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1988 Rata Blanca
 

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RATA BLANCA - Rata Blanca (1988)
Par DARK SCHNEIDER le 1er Janvier 2023          Consultée 833 fois

RATA BLANCA est avant tout le groupe d'un homme : Héctor Walter Giardino. Né en 1960, originaire de Buenos Aires, on imagine sans peine le jeune Walter, dans les 70s, s'extasier à l'écoute des oeuvres de DEEP PURPLE et RAINBOW. Un disciple de Ritchie Blackmore, un de plus, l'homme en noir n'aura pas influencé que des Japonais ou des Suédois. Giardino ne manque pas de talent et va vouloir le faire savoir à l'aube des 80s. Bien entendu, vouloir faire carrière dans un pays comme l'Argentine à cette époque n'est pas la chose la plus aisée qui soit, mais après quelques échecs Giardino parviendra à intégrer ce qui était alors sur le moment le plus grand groupe de Heavy argentin : V8. L'expérience ne dura que quelques mois, les autres membres de V8 refusant les compositions de Giardino, ne collant sans doute pas trop avec le Heavy âpre de ces derniers. Peu importe, l'expérience servira sans doute de tremplin pour Giardino qui, après avoir embarqué avec lui le batteur de V8 Gustavo Rowek, à pu monter un nouveau groupe où cette fois-ci ce serait lui le patron : en 1985 RATA BLANCA est né. Un nom de groupe bien étrange d'ailleurs, que je ne m'explique toujours pas.

Le groupe mettra rapidement en boite une première démo, envisagera même pendant un temps de s’installer en Angleterre avant de laisser tomber cette idée, fera quelques concerts puis parviendra en octobre 1988 à publier un premier album éponyme malgré un line-up non stabilisé : le chanteur Saúl Blanch avait en réalité déjà quitté le groupe, et n'était revenu filer un coup de main que le temps de mettre en boite ce premier opus.

Ainsi, ce premier effort porte un peu tous les défauts de ces oeuvres séminales sorties peut-être un peu trop précocement. À l'image de la pochette : mystérieuse, un brin romantique, mais très loin d'être aboutie. On ne sera pas surpris non plus par la production faiblarde de l'ensemble, bien qu'elle ne soit pas non plus totalement rédhibitoire (on a connu pire). La voix est trop en retrait, écrasée par les guitares rythmiques et la batterie. Même la guitare lead peine parfois à s'extraire de ce mix, un comble pour un album de gratteux !
Album de gratteux, mais pas tant que ça finalement. S'il est évident que Giardino a été inspiré par la vague néoclassique popularisée par Malmsteen, à l'instar de ce dernier il privilégie avant tout l'aspect chanson. RAINBOW reste un modèle envié : le chant en espagnol de Saúl Blanch (qui avait déjà pas mal de bouteille à l'époque) s'inscrit dans la veine de celui de Joe Lynn Turner (et pas du tout de Dio), en bien plus aiguë cependant, peu avare en falsettos, et l'on retrouve ce feeling à tendance fortement nostalgique, voire mélancolique, qui caractérise certains titres de la période Turner de l'Arc-en-ciel.

Ce qui surprend dans cet album, c'est sa longueur : avec quatre morceaux qui dépassent les sept minutes, RATA BLANCA a une certaine tendance à délayer un peu trop son propos, ce qui lui fait parfois perdre de son impact. L'écriture n'est pas toujours très bien maitrisée : la plupart des longs morceaux aurait gagné à être plus concis. Les rythmiques très simples (à la "Highway Star") laissent le champ libre au chant aérien qui assure l'aspect mélodique jusqu'aux passages obligés où Giardino peut étaler ses talents de soliste. Parfois ça fonctionne plutôt bien ("El Ultimo Ataque" où il propose à la fois des solos néoclassiques virtuoses et des passages bien plus bruitistes) et d'autres fois l'ensemble se traîne vraiment trop. C'est notamment le cas de la ballade "Gente Del Sur", qui traite du souvenir douloureux de la guerre des Malouines chez les Argentins, qui finit cependant par susciter un certain ennui en raison de sa longueur excessive et de son manque de variations, ou encore du titre d'ouverture, mid-tempo particulièrement balourd.

Si RATA BLANCA n'est pas le groupe le plus agressif qui soit, Gustavo Rowek qui était habitué à un style bien plus virulent avec V8 pourra se faire plaisir avec des titres d'obédience Power Metal bien marquée ("Rompe El Hechizo" par exemple, avec toujours cependant ces riffs en quarte typique de Blackmore). On notera aussi par intermittence la présence d'un clavier, joué par on ne sait qui, qui se contente juste pour l'instant de quelques arrangements et nappes au son très caractéristique des enregistrements bon marché des 80s. Vous voilà prévenus.

Deux instrus agrémentent l'album : "Preludio Obsesivo" démonstration MALMSTEEN-esque plutôt ratée qui manque d'un thème fort et qui pâtit beaucoup trop d'un son approximatif. Le toucher même de Giardono n'est pas des plus agréable sur ce titre qui manque tout simplement de maturité. On est très loin du niveau du Suédois et cet instru plombe l'album plus qu'autre chose. Au contraire de "Otoño Medieval", petite conclusion à la guitare classique qui offre un bel épilogue après l'épique "El Ultimo Ataque".

Ce premier album de RATA BLANCA est ancré dans son époque : le genre de disque que l'on ne verrait plus de nos jours, trop imparfait, mais pourtant loin d'être dénué de charme et de qualité. La patine du temps lui a donné un aspect définitivement kitsch, mais également touchant, à l'image du chant de Saúl Blanch, dont la fragilité apporte beaucoup d'émotions. Et mine de rien, c'est quand même une oeuvre importante dans l'histoire du Heavy Metal argentin, d'ailleurs, plusieurs titres de cet album resteront des classiques du groupe : "Sólo Para Amarte", "Rompe El Hechizo", l'émouvant "El Sueño De La Gitana" (une petite pépite celui-là)... Ça mérite bien qu'on y jette une oreille.

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   DARK SCHNEIDER

 
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- Saúl Blanch (chant)
- Walter Giardino (guitare)
- Sergio Berdichevsky (guitare)
- Guillermo Sánchez (basse)
- Gustavo Rowek (batterie)


1. La Misma Mujer
2. Sólo Para Amarte
3. Gente Del Sur
4. Rompe El Hechizo
5. El Sueño De La Gitana
6. Chico Callejero
7. Preludio Obsesivo
8. El último Ataque
9. Otoño Medieval



             



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