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The MURDER OF MY SWEET - Bye Bye Lullaby (2012)
Par HAPLO le 7 Décembre 2021          Consultée 769 fois

Profitons de la fiction narrative que nous autorise cette chronique pour remonter le temps de quelques années et aller rejoindre en observateur invisible le Grand Manitou claviériste-batteur-arrangeur-mixeur du combo suédois The MURDER OF MY SWEET en la personne du talentueux et bien nommé Daniel Flores, seul dans l’intimité quelque peu V.I.P. de son magnifique duplex avec vue imprenable sur le Palais Royal de Stockholm ainsi que l’église Storkyrkan qui le jouxte.

Nous arrivons dans la soirée du 20 juin 2010, alors que l’ami Daniel, fort satisfait du travail accompli pour aboutir à la sortie du premier album de la formation, "Divanity", en janvier de la même année, gratouille sereinement une guitare acoustique en quête d’inspiration sur sa large terrasse d’angle… jusqu’à ce qu’il soit interrompu par son cher téléphone portable et un appel auquel il ne peut décemment pas... ne pas répondre !
" Ouaip. Salut vieux requin.
- Salut Dany, c’est encore ton producteur préféré qui vient te donner des news sur la couverture média de "Divanity" après sa sortie.
- Ouaip. Alors, ça continue de cartonner ?
- Ça marche bien… en Suède et en Europe du nord principalement. Ailleurs on se fait un peu tirer dessus pour l’aspect prêt à consommer ou plus simplement épingler comme des clones d’EVANESCENCE ou de WITHIN TEMPTATION… avec une voix plus Pop et les soli guitare en moins.
- Z’y connaissent rien ! Et sur le chant d’Angelica ?
- Ben, pareil : tout le monde reconnaît qu’elle a une fichue belle voix, un beau potentiel, mais que tout manque un chouia de relief… d’expression. Faut bien dire que tu les as sévèrement bridé tes zicos, hein Dany ? Des titres ultra formatés où tu n’autorises aucune fantaisie, à l’exception du dernier morceau complètement délirant, ce qui nous vaut des tas de frustrés et des tonnes de mails qui en redemandent de cet acabit !
- Ouaip. Ben, ils devrons poireauter un petit peu : mon guitariste Daniel Palmqvist et mon bassiste Johan Niemann se font la malle. Il va falloir que je leur trouve des remplaçants. Les ai chopé en train de faire un bœuf dans les toilettes du studio… Impensable… Pas très pro ça.
- Je t’avais prévenu que tu les bridais trop ! Merde. Il faut se reprendre et contenter le public : c’est à dire sortir un deuxième album qui ne ressemble pas à un gros plat de nouilles à la mayonnaise ce coup-ci.
- Ouaip. Je dois te laisser… Je compose là.
- Ok. Je compte sur toi Dany. Tu bouches les trous de ton line-up et tu me sors le grand jeu maintenant. Fais la bise de ma part à la Diva [click]."

Cette conversation, entièrement fictive naturellement, évoque néanmoins un certain nombre de points qui n’ont pu intégralement échapper au musicien accompli comme au businessman en embuscade qu’est l’ami Flores. C’est donc avec un line-up légèrement remanié comme avec une nouvelle feuille de route incluant quelques petites évolutions que The MURDER OF MY SWEET se remet à la tâche pour finalement aboutir à la concoction puis à la sortie du second opus studio que constitue un "Bye Bye Lullaby" qui paraît le 25/05/2012.

Et pourtant, une première écoute quelque peu étourdie pourrait laisser à penser que le changement de braquet n’est pas si flagrant : on y retrouve bien sûr ce son riche et massif qui booste les guitares et enfonce les frappes batterie en mode marteau-pilon, sans oublier les orchestrations tapageuses ou encore le clavier mélodico-larmoyant à ravir sur un fond narratif évoquant un univers manichéen (bien-mal, paradis-enfer, anges-démons, vie-mort etc…). Non, le changement se veut plus subtil et il intervient plus au niveau macro de la production. Premier constat, la voix de la Diva Rylin, si on accepte le principe d’une tessiture plutôt orientée Pop, gagne en énergie, en nuances et adopte des variations bien plus relevées : l’égérie du combo en devient presque convaincante, à l’image de l’expressif (et redoutablement efficace) "Unbreakable" ou du très punchy "I Dare You" au couplet particulièrement accrocheur. Notre plantureuse figure de proue suédoise se montre réellement investie et libère des capacités tout à fait à la hauteur de la charge instrumentale si bien valorisée par le gros son mis en œuvre par Flores.

