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DEATH METAL  |  STUDIO

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Lexique death metal
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1991 Mindloss
1992 False
2007 Rise To Ruin
 

- Style : Morgoth, Death, Cancer, Benediction
- Membre : Star One, The 11th Hour , Vuur, Ayreon
- Style + Membre : Hail Of Bullets, Demiurg

GOREFEST - Mindloss (1991)
Par DARK BEAGLE le 27 Avril 2020          Consultée 1104 fois

GOREFEST restera à jamais lié à mon collège, une période pas forcément facile et où les livres et la musique représentaient un réconfort indéniablement sécurisant. C’était l’époque où mes camarades dépensaient l’argent de leurs parents en survêtements de marque et leurs baskets des mêmes marques. C’était l’époque des Reebok Pump, ERS ou Hexalite, des Adidas Torsion avec système Softsell, des Nike Air… Si tu n’avais pas au minimum des Icarus II, tu avais raté ton adolescence. La mienne, de ce côté, ne fut pas terrible, puisque j’avais opté pour les bouquins (cette grande époque des livres dont VOUS êtes le héros, puis le passage presque illogique à Stephen King dans la foulée) et la musique. La musique, ça, c’était mon bol d’air. Même si je ratais doublement mon adolescence puisque je ne captais ni M6 ni MTV, il fallait toujours que j’écoute quelque chose. Grosso modo, je hantais la Fnac et les disquaires d’occasion de la grosse ville pas loin de chez moi et ne trouvant pas toujours le Hard Force ou le Hard Rock Mag, certains choix se faisaient automatiquement via les pochettes des albums que je trouvais en bacs.

Et pour le coup, celle de "Mindloss" m’avait tapé dans l’œil pendant la fin des vacances de la Toussaint. Je la trouvais vraiment marrante pour le coup, puis le nom du groupe me plaisait, ça me faisait penser aux films d’horreur que je regardais en douce avec un cousin assez versé dans le genre. Pourtant, elle sent l’amateurisme cette jaquette et je n’en avais certainement pas saisi la portée à l’époque. En fait, aujourd'hui, elle me fait songer à celle du "Scum" de NAPALM DEATH, dans un autre genre. Bref, je trouvais le détournement des objets du quotidien pour faire cet espèce d’autel sordide plutôt cool. Achat d’impulsion donc et au final, une bonne surprise. Du Death, il m’arrivait d’en écouter vu que je ne savais à cette époque pas toujours ce que j’achetais (et c’est une mauvaise habitude que j’ai encore, l’achat WTF) et cela n’a pas été une révélation, mais il faut convenir d’un truc : "Mindloss", c’est tout simplement jouissif.

C’était la bonne vieille époque où le Death partait d’un point A pour aller à un point B sans se perdre en chemin. Où la complexité n’était pas encore folle, où les groupes distribuaient leurs parpaings avec une aisance déconcertante et où l’on devinait des marges de progression importantes. GOREFEST se place bien dans cette description. Le groupe se voulait brutal, frontal. Le chant de Jan-Chris de Koeijer est particulièrement épais, je l’ai souvent associé dans ma tête à ce que ferait Batman devant un micro avec un mur de son derrière lui. À lui seul, il te secoue les tripes jusqu’à ce que tu les craches dans un seau de vomi putride (oui, le Death a tendance à exacerber le poète qui est en moi). GOREFEST ne fait pas dans le détail est c’est ça qui est bon !

La recette est pourtant très simple : il s’agit de savoir décélérer pour mieux repartir par la suite. Et à ce petit jeu, les musiciens sont plutôt doués. Tout ne réside pas dans la vitesse d’exécution donc, mais dans la manière de l’employer et à ce titre, "Confessions Of A Serial Killer" s’avère des plus redoutables. Le groupe se livre à une reptation infernale, libérant l’aspect sordide de la composition de façon radicale. Les accélérations n’en sont que plus brutales et jouissives et là, c’est de la molestation sur ta personne pendant un peu plus de cinq minutes tout simplement imparables. Le titre "Gorefest" propose des sévices du même genre. Le morceau est bien construit, les paroles sont à la fois ridicules et tellement denses que ça en devient épique (The necronymphomaniac who sees the coffin/with the corpse over…/… The vagina!). Enfin, avec la musique, je vous assure que ça passe mieux.

Après, difficile de nier ce qui semble évident à chaque écoute : la variété n’est pas franchement au rendez-vous et certains titres semblent complètement interchangeables, même si cela semble s’arranger à partir de la seconde moitié de l’album. Bon, nous sommes en 1991 et le Death européen est toujours très marqué par la scène US (MORGOTH en Allemagne, CANCER en Angleterre par exemple…). GOREFEST fait figure de pionnier batave dans le style et il applique fermement une formule qui a déjà été rodée par d’autres, en y ajoutant toutefois sa patte histoire de se démarquer quelque peu des autres. Mais oui, il n’est pas toujours évident de différencier les morceaux, qui se succèdent très rapidement. Puis, au détour d’un gimmick ou d’un changement de rythme sournois, le train est rattrapé en marche et le moment passé en compagnie des Néerlandais s’avère vraiment sympathique pour qui aime le Death Old School.

Sur "Mindloss", GOREFEST est primaire et primal et c’est ça qui le rend bon. Le groupe ne prend pas trop de gants pour nous infliger les mandales les unes après les autres, avec plus ou moins de réussite. Sérieux, l’intro est presque superflue, "Mental Misery" nous le fait bien comprendre ! Après, c’est un galop d’essai, ça reste imparfait et ça transpire quand même l’immaturité de la jeunesse, un détail qui sera réglé dès le monstrueux "False" l’année suivante. Il y a un sacré écart entre ces deux missiles, mais cela n’empêche en rien ce "Mindloss" d’avoir ses admirateurs. Difficile de rester insensible face à ces assauts frontaux, brutaux et sans concessions. Pour ma part, il a été la bande-son d’un été, accompagnant tour à tour mes lectures des "Tommyknockers", "Misery" et du "Fléau" du père King. Pas Kerry, Stephen. Et en l’écoutant aujourd’hui, je me suis rappelé les moments sympas du collège : ces échappatoires à la guerre des marques de fringues de sport.

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- Jan-chris De Koeijer (chant, basse)
- Frank Harthoorn (guitare)
- Boudewijn Bonebakker (guitare)
- Ed Warby (batterie)


1. Intro
2. Mental Misery
3. Putrid Stench Of Human Remains
4. Poetal Carnage
5. Tangled In Gore
6. Confessions Of A Serial Killer
7. Horrors In A Retarded Mind
8. Loss Of Flesh
9. Decomposed
10. Gorefest



             



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