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- Style : Blut Aus Nord, Rebirth Of Nefast
 

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AARA - An Ergô Einai (2020)
Par DARK BEAGLE le 24 Novembre 2020          Consultée 2525 fois

Vous avez sûrement dû noter que Mefisto, imminent collègue qui nage dans le Black Metal sans maillot de bain mais avec un bracelet à clous, avait créé une nouvelle dénomination, le Black Impérial, celui qui les gouverne tous, un peu comme l’Anneau Unique. Il est vrai que dans l’équipe, nous nous sommes d’abord regardés (virtuellement) d’un air un peu circonspect avant d’étendre le concept à tous les genres, en rigolant bien. Les vieux BON JOVI sont ainsi devenus du Hard FM Impérial, JUDAS PRIEST du Heavy Impérial, etc, etc. Bon, ça a moyen fait rire Mefisto qui depuis ne nous fréquente plus autant (ou qui essaye de faire inclure sa catégorie dans l’abécédaire des genres de Metal édition 2021). Mais avec leurs masques vénitiens, devons-nous appliquer l’étiquette de Black Ducal aux Suisses de AARA ?

La réponse est non, assurément (les meilleures blagues sont les plus courtes, donc je la stoppe de suite). AARA, toujours composé du multi-insrumentiste Berg et de la screameuse Fluss, ne fait guère évoluer sa formule par rapport à son premier album, "So Fallen Alle Tempel" dans le fond, contrairement aux intentions qui elles grandissent, s’affinent et passent un nouveau palier en termes de finesse d’écriture. Derrière une pochette une nouvelle fois magnifique, le duo nous conduit dans sa quête philosophique, inspirée par le Siècle des Lumières (seule inspiration dont se défend la formation, qui reste très évasive quant à ce qu’elle est et ce qu’elle représente).

Il est de ce fait intéressant de voir, ou plutôt d’entendre la puissance évocatrice de ce groupe formé en 2018 et qui en est déjà à son deuxième album, avec un EP, "Anthropozän", entre les deux. Signé chez Debemur Morti, AARA a une formule on ne peut plus classique mais qui, à force de recherche sur l’aspect purement mélodique, se rend rapidement très accrocheur. Vindsval de BLUT AUS NORD vient signer l’introduction acoustique du superbe "Arkanum" et ce n’est pas vraiment étonnant, car sans vraiment taper dans le même registre, les deux formations ont quelques atomes crochus et se répondent plutôt bien.

Mais comme cela a été dit, AARA est classique dans son développement, les moments de grâce sont vite annihilés avec ferveur par des blast beats qui soutiennent une guitare abrasive. Et bien sûr, le duo varie les tempos au sein des compositions, à travers des breaks amenés avec une jolie subtilité, des reprises mélodiques qui sont comme autant de rappels du thème principal de la composition. Fluss se déchire les cordes vocales, son chant se veut très convaincant et se marie à merveille à l’univers sombre et inquiétant que développe AARA, disséquant les méandres de l’humanité jusqu’à son auto-destruction programmée.

Cette bonne gifle assénée d’entrée de jeu avec "Arkanum" est rapidement suivie par un coup de boule monumental avec l’épique "Stein Auf Stein", moins vaporeux que le titre précédent, mais proposant de très belles parties instrumentales (cette guitare !). Et chaque morceau va avoir ses petites particularité, plus ou moins grandioses, jusqu’au final tonitruant que représente "Telos". En cinq pistes et 33 petites minutes, les Suisses disent ce qu’ils ont à dire, en mettant les manières, mais sans échapper à certains clichés malencontreusement.

En effet, "Aaregesang – Aare II" est bien jolie avec son ambiance plus gothique, mais le coup des cloches qui retentissent sous un orage, cela n’a plus rien d’original et devient presque attendu sur ce genre d’album, qui joue sur les atmosphères pour mieux décliner son propos. L’autre souci, c’est que le schéma narratif ne change pas beaucoup d’un morceau à l’autre, des passages s’avèrent ainsi récurrents. Ce n’est pas forcément plombant, mais il va alors manquer ce petit plus, cette versatilité que l’on apprécierait rencontrer pour approfondir ce voyage musical qui n’est pas simplement un Club Med de l’Extrême, mais plutôt une croisière mortifère sur le Styx.

Parce que sinon, cet album devient quasiment hypnotique à mesure qu’il s’écoule et que les écoutes se multiplient, d’abord parce qu’il est atrocement court et ensuite, pour en apprécier toutes les petites subtilités qui se glissent çà et là, comme ces guitares qui viennent parfois prendre une connotation plus Heavy Metal avant de rebâtir toute la fondation Black, ce clavier sournois qui vient polir les angles et combler les aspérités sans pour autant dominer le débat pour laisser le côté le plus primaire de la musique s’exprimer. Tout est absolument classique, mais en même temps, difficile de ne pas succomber au charme noir que dégage cet "En Ergô Enai".

Plus maîtrisé que "So Fallen Alle Tempel" sans pour autant se révolutionner ou changer son fusil d’épaule, "En Ergô Enai" pourrait bien devenir ce fameux temple sur lequel se construirait, ou plutôt s'érigerait le duo helvète pour son futur, en espérant qu’il ne s’effondre pas lui également et que la formule, somme toute assez étriquée, finisse par s’essouffler d’elle-même. AARA confirme ainsi tout le potentiel que dévoilait son premier album et confirme s’il en était encore besoin qu’en termes de Metal, la Suisse reste un bastion sur lequel nous devons toujours garder un œil tant il en émerge des groupes qui marquent un genre.

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   (2 chroniques)



- Flusse (chant)
- Berg (guitare, basse, claviers, batterie)


1. Arkanum
2. Stein Auf Stein
3. Aargesang (aare Ii)
4. Entelechie
5. Telos



             



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