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2020 Tundra
2024 The Grand Inferno
 

- Membre : Fullforce, Hammerfall, Yngwie Malmsteen

TUNGSTEN - The Grand Inferno (2024)
Par GEGERS le 26 Décembre 2024          Consultée 284 fois

Le Power Metal est rentré au forceps dans le siècle nouveau. À la flamboyance du début des années 2000, qui a réussi à surfer avec brio sur le "revival" Heavy Metal de la deuxième moitié a succédé un certain marasme. Les grands noms ont plus ou moins réussi à tenir leur rang, mais derrière eux s'est créé un no man's land jonché des cadavres des nombreux candidats qui se sont cassés les dents sur les contours surmontés de barbelé d'un style aux codes immuables. Depuis quelques années, plusieurs noms ont réussi à percer ses défenses et le faire entrer de plain-pied dans une ère plus moderne, n'hésitant pas y incorporer des éléments nouveaux, tout en veillant à préserver son identité profonde. TUNGSTEN fait partie de ceux qui, ces dernières années, ont repensé le Heavy Metal mélodique pour le faire entrer dans l'ère de la modernité. À l'image de contemporains tels que DYNAZTY, la formation initiée par l'ancien batteur de HAMMERFALL Anders Johansson et ses deux rejetons Karl et Nick construit ses morceaux de manière à y inclure, souvent en introduction, des éléments Techno, Électro ou Indus' qui servent d'accroche et attirent l'attention. De là à dire que la révolution est en marche, il y a un fossé que nous ne nous risquerons pas à traverser.

Ce quatrième album de la formation suédoise n'hésite pas, comme ses prédécesseurs, à ouvrir les écoutilles pour proposer un Power bariolé, et TUNGSTEN élargit le spectre de ses influences, n'hésitant pas à balancer quelques growls qui savent malgré tout rester discrets ("Falling Apart"). Progressant en funambule sur un fil étroit, le groupe évite parfois de justesse de tomber dans le kitsch, proposant par exemple avec "Me, Myself, My Enemy" un titre aux mélodies sucrées et aux imposantes sonorités électro, qui s'en va chercher du côté de groupes tels que BEAST IN BLACK, le petit frère moche de BATTLE BEAST. Du côté des réussites, le groupe parvient, en utilisant des mélodies pouvant évoquer des comptines ou des ballades enfantines, à créer des ambiances volontairement malsaines, qui trouvent un écho dans les guitares carrées et agressives, très germaniques dans l'esprit, qui donnent corps à des couplets à l'habillage souvent assez épuré ("Lullaby"). Ces ambiances originales se traduisent dans la musique aussi bien que dans les textes, "Sound Of Violin" évoquant par exemple la tragique noyade de deux fillettes.

Il y a sur ce quatrième album de TUNGSTEN un vrai grand morceau, celui qui lui donne son nom. "The Grand Inferno", porté par un piano introductif et des couplets délicats, tout en nuances, construit à travers des changements de rythmes et l'ajout progressif d'instruments une montée en intensité saisissante, qui doit beaucoup à la pureté éclatante des mélodies, notamment sur les refrains d'une beauté désarmante. Ce morceau est si bon qu'il en vient à phagocyter l'album : passée la joie de la découverte, les écoutes successives de l'album nous donnent l'impression que les morceaux qui viennent avant servent à nous faire patienter, et ceux qui viennent après nous semblent bien fades. C'est le risque de l'excellence : affadir tout ce qui n'en est pas.

Non pas que l'album soit dénué d'autres titres intéressants. Outre ceux déjà cités, évoquons ainsi "Blood Of The Kings", qui évoque BLOODBOUND par ses ambiances à mi-chemin entre Heavy et Folk Metal, sans jamais déployer de sonorités le rattachant fermement à ce dernier style. "Vantablack" initialement enregistré en 2017 tandis que le groupe se nommait encore STROKKUR, est une sorte de crossover entre RAMMSTEIN et Power Metal, pour un résultat ébouriffant. Le problème de TUNGSTEN est le même que celui de ses pairs : une tendance à vouloir donner un côté majestueux et épique à des morceaux qui, une fois réduits à leur plus simple expression, se révèlent finalement assez pauvres. S'ils sont certes souvent bâtis autour d'une bonne idée, d'une accroche intéressante, il ne proposent souvent guère de progression, et les mélodies pertinentes servent souvent de rampe de lancement à des refrains plus conventionnels, qui ne parviennent pas à transformer l'enthousiasme générés par les débuts de morceaux.

Avec "The Grand Inferno", TUNGSTEN réussit le tour de force de réaliser un morceau d'une qualité exceptionnelle, amené peut-être à devenir la tête de gondole de sa discographie. C'est-ce que l'on peut souhaiter de mieux à ce titre d'une puissance et d'une subtilité phénoménale. Ceci étant dit, le quatrième album des Suédois, concentrés autour de leur batteur vétéran Anders Johansson, livrent un album intéressant, amalgame astucieux de différentes ambiances et influences qui lui apportent une certaine richesse, tempérée par une sensation de vacuité qui se dégage de l'album une fois l'écoute terminée. Il faut ici chercher, gratter, déconstruire ces morceaux parfois faussement alambiqués, pour découvrir si oui ou non la musique bariolée de la formation scandinave est faite pour vous.

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- Mike Andersson (chant)
- Niklas Johansson (guitare)
- Karl Johansson (basse, claviers)
- Anders Johansson (batterie)


1. Anger
2. Blood Of The Kings
3. Lullaby
4. The Grand Inferno
5. Falling Apart
6. Walborg
7. Vantablack
8. Me, Myself, My Enemy
9. Chaos
10. Sound Of A Violin
11. Angel Eyes



             



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