrement plus convaincants et personnels.

DAGOBA convainc globalement sur ce premier album, avec une première salve de cinq titres en béton, variés et animés par cette rage primitive qui achève de séduire. Le groupe est encore une formation underground et ça se sent. Toutefois, le quartette sait se montrer des plus professionnels en ne laissant rien au hasard, de l'artwork à la production, concoctée par le duo Shaîn Rafati (GORGON) / David Chang (qui a œuvré quelques années plus tôt sur le splendide "Tumuli Shoomaroom" d'ACRIMONY, et qu'on retrouvera plusieurs années plus tard aux commandes de "Poseidon"), puissante, même s'il passera dans la catégorie supérieure dès l'album suivant, et en se révélant suffisamment dur et convaincant en affaires pour signer chez EMI… Au début des années 2000, en pleine crise du téléchargement illégal.

"Dagoba" n'est pourtant pas exempt de défauts. Il est assez long pour commencer, et cette longueur n'a pas que des avantages, car se faire savater la gueule pendant un peu plus d'une heure par ce Groove Metal rageur a de quoi décourager. Et ne comptez pas sur les trois interludes, judicieusement placés pour faire respirer l'album mais emprunts de cette ambiance que je décrivais plus haut, pour relâcher la pression. D'autant qu'en son cœur l'album manque de consistance, "Year Of The Scapegoat" ou encore "4.2 Destroy" avec son côté SLIPKNOT prononcé donnant l'impression de taper sans réfléchir à tel point qu'on ne sait pas trop pourquoi on a accepté la raclée. Même constat pour "Porncars" et ses samples classés X.

Pourtant le groupe peut se permettre d'opter pour le cassage de gueule bête et méchant parfois, comme la jouissive "Act I, Part 2" permet de le constater. DAGOBA est en tout cas avec ce premier album un espoir des plus prometteurs pour la scène Metal française. Reste à affiner le discours pour une efficacité maximale.

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   JEFF KANJI

 
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   (3 chroniques)



- Shawter (chant, machines)
- Franky (batterie)
- Izakar (guitare)
- Werther (basse)


1. From Torture To Enslavement
2. Maniak
3. The White Guy (and The Black Ceremony)
4. Something Stronger
5. Another Day
6. Fate Contained In A Crystal Ball
7. Year Of The Scapegoat
8. Dopesick
9. Act 1, Part 2
10. Ruch
11. The Chaos We're Involvedin
12. Here We Are
13. 4.2 Destroy
14. Pornscars
15. Gods Forgot Me



             



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