Bordel de Dieu, qui l'eut cru ?
Après douze ans d’absence, douze ans à se demander ce que notre blond punky avait pu devenir. Qui en 2005 s’attend à voir débouler ce bon vieux Billy avec autant de maestria ? Après un "Cyberpunk" pas si désagréable que cela sorti en 1993, plus rien. L’échec commercial de cet album coïncide avec sa longue descente aux enfers. En 1994, il frôle (une nouvelle fois) la mort à la suite d'une surdose de médicaments et s’en suivent de nombreuses cures de désintoxication. Tout juste en 1999, il sortira quand même un remaster de "Rebel Yell" (sa maison de disque) pour marquer son retour sur scène. Il alternera d'ailleurs scènes et doublages de films.
C’est donc presque par hasard que j’entends parler de ce "Devil’s Playground".

Fan des premiers méfaits de Billy IDOL je file donc chez mon disquaire commander ce nouvel album fortement attiré par son single "Scream", pur morceau de Hard Rock porté par la guitare de Steve Stevens.
Oui, le grand Steve Stevens, est de retour au bercail et pour le coup cela change considérablement la donne. Billy IDOL s’est d’ailleurs assuré un line-up de feu. En plus de son fidèle acolyte, nous avons le génial Brian Tichy (FOREIGNER, WHITESNAKE), à la batterie et qui d’ailleurs a composé une bonne partie de cet album, Derek Sherinian (DREAM THEATER, BLACK COUNTRY COMMUNION) et Stephen Mc Grath, fidèle bassiste.

Ce fameux single "Scream" aurait dû nous mettre la puce à l’oreille car dès le premier morceau c’est une véritable déferlante Punk-Hard-Rock que nous assène Billy IDOL. Cela commence très fort avec "Superoverdrive" suivi par "World Comin’ Down". Deux brûlots au tempo rapide. Le ton est donné d’emblée.
Fraichement quinquagénaire, Billy Idol a fortement envie d’en découdre et reprendre la place prise par des groupes comme GREEN DAY ou autres The OFFSPRING. "Devil's Playground" est un album sans concessions, et sans conteste le disque de Billy le plus Rock qui soit. Jamais Billy IDOL ne nous aura offert un disque aussi exempt d'artifices. Ici c'est droit au but. Peu ou pas de claviers et l’approche de cet album n’est au final pas si éloignée que cela de ses deux premières productions, ainsi que de GENERATION X (son premier groupe), pour l'urgence Punk qui émane de certains de ses morceaux.

Des morceaux comme "Sherri", "Lady Do Or Die" aurait d’ailleurs parfaitement eu leur place sur l’album "Rebel Yell". Mais une fois de plus, ce qui ressort de cet album ce sont les morceaux très très Rock et ultra efficaces et seule la fin de l’album beaucoup plus posée nous permettra de respirer.

Mention donc très bien pour ce retour très inattendu. Un Billy IDOL au top de sa forme comme en témoignera le DVD "In Superoverdrive Live" tant physiquement que vocalement. Cet album est une vraie déclaration d’amour au Rock puisque bourré d'une totale énergie communicatrice. D'ailleurs, notre bon Billy en viendrait presque à faire mentir tous ceux qui pensent que le vrai Rock sauvage n'est plus capable de surprendre et se renouveler une fois la cinquantaine passée.
On peut donc affirmer fièrement que le Rock conserve nos pères voire grands-pères (qui pourtant pour beaucoup ont largement abusé de certaines substances) bien mieux que ce que certains voudraient encore nous le laisser croire.
Frais et rassurant.