Avant de parler musique, je vais rapidement évoquer ma première réaction sur ce groupe, surtout sur le nom choisi. En vrai, rien que pour cela, je n'aurais même pas dû perdre mon temps à les écouter. Sans déconner, dans le genre zéro effort et nom de groupe totalement éclaté, avec UNKNOWN, ça se pose là. Le choix du nom du groupe fait partie pour des éléments ultra-importants, tout comme l'artwork. Bon, ne voulant pas bloquer indéfiniment là-dessus, je décide de tenter l'aventure. Spoiler : j'ai bien fait d'écouter !

"Vanishing Point" est en effet une véritable bouffée d'air frais grâce à son melting-pot de genres. On navigue entre du Heavy, du Thrash et quelques touches de Stoner. Le tout aidé par une production qui se veut assez brute. Entendez par-là un son axé "garage" qui colle parfaitement aux compositions du groupe. Le premier morceau m'a plu dès la première écoute et m'est resté dans la tête pendant plusieurs heures. Plutôt bon signe ça non?

Ce premier morceau donc (j'enlève volontairement l'intro "Prelude" qui n'apporte rien d'intéressant), "The Bastard King", est un crossover entre ANTHRAX et PANTERA. ANTHRAX pour les riffs, PANTERA pour le chant. Sérieusement, écoutez ce morceau, véritable tuerie Thrash où l'on croirait entendre Anselmo sur le refrain! Quel titre pêchu pour démarrer l'album ! Bon par contre, je vous préviens, seul ce premier morceau fait penser à ANTHRAX et PANTERA hein. Voyons voir ce que donne la suite.

Sur "Vanishing Point" (le titre), on lorgne plus vers le Heavy et le refrain est franchement réussi grâce à la performance de Matt Fisher, tout en maîtrise grâce à ses lignes de chant habitées. D'ailleurs, la première moitié de l'album est vraiment de haute volée. Vraiment, la production y est pour beaucoup, cet aspect garage augmentant, je trouve, la sincérité du groupe et leur capital sympathie. Citons également "Mission No. 84" et son excellent refrain ou encore "Fury" avec ses growls et ses riffs Thrashy qui défouraillent qui vous feront passer assurément un bon moment.

Malheureusement, ça se gâte avec "The Prophet's Hair", longue pièce de 7 minutes, qui constitue un véritable trou d'air. Contrairement au "Prophet's Song" de Brian May sur l'immense "A Night At The Opera" de QUEEN, ici on est face à un titre poussif qui n'apporte pas grand-chose. Dommage pour un titre qui occupe plus de 20% de l'album ! Pourtant ce titre fourmille de bonnes idées. L'intro en arpèges sombre, les riffs annonciateurs d'une déflagration mais c'est surtout sur le chant que ça pêche. Matt Fisher n'est pas le meilleur des chanteurs. Il fait le job en alternant plutôt bien le chant screamé type Anselmo mais il est souvent très juste sur les aigües (ici mais c'est également flagrant sur "Where Men Find Glory"). Dommage car musicalement c'est solide malgré une double pédale utilisée à mauvais escient.

Heureusement, il y a ce "Road To Light", titre aérien qui clôt l'album tout en douceur. Cette piste s'ouvre doucement sur de jolis arpèges pour nous emmener ensuite vers des touches mélancoliques magnifiées par un très beau solo de guitare. Et là, Matt Fisher se montre plus sobre et le résultat est très bon. Une réussite en tout point qui fait oublier les soucis rencontrés sur les deux précédentes pistes.

Globalement, je ressors satisfait à l'issue de l'écoute de ce "Vanishing Point". Malgré certaines lignes de chant trop justes, la musique délivrée par UNKNOWN (quel nom de merde) me paraît sincère et me plaît. Même si on reste sur des compositions classiques, l'interprétation couplée à cette production garage me parlent beaucoup. Il me tarde d'entendre la suite de ce groupe.

Top : "The Bastard King", "Road To Light"