De son côté, la guitare de Christopher Vetter, tout en restant scrupuleusement dans les clous rythmiques définis par le Maestro dans la droite lignée d’un "Divinity", nous gratifie cependant de soli tant sommaires que ponctuels mais qui, il faut l’avouer, surprennent et flattent l’oreille d’un auditeur qui globalement ne les attend pas ! Le summum étant atteint sur "Kind Of Lousy" avec une prestation relativement technique, au tempo soutenu et plus long qu’à l’accoutumée… Que les fans d’un John Petrucci ou d’un Rafael Bittencourt ne s’inquiètent pas ; on est encore galactiquement loin de ce type de voltiges, mais bon, ça fait du bien, même en mode économique !

Si l’on ajoute à cela des structures de morceaux se voulant un chouïa moins linéaires que sur le premier chapitre, allant jusqu’à intégrer de manière assez récurrente des bridges ou des variations brisant quelque peu le formatage de titres se voulant par défaut très consensuels, et même si l’on demeure très (très) loin des circonvolutions labyrinthesques qui sont la marque de fabrique de nombreuses formations de Metal Prog, force est de reconnaître que The MURDER OF MY SWEET fait, avec un "Bye Bye Lullaby" sortant de ses premiers sentiers battus, progresser doucement mais sûrement sa musique vers un léger mieux.

Oui mais voilà, comme tout le monde le sait, les (mauvaises) habitudes sont coriaces et ont la vie dure : nos zicos retombent vite dans leur pêché véniel constitué de miel mélodique et de soda(s) riffé(s) sur des compos faciles et passe-partout ("Idolize", "Kind Of Lousy" dont seul le solo vaut le coup ou encore "The One") et sur lesquelles on sent clairement le re-passage en mode pilote automatique. Ces choix sont d’autant plus malheureux que non nécessaires face à un opus richement doté de treize titres et pour lequel ces pièces perdues n’auraient vraiment manqué à personne (exception fait du fameux solo qui aurait pu être servi ailleurs).

Daniel Flores et ses comparses réservent néanmoins une agréable surprise en fin d’album aux auditeurs étant parvenus à passer ce cap VentreMou en intégrant à "Bye Bye Lullaby" trois morceaux censés préfigurer le concept-album devant suivre ("Beth Out Of Hell" prévu pour 2015) et qui, par leurs qualités de belle ambiance mélodique ("Waiting For The 27th"), de grosse rythmique velue associée à des chœurs dignes d’un Danny Elfman ("Black September") ou encore par leur aspect punchy lié une certaine originalité ("Phantom Pain"), relèvent significativement le niveau d’intérêt que l’on peut accorder à cet opus. Vivement la suite donc…

Seul dans l’obscurité crépusculaire de cette pièce sans meubles dans l’attente d’une mélodie d’apocalypse, je contemple à la faible lueur d’une bougie l’unique poster composé par la couverture de "Bye Bye Lullaby" accroché sur le mur sale. Angelica Rylin y a l’air si humaine et si vivante. Je suis sûr qu’elle m’a adressé un petit sourire… Au pied du mur trône un maigre bouquet composé des quelques fleurs sauvages qui avaient investi le toit. J’ai tracé dans la poussière un optimiste 3/5 pour un album qui, tout en demeurant très stéréotypé pour le succès immédiat, a su me montrer de jolies lignes de progression et surtout me mettre en appétit pour celui qui doit suivre. Je suis patient et seul. J’attends.

- pour la mise en bouche : "I Dare You",
- pour qu’ils continuent comme ça sur le prochain opus: "Phantom Pain",
- uniquement pour le solo : "Kind Of Lousy".

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- Angelica Rylin (voix)
- Christopher Vetter (guitare)
- Andreas Lindahl (claviers)
- Teddy Westlund (basse)
- Daniel Flores (batterie, claviers, voix additionnelles, orchestrations)
- Guest/session
- Rolf Pilotti (voix)
- Fredrik Åkesson (guitare)
- Peter Wichers (guitare)
- Jesper Strömblad (guitare)
- David Sivelind (guitare)


1. Armageddon
2. Fallen
3. Unbreakable
4. I Dare You
5. Violently Peaceful
6. Meant To Last Forever
7. Idolize
8. Kind Of Lousy
9. The One
10. Resurrection
11. Waiting For The 27th (booh Prologue)
12. Black September
13. Phantom Pain



             



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