Deuxième album studio (troisième si on compte l'EP "Don't Stop" en 1981) pour notre blond peroxydé et véritable coup de maître !

"Rebel Yell" débarque tel un missile en 1983. L'histoire veut que le titre de l'album "Rebel Yell" soit en hommage au bourbon dont raffole Keith Richards avec lequel Billy a eu l'occasion de boire quelques verres.
Fort du succès de l'album précédent sobrement intitulé "Billy Idol" et de ses tubes que sont "Hot In The City", "White Wedding", notre Cyberpunkrocker va appliquer quasiment la même recette pour cet album... mais en beaucoup mieux.

Le morceau titre déboule dans nos oreilles et deviendra un des plus grands classiques de Billy IDOL. Comment ne pas succomber à ce morceau foncièrement Rock, avec son incroyable solo signé Steve Stevens ?
Il est d'ailleurs impossible de dissocier Billy Idol de Steve Stevens tant il illumine cet album d'une maestria hors du commun utilisant son fameux raygun effect (qu'il utilisera d'ailleurs dans l'excellent "Dirty Diana" de Michael JACKSON).
Billy IDOL réussit avec cet album le tour de force improbable de créer un lien entre Punk, Pop, Hard Rock, New Wave. Cela donne une musique unique, susceptible de toucher un large public venant d'horizons qui, jusque-là, paraissaient inconciliables.

"Rebel Yell" c'est aussi l'album de hits en pagaille.

"Flesh For Fantasy" et son ambiance New Wave, ses claviers ultra kitsch, la ballade "Eyes Without A Face" et son refrain chanté à moitié en français et en anglais (si si je vous assure, les yeux sans visage !!!), le "Catch My Fall" et son saxophone.
Bref, ici, l'ensemble est d'une cohérence sans faille et pourtant la variété est vraiment de mise, allant de l'hymne Hard FM du titre éponyme à la ballade synthétique et fantomatique de "The Dead Next Door", sans que l'attention de l'auditeur ne puisse se relâcher la moindre seconde.

Chaque titre mériterait d'être cité, parmi lesquels l'hymne à la vitesse "Blue Highway", morceau presque Hard Rock rendu plus accessible par les claviers et se terminant par un superbe solo, ou le quasi Punk "(Do Not) Stand In The Shadow" à l'efficacité directe et envoutante.
Deux années seulement après la fin de GENERATION X, Billy IDOL tient son chef d’œuvre avec ce "Rebel Yell" endiablé et permet à Billy IDOL de franchir les derniers paliers afin de rejoindre les artistes ayant produit un album incontournable dans son genre.

Certains esprits fermés, obtus trouveront forcément à redire à la recette unique de notre rocker blond mais les autres, dont je fais partie, y verront un incroyable mélange des genres qui pratiquement quarante ans après sa sortie est toujours un incontournable. D'ailleurs, cet album vieillit extrêmement bien malgré ses quelques claviers vraiment d'époque, sachant en plus que tout a été mis en boîte en un temps record (trois jours selon Billy).

Malheureusement la suite de la carrière de Billy IDOL ne connaîtra plus autant de fulgurances et après un "Whiplash Smile" sorti en 1986, Steve Stevens s'en ira et cela coïncidera avec la très très longue traversée du désert que connaîtra Billy Idol dans les années 90.
D'ailleurs pour la petite anecdote, et pour dire à quel point les années 90 furent terribles pour Billy IDOL, il devait tenir le rôle du fameux T1000 dans le Terminator 2 de James CAMERON. Malheureusement un terrible accident de moto le laissera quasiment paralysé (on le voit d'ailleurs dans le film "The Doors" d'Oliver Stone avec sa canne dans une scène coupée). Pire encore, en 1994, il frôle la mort à la suite d'une surdose de médicaments.

Fort heureusement la carrière de Billy IDOL connaîtra un second souffle dans les années 2000 avec l'excellent "Devil's Playground" montrant à tout le monde que Papy Billy en a encore sacrément sous le pied et signera par la même occasion ses retrouvailles avec Steve Stevens : ils ne se sont plus quittés depuis.
"Rebel Yell" fait donc partie de ces indispensables à tous les fans de musique (Rock) en général, à ranger aux côtés du "4" de FOREIGNER et de TOTO.

Un must, ni plus, ni moins.