Je suis dans une période Thrash Metal en ce moment et toujours avide de découvertes, j’ai jeté mon dévolu sur quelques groupes germaniques plutôt récents qui ont assurément les crocs et qui pourraient s’avérer être la relève du Thrash allemand dans les années à venir (un peu de sang neuf ne peut pas faire de mal aux côtés de vieux briscards tels les excellents KREATOR, SODOM ou encore DESTRUCTION sans oublier les comiques de TANKARD). J’ai par conséquent découvert courant juillet SPACE CHASER qui pourrait plaire incontestablement aux fans d’OVERKILL (mais j’y reviendrai plus tard sur NIME), et également RAVAGER dont il est question ici.

Ce combo allemand originaire de Walsrode petite ville du Nord de l'Allemagne, et formé en 2014, n’en est pas tout à fait à ses débuts puisqu’il nous délivre là son déjà troisième effort studio sobrement intitulé "The Third Attack", et à l’image de sa mascotte Keule en proie à quelques extraterrestres sur la pochette du disque (artwork signé par Timon Kokott), RAVAGER n’est pas là pour rigoler.

En effet, le Thrash plutôt traditionnel (pour ne pas dire old-school) des Allemands et qui pourrait éventuellement apparaître comme un Thrash bas du front (il n’en est pourtant rien) avec une multitude de rythmiques ultra speed, limite parfois en mode bourrinage ("Planet Hate", la chanson-titre "The Third Attack" et ses accents carrément Speed Metal), est un Thrash sans concession, relativement cossu (la section rythmique est des plus efficaces, les guitares y sont rugueuses dans l'ensemble -"My Own Worst Enemy"-), bien rôdé mine de rien, agressif, furieux et d’une intensité certaine ("Planet Hate" encore lui !).

Le Thrash des Allemands me rappelle même parfois à certains égards celui d’un groupe comme BONDED BY BLOOD (qui vient d’ailleurs de se reformer ! Oh joie !) tant la fougue est au rendez-vous et omniprésente (le plutôt fun "Back In Real World"). L’album démarre d’ailleurs pied au plancher avec "Intruders", instrumental court, très puissant et plantant le décor (sur leur précédent album "Thrashletics", le groupe avait fait le choix il me semble de démarrer plus doucement avec un instrumental électro acoustique) puis suivi du tonitruant "Planet Hate" (toujours lui !) qui ne fait aucun compromis malgré les quelques guitares mélodiques qui ornementent le morceau et quelques soli guitare bien troussés. Un titre qui dépote sa race (dans un langage familier) avec une rythmique surmultipliée, des chœurs rageurs et même quelques riffs acérés et un brin Slayeriens. Le tout accompagné des vocaux écorchés et fougueux de Philip Herbst, parfois un peu plus virils et étoffés sur le disque ("My Own Worst Enemy") mais un brin fatigants malgré tout sur la longueur.

C’est globalement du bon boulot auquel on a affaire, et on se délectera de titres relativement Speed comme "The Third Attack" ou bien des morceaux un poil plus travaillés à l’image de "Priest Of Torment" et ses gros riffs d'entrée (on parle de religion ici), de "Destroyer" titre un peu lisse, beaucoup plus mélodique et alambiqué (huit minutes au compteur et quelques riffs Heavy et soli du plus bel effet) ou bien encore de ce "Beyond Reality" qui varie joliment le propos (notamment sur l’introduction plutôt calme et sur quelques variations de riffs et de tempos) et produit même quelques beaux enchaînements accompagnés encore de ces accointances Slayeriennes pas désagréables du tout.

RAVAGER a semble-t-il sorti son meilleur album à ce jour, plus diversifié et inspiré que "Thrashletics" (album pourtant globalement efficace), plus agressif ("King Of Kings" et ses riffs tous droits sortis d'une galette de Death Metal en est un bon exemple) et plus rapide aussi. Bien évidemment, le groupe allemand ne révolutionne en rien le genre, l’ensemble manque sensiblement d’originalité (même si un poil moins basique qu'un album de DESTRUCTION) et sans aucun doute de variété, mais il nous sert ici un bon petit album de Thrash à l'ancienne (quarante et une minutes au compteur) empli de fougue, d'énergie et de spontanéité. Bien évidemment, on appréciera aussi les multiples riffs acérés et assénés tout au long du disque. In fine ? Une belle découverte. Avis aux amateurs !

Note réelle : 3,5/5.

Morceaux préférés : "Planet Hate", "Priest Of Torment", "Beyond Reality", et le fulminant "The Third Attack".