Après le tollé (relatif) suscité par la chronique du dernier album de MUSE sur NIME "Will Of The People", je décide donc de persévérer quitte à froisser les metalleux les plus puritains pour qui l’intolérance et le rejet de tout ce qui n’est pas Metal semblent être les seuls raisons d’exister.

Avant de devenir une énorme machine à hits, comme l’ont été certains groupes comme BON JOVI, DEF LEPPARD, SCORPIONS et autres FOREIGNER (groupes qui pourtant ont droit de cité sur NIME), MUSE a été un putain de groupe de Rock. Rock au sens large du terme. MUSE est (et à quasiment toujours été sauf en live) un trio composé de Matthew Bellamy (guitare/chant), Chris Wolstenholme (basse) et Dominic Howard (batterie). Originaire du Devon, au Sud-Ouest de l’Angleterre, ces amis d’enfance forment leur premier groupe, ROCKET BABY DOLLS, alors qu’ils n’ont que treize ans. Ce n’est que quelques années plus tard qu’ils décident d’un changement de patronyme. Après avoir joué dans un nombre incalculable de pubs, nos trois camarades décident en 1998 de tenter leur chance au tremplin "In The City Live" à Manchester en 1998. Bonne idée car cela leur permet de décrocher leur premier deal discographique.

En 1999 sort donc le premier album, "Showbiz", enregistré par John Leckie, producteur du fameux "The Bends" de RADIOHEAD. D’ailleurs, on reprochera beaucoup à MUSE (à ses débuts) de marcher sur les plates-bandes de RADIOHEAD ne serait-ce qu’à cause de la voix de Bellamy, qui comme Thom Yorke, a cette tendance aux montées en falsetto pour aller atteindre des notes très aiguës.

Pourtant en y prêtant une oreille attentive on se rend compte que MUSE puise ses influences dans bien des domaines. On pourrait pêle-mêle citer MADNESS, The CLASH, QUEEN… et même IRON MAIDEN. Oui oui la Vierge de Fer souvent citée par Bellamy comme étant une grosse influence. Alors bien évidemment ne cherchez pas ici de riffs à la bande de Steve Harris, Bellamy de son propre aveu se dit bien loin d’avoir le niveau guitaristique pour pouvoir lutter avec les groupes de Hard. En revanche, il compense par une énergie à revendre. Énergie et variété sont d'ailleurs les maîtres-mots de cet album car, oui, "Showbiz" est un album très riche et extrêmement varié pour un jeune groupe avec des recettes différentes pour chaque titre.

Le titre d’ouverture "Sunburn" en est le parfait exemple. Intro au piano, petits licks de gratte, grosse disto. Ce morceau illustre parfaitement le savoir-faire de MUSE. "Muscle Museum", quant à lui, sera le carton radio de l’album avec son petit côté musique folklorique grec tandis que "Uno" sera le premier single de l’album avec son petit côté Tango.

MUSE touche donc a de nombreux styles, et parfois c’est ce qui fait la faiblesse de cet album. Ça part dans tous les sens et le manque d’unité se fait clairement ressentir. Mais pour contrebalancer ce côté fourre-tout MUSE fait preuve d’une énergie et d’une maturité assez incroyable pour un premier album et on sent déjà la prédisposition groupe pour la démesure. MUSE a toujours su créer des mélodies totalement addictives. Que cela soit sur le très Rock "Showbiz", ou sur un morceau tout en feeling et intimiste comme "Unintended", rare moment calme de l’album sublimé par la voix de Bellamy.

Grâce à cet album, MUSE partira en tournée aux USA et fera les premières parties de groupes comme les RED HOT CHILI PEPPERS, FOO FIGHTERS avant de revenir cette fois en tête d’affiche dans le cadre de leur tournée en Europe… La machine est désormais lancée et plus rien ne l’arrêtera.

Pour être tout à fait franc "Showbiz" n’est pas mon album préféré de MUSE malgré la présence d’excellents titres comme "Sunburn", "Sober", "Unintended" et autres "Showbiz" mais soyons honnêtes, pour un premier album celui-ci est quand-même rudement bien fichu et posera les bases de ce que sera MUSE pour les deux albums à venir, les géniaux "Origin Of The Symmetry" et "Absolution" que je considère comme étant la meilleure période de MUSE.

Note réelle : 3,5/5.