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BLACK METAL / MATH  |  STUDIO

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- Style : Serpent Column

HOPLITES - Psevdoméni (2023)
Par ISAACRUDER le 24 Janvier 2023          Consultée 1610 fois

Yann Moix peut bien retourner écrire des infamies antisémites dans des journaux à deux sous tant on cherche encore le fameux migrant qui connaît Victor Hugo sur le bout des doigts. Avec Ὁπλίτης (HOPLITES) par contre, nous tenons là un beau diable : un Chinois qui pratique un Black Metal baignant dans la culture, la mystique et le langage grec. Quelle meilleure façon de commencer l'année que de saluer la mémoire de SERPENT COLUMN (RIP) et d'accueillir un de ses successeurs spirituels avec ce projet halluciné, porté par un seul homme ! Il faut dire que la Chine commence à nous habituer à la lourdeur. Malgré son système de gouvernance atroce, sa surveillance généralisée, son Parti Communiste aux épurations traditionnelles et sa corruption généralisée, voici un peuple qui n'a pas perdu son élan vital, sa volonté de puissance. En résulte un maelström de créativité qui - je le prédis - ne fera que s'accentuer avec le temps. Entre les créateurs de jeux vidéo hallucinants souvent seuls ou qui se comptent sur les doigts d'une main et ce genre de projet ultra technique tenu par un seul taré, on peut serrer les fesses en Occident. Il y a les peuples qui végètent en attendant de connaître leur sort sur la retraite et ceux qui se surpassent sous le joug d'un État totalitaire !

Derrière Ὁπλίτης se cache donc Λοιδορία (Liu Zhenyang de son vrai nom), un forcené début vingtaine qui transpire la passion, le coeur, la force. À l'instar de SERPENT COLUMN, il assure tout derrière ce projet terrifiant, un Black Metal technique, dissonant, mathématique, mais loin de la pose, puisque le Divin Riff émaille cet album, a contrario de nombre de pseudos intellectuels du Black Metal moderne qui nous pourrissent les oreilles de leur non génie riffique. Il faut dire qu'Ὁπλίτης emprunte à de nombreux genres pour façonner son Black Metal, et que cela lui permet de varier les plaisirs tout en assurant la matière riffesque. Ainsi un morceau comme "Μάρτυς", fortement Hardcore, rappelle la vélocité des premiers CONVERGE, tandis que "Θελκτήριον" emprunte au langage de DEATHSPELL OMEGA, via des arpèges hallucinés et une progression chaotique. Enfin que dire d'un morceau comme "Ψευδόμαντις" qui parait ressusciter le cadavre des (trop) méconnus feu-COMITY ? Entre Mathcore débilitant, batterie pratiquement Screamo et blasts ravageurs, difficile de ne pas halluciner face à la maitrise dantesque d'Λοιδορία.

On ne va pas se mentir, il vous faudra prendre quelques jours de congé pour digérer "Ψ​ε​υ​δ​ο​μ​έ​ν​η". Voilà un album tout à fait dément, dont la cohérence n'a d'égale que la violence perpétuelle. De "Δημήτηρ" à "Δηλητήρ", on cherche de l'air, et ce serait certainement le principal défaut de ce premier album qui révèle la jeunesse de son artisan. En cherchant la démesure infernale, Ὁπλίτης accentue trop le trait, et l'on sort de l'expérience trop lessivé, là où SERPENT COLUMN assurait davantage les intermissions, fussent-elles absolument démoniaques. Dans "Ψ​ε​υ​δ​ο​μ​έ​ν​η", même les interludes "calmes" nous plongent dans la folie ! Comme si on se tapait une émission présentée par Ruquier et Salamé et que les interludes supposément salvatrices étaient la publicité abrutissante qui ne finit jamais. "Ὁ τῶν δακρύων ψεῦδος" est certainement le meilleur exemple de cette errance. Pris à part, le titre est génialissime dans son exécution et son parti-pris d'un hypnotisme radical. Pris dans l'ensemble, on a l'impression de subir cinq septennats d'Emmanuel Macron, ce "thaumaturge" (sic) des temps jadis cf le trop réel Bernard Henry Lévy ! Il aurait fallu que "Δηλητήρ", qui conclut l'album en douceur, intervienne en milieu de disque, pour qu'on puisse souffler avant la reprise des coups de couteau Gare du Nord.

Mais que nenni mes frères dans le Christ, il faut baisser la tête et prendre des coups de matraque comme un esclave du Qatar via le très CULT LEADER "Ψευδομάρτυς", tenter d'émerger d'un mouvement de foule au Black Friday dans "Ὁ τῶν δακρύων ἄγγελος" et son riff final aux allures de FRONTIERER, enfin accepter que 2023 sera un énième spectacle de merde, avec des artistes français bloqués dans l'adolescence qui refusent de jouer dans une ville dirigée par le fascisme (coucou INDOCHINE), une guerre fraternelle qui n'en finit pas à l'Est, une extension du marché à tous les domaines de l'existence, l'amour bientôt faisandé sous les assauts d'une solitude toujours plus accablante, l'art bientôt assujetti à trois quatre plébéiens qui peuvent se payer une IA révolutionnaire, et la "démocratie" libérale toujours plus productrice d'une dualité héritée de ces crétins d'Américains. Mais haut les coeurs ! Il reste la musique, sans laquelle la vie serait une erreur, pour citer ce bon vieux Friedrich. Et à ce titre, Ὁπλίτης fait figure de jeune prodige dont nous suivrons le parcours avec grand intérêt.

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- Λοιδορ^ (tout)


1. Δημήτηρ
2. Ψευδόμαν&#
3. Ψευδομάρ&#
4. Ὁ τῶν δακ`
5. Ὁ τῶν δακ`
6. Μάντις
7. Μάρτυς
8. Θελκτήρι&#
9. Δηλητήρ



             



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