Et bien le voici, le voilà le cru 2025 de BRAINSTORM, intitulé "Plague Of Rats". Ce disque était assez attendu pour ma part. J’étais plutôt confiant dans le sens où les Allemands de BRAINSTORM étaient sur une très bonne dynamique avec les deux précédents albums sortis en 2018 et 2021, soit respectivement l’excellent "Midnight Ghost" et le très bon "Wall Of Skulls", même si ce dernier manquait sensiblement de créativité (comme je le mentionnais alors dans ma chronique) et était au final un tantinet trop classique. Ce "Plague Of Rats" était annoncé comme renouant avec la période de "Soul Temptation" (2003), soit sentant bon les effluves de l’Inde (l’artwork annonçait aussi la couleur avec cette créature qui semble plutôt féroce !) comme en son temps avec la superbe et inspirée trilogie "Trinity Of Lust" avec des titres comme "Shiva’s Tears", "Fornever" et "Soul Temptation". Presque l’âge d’or du groupe ! De quoi faire saliver celles et ceux qui apprécient le Power Metal puissant et ultra calibré de BRAINSTORM.

Oui et bien… pour les émanations hindoues et/ou orientales on repassera un tantinet. C’est un peu décevant de ce côté-là d'autant que l'on sait que le Power Metal de BRAINSTORM se mariant fort bien avec ces sonorités, on était en droit d’attendre nettement plus de la part du groupe sur ce registre. Il est fort dommage qu'il n’ait pas exploité un peu plus le sujet car hormis le premier single du disque "Garuda (Eater Of Snakes)" en référence à la créature oiseau de la mythologie hindoue et ennemi de tous les serpents, plutôt bien troussé d’ailleurs avec un refrain pour le moins efficace et dans la plus pure tradition des Allemands, agrémentés donc de quelques éléments et accords orientaux lesquels nous permettent d’entrevoir un brin de dépaysement et ce "The Shepherd Girl (Gitagovinda)" qui renforce un peu ce sentiment avec là aussi quelques lignes mélodiques orientales minimalistes cela dit et quelques orchestrations très brèves (le reste du morceau s’avère malheureusement trop classique même si une nouvelle fois bien calibré), c’est à peu près tout. N’allez pas plus loin pour le décorum oriental du royaume de Shiva il n’y a rien d’autre sur le disque à se mettre sous la dent dans ce registre (même l’introduction pourtant sympathique de l’album n’y est pas), circulez il n’y a plus rien à voir !

Le reste de l'album ? Du BRAINSTORM somme toute assez classique avec des titres estampillés Power Metal, dotés des sempiternels ingrédients propres au groupe, portés par non seulement les vocalises d'un Andy B. Franck toujours aussi remarquable, la paire de gratteux habituelle Loncaric/Ihlenfeld toujours aussi propre et impeccable (cf. "Beyond Enemy Lines", "Masquerade Conspiracy") et accompagné du batteur Dieter Bernert toujours aussi efficace lorsqu’il s’agit de soutenir des titres pour le moins enlevés rythmiquement parlant. On pourra citer entre autres "Beyond Enemy Lines" qui ouvre le disque avec autorité, "False Memories" qui tabasse pour le moins mais qui affiche quelques lignes un peu plus lisses et mélodiques alors que le robuste "Masquerade Conspiracy" fort de ses riffs et guitares thrashy permet d’apporter à l’instar d’un MYSTIC PROPHECY une tonalité un peu plus rugueuse qui n’est pas pour me déplaire.

Malheureusement, BRAINSTORM n’apporte véritablement que trop peu d’eau au moulin et il va aussi proposer sur "Plagues Of Rats" quelques titres sans grand intérêt, presque anecdotiques à l’image de "The Dark Of Night" ultra classique malgré quelques jolis arrangements, ou de l’entrainant "Crawling" qui apporte cependant des tonalités plus légères limite FM que ce soit au niveau des claviers voire des quelques chœurs présents (le bridge proposé reste intéressant cela dit). Les surprises que l’on pourra mentionner en plus des deux titres comportant donc les quelques sonorités indiennes viennent tout simplement des deux guests qui apparaissent sur le disque. À savoir la jolie Elina Siirala de LEAVES' EYES qui apporte vocalement un peu de variété par sa touche féminine pas désagréable du tout sur le très mélodique "Your Soul That Lingers In Me" sur lequel on a le droit aussi à de jolis passages guitaristiques, et Alexander Krull (ATROCITY, LEAVES' EYES) qui, lui, apporte sa touche virile avec growls à l’appui en contraste total avec les vocalises d’Andy, sur le très musclé "From Hell". Vous en conviendrez question originalité et créativité, c’est un peu mince. On soulignera enfin la cover plutôt réussie du titre de 1985 "Celebrate Youth" de Rick SPRINGFIELD (cover disponible uniquement sur la version digipack de l'album).

"Plague Of Rats" aurait dû/pu être un chef d’œuvre au vu de la thématique annoncée en amont de sa sortie. Il n’en est fichtre rien. Malheureusement. BRAINSTORM ne propose une nouvelle fois que trop peu de nouveautés (les sonorités indiennes pourtant intéressantes sont réellement trop infimes ici) et ne sort pas de sa zone de confort. C'est minimum syndical ici ! Bien évidemment, l’ensemble reste comme à l'accoutumée plus que correct, parfaitement exécuté par un groupe expérimenté et qui maîtrise parfaitement son sujet à savoir un Power Metal léché, un poil trop calibré cela dit (et éprouvé), mais franchement on en attendait un peu plus. Une prise de risques, un peu de folie ne font parfois pas de mal. Ce sera donc pour moi une semi déception !

Note : 2,5/5 arrondi à 3/5.

Morceaux préférés :
- "Garuda" meilleur titre de l’album,
- "Masquerade Conspiracy" pour son coté Thrashy
- "Your Soul That Lingers In Me" pour le chant d'Elina.