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HARD ROCK  |  STUDIO

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2025 The Way

DOROTHY - The Way (2025)
Par KOL le 10 Avril 2025          Consultée 614 fois

Le Marketing, c’est quand même formidable quand c’est bien foutu. C’est comme ça qu’on se retrouve à acheter des conneries, inutiles et en même temps ô combien indispensables, via des pubs Instagram, comme un couteau japonais à vingt balles qui coupe mieux que les vrais, un détartrant pour chiottes 100% naturel, ou encore un casque de ski avec barbe de viking intégrée (deux de ces évènements se sont réalisés, je vous laisse deviner lesquels). Cette fonction, autant prisée par le monde merveilleux de la start-up nation que décriée, m’aura également subtilement permis de découvrir DOROTHY au cours de ces deux dernières années, via trois apparitions impromptues dans ma vie de chroniqueur.

Le premier contact eut lieu en 2023 en écoutant "Victorious", septième piste de l’album solo de Nita STRAUSS, "The Call Of The Void". Pas le meilleur titre de la galette clairement, mais possédant un refrain tournevis, aussi subtil qu’un blockbuster Netflix mais néanmoins sacrément persistant. Je n’avais pas plus percuté le chant que cela, mais le mal était fait : la graine était semée. Puis, l’année suivante, la dame Dorothy Martin venait également pousser la chansonnette sur l’album de reprises Blues de SLASH, le très recommandable "Orgy Of The Damned". Au menu : une version revisitée du "Key To The Highway" de Charlie Segar (popularisée par Clapton, mais il s’agit là d’une autre histoire). Là encore, il ne s’agissait pas de la cover la plus époustouflante de la galette, mais son timbre chaud et légèrement éraillé, allié à une puissance vocale hautement respectable, avait titillé mes tympans au point d’aller voir qui était cette (charmante au demeurant) demoiselle s’époumonant sans retenue, sans pour autant faire le rapprochement avec Nita. Ze coup de grâce fut une suggestion Spotify de "Tombstone Town", issue de l’album ici chroniqué. Coup de cœur immédiat, alignement des planètes dans mon petit cerveau atrophié, 1+1=2, j’ai eu l’impression de revivre le final d’"Usual Suspect". Bon sang ne saurait mentir, me voici donc devant vous avec le quatrième LP de DOROTHY, le groupe dont la chanteuse est Dorothy (ouais, faut suivre un peu les mecs…). Un peu comme BON JOVI, quoi, même si là il s’agit d’un chanteur. Bref. En Marketing digital, on parle d’attribution du lead : qui est donc à l’origine de ce torchon : Nita, Slash, ou Spotify ? Vous avez trente-sept minutes (soit la durée du bousin)...

Le combo s’est donc formé à L.A. (baby) autour de la belle en 2014, et, à l’exception d’Eliot Lorango à la basse, le line-up a beaucoup évolué depuis cette époque. Et je parierais bien volontiers sur le fait qu’il continuera de le faire à l’avenir, car la formation n’est globalement là que pour servir le talent de la chanteuse, symptôme patent à l’écoute de la discographie auquel "The Way" n’échappe pas, bien au contraire. On a vraiment le sentiment d’écouter un album solo couvé par une horde de producteurs et de requins de studios, chiadé au possible mais sans réelle consistance. Sur le papier, avouez que ça ne fait pas vraiment rêver.
La réalité des choses est toutefois bien plus nuancée. Déjà, parce qu’il s’agit d’un bon disque, avec de bonnes chansons voire certaines excellentes, mais j’y reviendrai.

"The Way" évolue quelque part entre le Hard-Rock moderne d’un HALESTORM, un Post Grunge que ne renieraient ni SHINEDOWN ni ALTER BRIDGE, des influences Sudistes plus ou moins marquée en fonction des morceaux, et certaines lignes vocales qui m’inspirent le travail réalisé par Ayron JONES sur ses deux opus. Quand on dit ça, on commence à s’éloigner sensiblement du pré-mâché-vite-chié cher à Mefisto que je vous avais teasé en préambule. Et si on ajoute cette voix versatile et pregnante, qui sait aussi bien aller vers la puissance de Lzzy Hale que caresser les touches graves de Miley Cyrus quand elle ne fait pas de la merde, on commence à être plutôt bien, ma foi.

Si "The Way" n’est pas parfait, loin de là, il possède suffisamment de substance pour séduire immédiatement un public assez large, et contient notamment un trio de grande facture dans ses rangs. L’enchaînement "Tombstone Town", "Bones" et "Unholy Water" est tout simplement brillant. La première convie SLASH en retour d’ascenseur pour un tube Country empli de cynisme et d’envies vengeresses auquel il bien est difficile de résister (allez voir le clip au passage, en mode Tarantino/Rodriguez), l’ami Hudson y glissant un petit solo au poil dans un style légèrement différent de celui auquel il nous a habitué. Les deux suivantes se baladent entre le Sudiste et les touches Soul d’Ayron Jones sur fond de gros mur de guitares. Plus profondes, les chansons y font preuve d’une sincère musicalité, loin des clichés qui nous sont servis sur ce type de galette. Touchantes, lourdes et mélodieuses, on tient là une succession de pistes dignes d’une sélection Nime, et je pèse mes mots. Mais pour cela, il aurait fallu que le reste soit plus qu'un minimum à l’avenant.

Sans qu’aucun titre ne soit profondément raté ("Mud" - sur lequel elle va même jusqu’à screamer - et "Haunted House" sont quand même plus que sympathiques), la galette ne démontre malheureusement pas totalement la même personnalité. Le jeu des zikos est relativement anonyme et avare en riffs, la production étant intégralement tournée vers la mise en valeur des talents (vocaux) de la miss Dorothy au détriment d’une recherche instrumentale un brin plus poussée. Alors, c’est carré de chez Paul Carré, ça joue bien et propre, mais franchement, ça manque légèrement de grinta ou de caractère. Subsiste le chant, incontestablement bieeeeen au-dessus du lot, et des compositions qui ne dérangeront personne lors de vos apéros entre potos. Dommage, car on n’était pas loin de tenir un vrai truc qui déboite le slip. Et si je peux me permettre un conseil aux charognards qui traînent autour de la belle : c’est lorsqu’elle embrasse ses penchants pour la musique américaine historique, que ce soit Soul, Blues, Country, ou Folk, qu’elle excelle véritablement. À suivre de près, très clairement : DOROTHY pourrait bien un jour figurer en haut à gauche de votre webzine favori.

Note réelle : 3,5/5.

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- Dorothy Martin (chant)
- Sam Bam Koltun (guitare)
- Eliot Lorango (basse)
- Jake Hayden (batterie)
- Slash (chapeau & guitare, sur 4)


1. I Come Alive
2. The Devil I Know
3. Mud
4. Tombstone Town
5. Bones
6. Unholy Water
7. Haunted House
8. Puttin’ Out The Fire
9. Superhuman
10. The Way



             



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