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2021 Byrjing
 

- Style : Wardruna

BYRDI - Byrjing (2021)
Par DARK BEAGLE le 9 Juillet 2021          Consultée 912 fois

BYRDI (à ne pas confondre avec BIRDY, la chanteuse) nous vient de Norvège, de la petite localité de Hov qui fait le bonheur des touristes amateurs de randonnées à cheval, de couchers de soleil nordiques et d’aurores boréales durant la saison. Ce n’est pas le cadre idéal et morne pour développer un Black Metal des familles et ça tombe bien, ce n’est pas le propos de BYRDI qui œuvre depuis ses débuts en 2012 dans une Folk traditionnelle toute en subtilité, dont le troisième album, "Byrjing" (que l’on pourrait traduire par « commencement »), pourrait très bien séduire les amateurs de Metal qui ont déjà cédé aux sirènes de WARDRUNA.

BYRDI développe un univers à la fois délicat et étrangement solennel, conduit en cela par des harmonies vocales qui se développent tout du long et qui sont capables de briller a capella. L’ensemble musical se veut plutôt feutré, il n’y a pas de grands débordements qui finalement ne colleraient pas aux ambiances distillées par le groupe ; les instruments savent se mettre en retrait pour laisser briller l’émotion d’une voix. Les chœurs dégagent pourtant une jolie puissance évocatrice, quand les deux chants s’entremêlent pour n’en faire plus qu’un. Là, on se tait et on écoute.

Et justement, la musique de BYRDI conduit à une certaine sérénité. Elle est méditative, elle se ressent finalement plus qu’elle ne se vie. Elle n’est pas faite pour bouger, elle est plutôt conçue pour nous accompagner, du moins le cheminement de nos pensées. Le chant en norvégien coule doucement, parfois d’une voix grave, souvent avec des notes longues et pures. Il est parfois difficile de se rendre compte qu’un morceau s’écoule doucement sur dix minutes ("Geirodd", où la harpe de Giulia Wyrd-Svartskog nous emporte littéralement), même s’ils sont loin d’être linéaires, ils progressent à leur façon, nous ne sommes pas dans la mélopée continuelle qui plombe le moral.

Les diverses compositions s’articulent également autour de percussions qui viennent apporter une dynamique discrète aux morceaux, là encore pour leur donner l’occasion de s’émanciper d’une ligne mélodique parfois trop contraignante. Ce n’est jamais trop appuyé, il s’agit juste de donner l’impulsion, de casser les codes afin d’apporter du corps et de la générosité. Acoustique, la musique n’en est pas moins expressive et parfois la recherche mélodique tend vers quelque chose de plus classique dans la forme, à l’instar de la chanson-titre qui pour le coup se veut plutôt abordable.

Évidemment, arguer le fait que BYRDI est soporifique est tout à fait concevable. Il ne faut pas entrer dans cet album en se disant que cela va être festif – une fausse idée de la musique Folk approchée par des Metalleux – ou même nous plonger dans un maelström d’instruments artisanaux au point de ne plus savoir comment les reconnaître. Non, la musique de BYRDI est très dépouillée et nous sommes plus dans une approche de tradition orale, à la façon des scaldes, avec un accompagnement qui nous plante un décor imaginaire que l’on accommode au gré de nos pensées.

Bref, l’univers de BYRDI se veut plus introspectif que démonstratif. Le propos du groupe est une affaire de ressenti. On adhère ou non à ces huit morceaux qui se différencient bien les uns des autres. L’ambition est plus spirituelle et forcément, il y aura une partie du public qui ne rentrera pas dans un délire qui serait de toute façon considéré comme Hippie sur le retour. Et pourtant, une certaine magie opère dès le lumineux "Solsnu", qui a la lourde charge d’ouvrir la porte d’un univers Folk délicat et soigné.

Et les moments forts sont nombreux. Outre "Solsnu" et "Geirodd", déjà cités, il est difficile de résister à "Eg" qui propose de belles montées en puissance où l’on sent l’héritage Metal des compositeurs, qui parviennent parfaitement à densifier leur musique quand il le faut, ou encore le court "Huldre" qui s’immisce parfaitement au milieu de titres plus longs et plus construits. Et toujours, il y a ce chant très expressif, qui se manifeste avec force, comme un fil rouge qui va tout relier, qui va servir de guide pour les auditeurs comme moi, qui n’écoutent que rarement ce genre d’album sans connaître les affres d’un ennui mortel, qui n’a pas lieu d’être ici.

"Byrjing" est une œuvre délicate qui se dévoile petit à petit, après plusieurs écoutes, pour finir par apporter une sérénité à nos esprits pollués. Il se dégage quelque chose de particulier de cet album, une espèce de paix intérieure – le fait de ne pas comprendre un traitre mot de norvégien offre bien entendu l’interprétation que je veux bien faire de la musique et du chant et là nous sommes dans une question de ressenti – que ses imperfections ne gomment pas. Bon, à présent, il faut que je chasse cette paix intérieure pour éviter aux crochets de Jeff « Pinhead » Kanji, qui va m’écorcher vif pour être encore sorti de la ligne directrice Metal sciemment. Même si le stress n’est pas la vie, il peut contribuer à la garder.

Note réelle : 3,5/5.

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- Nash Rothanburg (chant, guimbarde, percussions)
- Andreas Paulsen (chant, guitare, percussions, batterie)
- Giulia Wyrd-svarskog (harpe)


1. Solsnu
2. Geirodd
3. Eg
4. Stein På Stein
5. Huldre
6. Heim
7. Byrdi
8. Byrjing



             



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