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BLACK MÉLODIQUE  |  STUDIO

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2016 Devoid Of Light
2018 1 Cult Of A Dying Sun
2020 Djinn
2023 Crepuscule Natura
 

- Style : MgŁa [mgla], Tryglav, Dissection, Sworn

UADA - Djinn (2020)
Par KOL le 18 Septembre 2022          Consultée 873 fois

Que Belzebuth et ses apôtres pardonnent cette chronique et son profane auteur. Il ne sait pas ce qu’il dit. Les contrées les plus extrêmes de la planète Metal lui sont pour la plupart étrangères. Ses errances au gré de playlists hasardeuses l’ont sans doute mené là où il n’aurait jamais dû s’aventurer, voir ce qu’il n’aurait jamais imaginé exister, entendre nos sombres prières païennes qu’il n’osait invoquer. Il est sur le point de prochainement retrouver son univers futile et décadent. Ne pourrions-nous pas l’utiliser à nos fins, plutôt que de le sacrifier comme un vulgaire bovidé, d’autant que notre noir seigneur n’en voudra certainement pas, son âme étant déjà de par trop corrompue par le vice ?

Chers Nimiens, autant le dire tout de suite, le Black Metal est loin d’être ma tasse de thé favorite. Si la brutalité sait me séduire lorsqu’elle fait preuve d’un brin de sophistication, le côté monolithique du Black a très rapidement tendance à me saouler, qui plus est lorsqu’il est enregistré au fond d’une cave sur un dictaphone d’occasion des années 90. Et pourtant je m’apprête à émettre une opinion sur le dernier album en date des Américains de UADA, autoproclamés relève du genre, "Djinn". Je me sais donc attendu avec des fourches, d’autant que le combo est loin de faire partie des favoris de la joyeuse bande des chroniqueurs de NIME, en attestent les écrits de Saint Positron sur le précédent méfait de la horde, "Cult Of A Dying Sun", et un jugement en nihilisme ma foi bien argumenté.

Il se trouve que j’ai toujours apprécié UADA, peut-être justement parce que je n’aime pas le trve Black. Comme je prends mon pied sur MGŁA que le groupe est parfois accusé de plagier, ou SATYRICON, qui a su faire évoluer sa musique tout en conservant cette identité si caractéristique. Donc si vous n’appréciez pas EMPEROR, DARKTHRONE ou IMMORTAL mais que vous êtes ouverts à découvrir une version plus accessible de la chose, "Djinn" mérite peut-être votre attention. Pour commencer, la barrière à l’entrée liée à la qualité de la production peut d’ores et déjà être mise de côté, tant celle-ci est ici moderne et aboutie (d’aucuns diront plate, mais peu m’importe) et équilibrée : chaque instrument y trouve sa place, voix y comprise. Trop souvent reléguée au fond du mix (ou du garage ?), elle y est là bien présente, puissante et variée. Bien entendu, elle est typée Black, mais cela ne me dérange pas plus que de mesure, étant habitué à ce genre de vocaux dans d’autres courants que j’apprécie plus (Chance Garnette de SKELETONWITCH ou Alexi Laiho de CHILDREN OF BODOM par exemple). Elle me semble même parfois lorgner du côté du Death, ce qui n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Bref, c’est très bien foutu.

Les six pistes de "Djinn" sont toutes intéressantes, et vous ne prendrez aucun risque à y aller en shuffle. La force de UADA réside dans la mise en place d’atmosphères plutôt sombres et envoûtantes, au milieu desquelles surgit souvent la lumière (noire, évidemment), à grands coups de guitares harmonisées. Mais la formation US sait aussi ajouter des ingrédients plus Rock, comme sur le title-track, plus que réussi avec son riffing simple mais efficace. Les soli sont également d’inspiration classique ("Between Two Worlds" par exemple, très Heavy Metal), ce qui apporte un relief bienvenu à l’opus. "In The Absence Of Matter" démontre également une capacité à faire évoluer le style « blast-tremolo » au-delà de la caricature, tout en marquant un profond respect aux figures imposées.

Reste qu’honnêtement, le groupe continue à étirer ses morceaux au-delà du raisonnable, son péché mignon. Si cela passait plutôt bien sur le précédent LP, il y a pour le coup des abus flagrants dans la répétition de certains schémas mélodiques (notamment les guitares twin) qui feraient passer Steve Harris et sa clique pour des sales Punk à chien. Sans parler des interludes plus ou moins parlés comme sur "No Place Here", qui affiche tout de même 13:41 au compteur, tout comme "Between Two Worlds" s’étire sur près de quatorze minutes ! Les titres n’auraient absolument rien perdu en efficacité en passant sous la barre des 10’, mais l’auditeur y aurait beaucoup gagné, lui en revanche. Six morceaux pour une heure, je vous laisse faire le calcul. C’est parfois redondant, et souvent bien trop long. Un vrai bémol à ce qui aurait été un excellent album avec une bonne cure d’amaigrissement.

Ceci dit, si d’aventure UADA venait à s’aventurer près de chez vous, je me permettrais de vous suggérer d’y traîner vos guêtres, ayant pu constater par moi-même la qualité de leurs prestations scéniques. Visage masqué par un hoodie, le combo sait adapter ses visuels aux ambiances de leur musique avec brio, sous une lune souvent pâle et parfois sanglante.

Note réelle : 3,5/5 ramené à 3, à cause de l’onanisme outrancier dont font preuve certaines pistes.

Laissons, chers fidèles, les lecteurs de NIME juger de la pertinence de ces profanités. S’ils sont de grands adeptes du culte obscur, ils ne manqueront pas d’envoyer cet abruti cramer sur le bûcher. Si au contraire leur crédulité les amène à porter attention à son verbiage, nos rangs n’en seront que plus garnis et il nous appartiendra de venir achever leur conversion prochainement. Nos autres chroniqueurs s’en feront un malin plaisir.

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- Jake Superchi (chant, guitare)
- James Sloan (guitare)
- Nate Vershoor (basse)
- Josiah Babcock (batterie)


1. Djinn
2. The Great Mirage
3. No Place Here
4. In The Absence Of Matter
5. Forestless
6. Between Two Worlds



             



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