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2021 Tomb Of God

FIMIR - Tomb Of God (2021)
Par WËN le 9 Octobre 2021          Consultée 1377 fois

"Fimir… Fimiiiir… Attends… Si, si, ça y est ! Ce n'était pas un monstre qui hantait les donjons en carton de ce fantastique jeu de plateau qu'était Hero Quest" ?!

Bingo, mon Wino ! Et je ne peux pas vous cacher que c'est (avant tout) pour cette simple raison, qu'on va se pencher aujourd'hui sur le cas de ce nouveau venu scandinave, les gens ! En cinq lettres seulement, le combo a réussi à me replonger plus de trente ans en arrière, cette période bénie où je m'ouvrais à tous ces univers médiévaux-fantastiques ("Warcraft II" en tête, les Livres Dont Vous Êtes Le Héros (la série "Loup Solitaire") ou, un peu plus tôt ces "Zelda", "Secret Of Mana" et autres "Lanfeust de Troy", etc.) qui ont su forger par le dé, une bonne part de ma geekitude d'adulte. Ce n'est pas rien, et merci pour ça !

Donc, oui, les fimirs (*), c'étaient ces géantes créatures écailleuses et verdâtres à la queue cloutée (Attaque : 3D, Défense : 3D, PV : 1) qu'il valait mieux ne pas croiser au détour d'un couloir mal éclairé. Issu des esprits féconds des maîtres-à-penser de chez Games Workshop (mais édité par MB) en 89, Hero Quest (**), s'inspirant de l'univers du célèbre wargame Warhammer, se voulait une version simplifiée (et destinée donc, à un public plus jeune) de ce qui allait devenir Warhammer Quest quelques années plus tard.

Mais revenons à nos potions. Notre FIMIR, là, unique rescapé de la forteresse CHURCH OF VOID (deux raids à son actif), il ère, solitaire. Entreprenant sa 'Quête de Mort', il émerge des ternes landes finlandaises baignées dans un sordide et brumeux crépuscule hivernal, la hache à nue, en quête du moindre voyageur un peu trop imprudent à se caler entre les chicots. Ce voyageur, c'est vous, c'est nous. Et ne nous y trompons pas, imaginer une malingre et famélique créature serait se tromper sur son compte. Abreuvé au Doom Metal (traditionnel, stoner) depuis sa plus tendre enfance sous-terraine, il en a entendu du riffing se répercuter sur les parois de sa caverne, fuser par une étroite galerie pour en faire résonner les échos dans les plus vastes halls, notre bedonnant bestiau. Gras comme un squig, futé comme un rocher, pépère sait néanmoins suffisamment touiller son ragoût selon un art ancestral, pour se débarrasser des plus mauvais travers qui dans ce style précis, en viennent à trop systématiquement gâcher le plaisir gustatif. En découle un Heavy/Doom rudement qualitatif.

Et c'est justement sur ce dernier point que nous voulions particulièrement insister. Plutôt épique ("One Eyed Beast", "Mausoleum Craft"), parfois très Heavy dans ses digressions (le chant, les guitares crâneuses) mais toujours diablement entraînant (les grooves de "One Eyed Beast", "Temple Of Madness", "Horde Of Crows"), FIMIR, malgré son tout jeune âge, sait pertinemment vers quel piège il veut nous entraîner, mais surtout, ceux qu'il lui faut lui-même éviter.

Et même si nous le sentons plus d'une fois flirter avec quelques légères réminiscences Stoner notamment par l'épaisseur de ses sonorités, son groove caractéristique donnant envie de tortiller du croupion, mais aussi via un certain psychédélisme dans ces longues partitions solistes de guitares qui aiment à s'étendre et à se donner le change ("One Eyed Beast", "Horde Of Crows"), et bien, si envoûtantes et parfois même entêtantes qu'elles sont (l'intro de "White Wolf"), jamais ne franchissent-elles la sacro-sainte limite de non-retour… Ce qui nous permet donc d'apprécier FIMIR comme il est, et pour ce qu'il est, sans nécessairement avoir à se plonger le bec dans de trop vaporeuses substances et de se trouver dans un état second au moment de lui imaginer des qualités auquel il ne saurait prétendre. "Temple Of Madness", à la rigueur, s'avèrera parfois sur le fil (quoique la batterie et la mélodie finale savant suffisamment donner le change pour ne pas succomber à de verdoyantes et fumigènes caresses), mais ça n'ira jamais plus loin. Et c'est tout à son honneur, car nous sommes bien d'accord - je l'espère - pour affirmer qu'il n'y a rien de plus pénible que de se retrouver face à un artiste paresseux et de devoir faire l'effort d'imagination à sa place. Là, c'est lui qui nous fume, et non l'inverse.

FIMIR nous gâte ici, et des profondeurs de Karak Varn aux plus hauts sommets de la forteresse de Morcar, la bête nous dépeint ses visions le plus clairement possible malgré son unique œil. Son univers est suffisamment imagé pour se suffire à lui-même. Nul besoin d'autre artifice pour se prendre quelques bonnes rasades de cet Heavy/Doom solide d'où s'échappent quelques bouffées d'epicness bienvenues. D'un titre à l'autre, il se plaît à varier les ambiances, un "Obsidian Giant" - sans éviter quelques longueurs - le verra poser son jeu, le temps de laisser plus d'espace à sa basse pour remuer son gras fessier, le tout accommodé d'une voix très suave, tandis qu'un "Horde Of Crows" fera, elle, la part belle aux alternances vocales (claires, hurlées).

En 42 minutes, notre jouvenceau bestiau, nous montre en tout cas qu'il maîtrise son sujet. S'il ne révolutionnera rien en la matière, là n'est pas son propos non plus. Agrémenté d'un artwork signé de notre estimé David Thiérrée (MORTIIS, MISANTHROPE, le "Doom Metal Lexicanum", etc.), ce "Tomb Of God" de premier jet, à cela pour lui qu'il jette sur le plateau-de-jeu de la scène Heavy/Doom/Stoner une belle carte à jouer.

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(*) https://eternalhunt.files.wordpress.com/2019/04/heroquest-prototype-fimir.jpg

(**)
Hero Quest

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- H.warlock (basse)
- H. Wizzard (batterie)
- A.d. (guitare)
- Magus Corvus (chant)
- G. Funeral (guitare)


1. One Eyed Beast
2. Horde Of Crows
3. White Wolf
4. Obsidian Giant (tomb Of God P1)
5. Temple Of Madness (tomb Of God P2)
6. Mausoleum Craft (tomb Of God P3)



             



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