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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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Lexique metal gothique
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2010 Fears
2018 Thornstar
2021 Judas
 

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LORD OF THE LOST - Fears (2010)
Par DARK BEAGLE le 23 Septembre 2021          Consultée 1374 fois

Quand nous n’avons comme points de repères "Thornstar" ou le petit dernier, "Judas", il est difficile de croire que "Fears" soit un album de LORD OF THE LOST tant le fossé semble assez grand, mais la voix de Chris Harms est pourtant un traceur indéniable entre ces trois disques. Il n’empêche, prendre la discographie des Allemands à reculons, plus qu’un voyage dans le temps, est le constat que rien n’est immuable dans la musique et que certains groupes sont voués à évoluer pour ne pas sombrer dans le plus vide des anonymats. Parce que LORD OF THE LOST était à ses débuts non pas quelconque, ni même anecdotique. Mais il ne semblait pas avoir les épaules pour tenir sur la durée avec sa formule pour le moins bancale, entre envies et traditions. Une fois n’est pas coutume, je balance la conclusion dans l’introduction. Bref, Positron doit verser une petite larme de joie à l’idée de pouvoir arrêter sa lecture ici. (1)

Bon, embarquons dans la Delorean et partons dans le passé, en 2010 très exactement. Ah ! J’en vois un souffler au fond de soulagement, il vient de comprendre qu’il ne risque pas de se faire embrasser sauvagement par sa mère. LORD OF THE LOST est alors un tout jeune groupe qui sort son premier album à la pochette pour le moins… calibrée. Mais la bogossitude n’étant pas un crime, nous pouvons toutefois nous demander quel est le public cible quand on la compare avec celle de "Judas" par exemple qui elle évoque nettement plus TIAMAT. Rien de bien méchant en somme, même si cela peut prêter à sourire quand on tombe dessus en fouillant dans les bacs Metal d’un disquaire.

Musicalement, les Allemands pratiquent un Metal Goth relativement classique, avec quelques influences Électro et proche de la Neue Deutsche Härte par moments, l’ombre de OOMPH! plus que celle de RAMMSTEIN planant par moments sur l’ensemble. Pour faire simple, ce disque pourrait être issu d’une séance d’écriture entre Fernando Ribeiro (MOONSPELL) et Dero Goy (OOMPH!) avec quelques idées lâchées çà et là par Nick Holmes (PARADISE LOST) ou Ville Valo (HIM), ce dernier étant cité pour une tendance à un certain romantisme en noir. Et forcément, nous nous retrouvons face à un disque qui a parfois tendance à s’éparpiller tout en essayant de se montrer le plus séduisant possible.

Son attrait principal réside en la présence de Chris Harms, son chanteur, qui possède une voix chaude et très modulable. Il est l’atout majeur du groupe et il est certainement l’élément qui lui permet de tenir sur la durée. Parce que sur ce premier essai, la musique se veut très prévisible et ne va pas chercher très loin au niveau des influences, qui ne sont pas toujours très bien digérées. Le cahier des charges du Metal Gothique est plutôt bien respecté, avec un clavier bien présent, qui dérive parfois vers des rivages plus Electro donc sans que cela ne soit trop envahissant, une guitare fluide un peu à la finlandaise et des paroles assez sombres, désabusées et parfois nimbées d’une forme de sentimentalisme exacerbé.

Mais là où LORD OF THE LOST mérite que l’on s’attarde sur lui, c’est que malgré des schémas somme toute inhérents au genre dans lequel il évolue, il arrive à amener certaines choses qui viennent caresser agréablement l’oreille, à l’image de "My Deepest Fear" et ses passages hurlés qui viennent donner un coup de fouet à l’ensemble, où encore "Prologue" dont le riff semble avoir été écrit par Richard Kruspe et qui est le moment où le groupe fait le plus songer à RAMMSTEIN avant de se retrouver face à un truc complètement foutraque et limite violent, qui tranche complètement avec le reste qui se veut tout de même plus posé.

Et Harms évolue là-dedans comme un poisson dans l’eau. Par moments, il donne l’impression de céder son micro à un Holmes de l’époque "One Second" ("Break Your Heart"), à d’autres il prend tout l’espace sonore comme sur la ballade au piano "Sooner Or Later" où il fait montre d’un sacré potentiel. Et s’il a décidé de ne pas s’exprimer dans sa langue maternelle a contrario de bon nombre de ses comparses qui en ont fait leur marque de fabrique, son anglais passe plutôt bien, surtout quand il va dans les graves et annihile toute idée d’accent. Et l’on peut avancer sans risque qu’il sauve les meubles sur ce premier album.

En effet, "Fears" est souvent trop homogène et étouffant pour réellement briller. Le disque semble un peu long et le Metal Gothique un brin dansant qui est proposé ici finit souvent par être lassant car il manque de moments vraiment forts. Ce ne sont pas des titres qui sortent du lot, mais des moments, qui sont souvent associés au chant de Harms justement, quand ce dernier commence à hurler avec beaucoup de conviction ou qu’il se fait plus velours, plus doux dans son approche. Ce n’est pas nul musicalement, ce n’est pas forcément très recherché et dans un genre qui a souvent tendance à tourner en rond avec des codes trop définis et trop de passages obligés, cela se mue rapidement en une espèce de ligne d’horizon musicale, entre une mer plate et un ciel que ne vient entacher aucun nuage.

Après, me direz-vous, il faut bien commencer un jour et si ce premier essai n’est pas des plus probants, il n’est pas nul non plus. Il montre un certain potentiel qui n’est malheureusement pas assez exploité. "Fears", c’est un disque qui joue la carte de la sécurité et qui n’a pas forcément la fougue que l’on attend quand on écoute un premier album. Certaines idées sortent tout de même du lot et permettent à l’ensemble d’atteindre la ligne de flottaison. Mais cela reste bien anecdotique par rapport à la suite, qui va explorer bien des directions différentes tout en restant fidèle à un postulat de départ qu’est le Metal Gothique. LORD OF THE LOST est un groupe à suivre, mais rien ne vous oblige à remonter jusqu’à ses origines.

P.S : un grand merci à l’ami Volthord qui m’a cédé ce "Fears" ainsi que "Judas" sans même avoir à insister trop lourdement. Pour un folkeux, tu rockes !

(1) Ne croyez pas que j’ai une dent contre Positron, il est bien souvent à l’origine de mes excursions dans les domaines de l’extrême (bon, dans ce cas précis, non, il est innocent, ne l'accablez pas) et je l’en remercie pour cela.

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- Chris Harms (chant, guitare)
- Sebsta (guitare)
- Sensai (guitare)
- Class (basse)
- Any (batterie)


1. Last Words
2. Break Your Heart
3. Dry The Rain
4. My Deepest Fear
5. The Measure Of All Things
6. Til Death Us Do Part
7. Prologue
8. Never Forgive
9. To Die For
10. Vicious Circle
11. Not From This World
12. Nothing Words Can Say
13. Sooner Or Later



             



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