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DEATHENED BLACK MELODIQUE  |  STUDIO

Lexique black metal
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2020 Impius Viam
2023 1 Tales
 

- Style : Dissection, Sworn, Oubliette
- Membre : Nightrage
- Style + Membre : Dark Funeral

NIGHT CROWNED - Tales (2023)
Par KOL le 5 Février 2024          Consultée 1714 fois

Damer le pion à Storm sur du Black Melo, c’est un peu comme mettre une branlée à Usain Bolt sur un cent mètres olympique. Le genre de truc qui n’arrive que dans des rêves souffreteux, entre humidité impromptue et réveil inopiné. Et pourtant, c’est ce que nous apporte NIGHT CROWNED avec ce "Tales" sorti de nulle part (ou presque, j’y reviendrai rapidement), que j’ai embrigadé d’une main ferme et décidé dans mon giron, tandis que mon estimé collègue lorgnait sur d’obscurs combos dont les caractères n’existent même pas sur Word. Je n’en suis pas peu fier, mes amis, car la concurrence est rude au sein de la rédaction quand il est l’heure de spotter LE nouveau groupe qui va tout déchirer (même si Mefisto, homme de goût s'il en est, s'y était déjà précédemment collé).

Car c’est bien un album d’exception qui nous est offert pour ce troisième essai des Suédois, qui pour le coup sortent bien de la cuisse d’Odin, unissant des membres éminents de NIGHTRAGE, DARK FUNERAL, MIST OF MISERY ou encore CIPHER SYSTEM, pour le meilleur de la cause obscure. De par leurs origines variées, entre Black, Melodeath, Death pur et dur, la formation ne nous offre pas moins que l’un des meilleurs disques de 2023, trouvant un point d’équilibre ahurissant entre tous ces courants, y intégrant même quelques touches Folk et (très très) légèrement symphoniques, ce qui tend pourtant d’habitude à violemment me tordre l’estomac. Comme quoi, il est possible de produire du Biniou Metal de qualité, Volthord n’avait finalement pas tort. "She Comes At Night" en est une parfaite illustration, médiévalo-onirique, portée par un pont mené par la voix éthérée de Therése Thomsson, qui vient prêter main forte à nos vigoureux gaillards, par deux reprises sur l’opus.

Mais n’allez surtout pas croire qu’il s’agit là de la principale qualité de "Tales", car c’est loin d’être le cas. L’exemple cité visait juste à montrer jusqu’à quelle contrée éloignée NIGHT CROWNED était capable de nous emmener. Car le cœur - que dis-je - l’âme corrompue du combo, réside dans les ténèbres d’un Blackened Death Metal, ou d'un Deathened Black Metal pour être plus précis, l’aspect Black étant légèrement dominant. A l’image d’un DISSECTION, ou plus récemment d’un SWORN dont le "A Journey Through The Fire" m’avait littéralement foutu sur le cul, les Scandinaves savent nous martyriser, nous faire voyager par-delà les sentiers battus et rebattus, tout en ménageant une mélodicité soignée et singulière, touchant des lignes originales sans pour autant faire l’impasse sur les exercices inhérents au genre (tremolo picking, blast et toute la clique).

Si l’introductif (et néanmoins génialissime) "De Namnlösa" cogne fort d'emblée, il n’oublie jamais de porter une petite caresse pour apaiser les plaies causées, tandis que "Loviatar" offre même un peu de chant clair de la part d’Eskilsson, pour une fois tout sauf anecdotique, apportant même une dimension supplémentaire au périple proposé à travers les entrailles d’un monde dévasté et de territoires inconnus. Les voix sont superbes dans leur ensemble, usant de toutes les palettes extrêmes à bon escient, du putride au growl en passant par l’écorché vif. Elles confèrent cette touche émotionnelle qui nous rend acteurs de ces contes désenchantés. Romlin possède cette capacité à rester audible et touchant tout en criant comme un orc, à l’instar d’un Mikael Stanne (DARK TRANQUILLITY, GRAND CADAVER, The HALO EFFECT) et se met au diapason des guitares successivement mordantes puis aériennes du duo Eskilsson/ Litjesand.

S’autorisant même des passages acoustiques venant furtivement briser l'incontournable violence des assauts ("Flickan Som Försvann"), les grattes vont et viennent tour à tour vous transporter pour mieux vous écraser et vous offrir les frissons d’une évasion absolue, ode à l’introspection, construisant un mur entre le monde extérieur et votre cerveau malade qui ne demandait que cela. Par l’assourdissement vient le calme, enfin, celui qui permet de se poser sur ce qui compte vraiment, loin de ce quotidien asservissant. De l’agression nait l’apaisement. Du chaos, l’ordre. De la noirceur, la lumière.

Aucun aspect n’est délaissé sur cette pièce d’orfèvre, ni les chœurs d’un "Strandvaskarens Hymn", ni ce clavier discret mais ô combien important, qui m’horripile tant généralement. Les aspects sympho sont ainsi parfaitement maîtrisés, tenus d’une main ferme en laisse, et ne prennent jamais le pas sur les fondations de ce qui fait le Metal avec un grand M : une batterie, une basse, de la gratte (plein, siouplé). Conceptuellement, le chant est un plus bienvenu, mais dans l’absolu optionnel. Le reste relève à mon sens du raffinement ou de la cosmétique selon les goûts, et si l’on lui apporte une attention démesurée, le risque est grand de tout foutre par terre. Pas de genre de la maison ici, je préfère vous rassurer.

Absolument impeccable de la première à la dernière seconde, "Tales" vient casser sur la ligne et intégrer mon podium des sorties 2023 dans un exercice qui n’est pourtant pas (encore) ma zone de confort. Se bonifiant de plus écoute après écoute, sa variété et ses qualités sauront séduire au-delà des die-hard fanatiques du genre, je m’en porte garant. D’autant que l’effort de 42 minutes reste raisonnable pour tout néophyte qui aurait des velléités à s’acoquiner avec le Malin. Et si d’aventure vous tentiez l’expérience, prenez bien garde, vous risqueriez bien de vous y retrouver coincés. Pour l’éternité.

Note réelle : 4,5/5 (juste pour le manque de recul, mais il se pourrait bien qu’il mérite un franc 5/5…).

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   (2 chroniques)



- H. Liljesand (guitare)
- J. Jaloma (batterie)
- J. Eskilsson (guitare, chant clair)
- K. Romlin (chant)
- P. Eldor Pettersson (basse)


1. De Namnlösa
2. She Comes At Night
3. Nattramn
4. Loviatar
5. Flickan Som Försvann
6. Strandvaskarens Hymn
7. Lupus Luna
8. Old Tales



             



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