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KING CRIMSON - In The Wake Of Poseidon (1970)
Par POSITRON le 19 Décembre 2019          Consultée 2227 fois

"In The Wake Of Poseidon" : version inférieure de "In The Court Of The Crimson King" ? En gros, oui, mais pas que.

Voilà, vous avez l'essentiel de mon opinion, on peut se séparer ici et se revoir pour "Lizard" que je prévois de chroniquer en 2053 ou bien vous pouvez rester un peu plus longtemps boire quelque verres – prudence sur la route – et on peut s'expliquer tranquillement. Asseyez-vous où vous voulez, les poufs, le divan, les fauteuils, il y a de place pour tout le monde, je vais pendant ce temps aller lancer le disque.

C'est fait.

En premier lieu, vous n'échapperez pas à ce poncif des poncifs : le grand problème des successeurs de chefs d’œuvre c'est d'être pour toujours dans l'ombre de leurs aînés. En soi "In The Wake Of Poseidon" n'est pas un mauvais album. Nul doute que s'il avait été le premier disque sorti par KING CRIMSON, le monde entier s'y serait intéressé avec la plus grande attention, quoique peut-être avec un entrain plus modéré. Mais, et c'est bien dommage pour lui, "In The Wake Of Poseidon" est second, et qui plus est, un second un peu... Décevant.

En oubliant la série d'interludes mineurs en "Peace" on dégage un fort parallélisme entre les deux albums : "Pictures Of A City" c'est "21st Century Schizoid Man" en plus long, "Cadence And Cascade" c'est "I Talk To The Wind" avec moins d'harmonies vocales, "In The Wake Of Poseidon" c'est "Epitaph" avec un petit peu de "In The Court..."(*). Évidemment j'exagère, déjà parce qu'on ne parle pas de véritable auto-plagiat (heureusement) et seulement de compositions similaires, et ensuite parce que ce sont de bonnes chansons lorsqu'on les soustrait à cette comparaison. Mais il y a quand même un peu de déception à voir un groupe frapper l'un des plus grands coups de l'histoire pour revenir l'année suivante avec la même chose mais en moins bien. Alors certes le groupe essaye des choses sur la seconde moitié du disque, mais....

Mais voilà : malgré des années passées à écouter du Jazz je ne supporte pas un certain jeu de piano qu'on retrouve dans l'Avant et le Free, qui descend plus ou moins de Thelonious Monk, qui ne joue ni Avant ni Free attention. Écouter ZORN, BROTZMANN ou COLTRANE hurler des "couches de sons" dans leurs saxophones pas de problème mais dès qu'un pianiste se met à plaquer ou arpéger des clusters atonaux dégueulasses comme sur "Cat Food" c'est le rejet immédiat et viscéral et ça ne s'arrange pas avec ce son de piano absolument immonde, très certainement le pire son de "vrai"(**) piano que j'ai pu entendre dans ma vie.

Et enfin il y a "The Devil's Triangle", somme toute la vraie raison d'écouter ce disque plutôt qu'un meilleur dans la discographie. Emprunts à Gustav HOLST, arrangements audacieux, samples du précédent album, très bien très bien mais ça n'en fait pas un morceau de bravoure du Roi ni même quelque chose qu'on écoute tous les jours.

Et en conclusion : "In The Wake Of Poseidon", version inférieure de "In The Court Of The Crimson King" ? En gros, oui, mais pas que.

Le départ progressif de musiciens qui se désengagent du processus créatif avant de quitter le groupe (certains tels Greg Lake participeront quand même à l'album) explique sans doute le côté un peu hésitant ou bancal que je trouve à cet album. "In The Court..." était un effort de composition partagé par plus ou moins l'ensemble du groupe tandis que son petit frère est majoritairement écrit par Sinfield (essentiellement parolier) et par un Robert Fripp encore jeune et sans doute peu préparé à cette tâche.

En outre, et cette opinion pourrait déclencher des débats houleux parmi les fans du Roi, le talent de Robert Fripp s'est toujours révélé à son plus haut niveau lorsqu'il était bien entouré jusque dans la composition (***), à la manière d'un Miles Davis si vous voulez, ce qui, à mon sens, est la raison première pourquoi Fripp a très longtemps refusé de se considérer comme le leader de KING CRIMSON alors que ce fait est indéniable depuis au minimum 72 et discutable depuis à peu près la sortie de l'album dont je suis supposé parler.

Retournons-y. Pourquoi " Pas qu'une version inférieure " ? Parce que la comparaison cache des détails importants lorsqu'il s'agit de prendre du recul sur le groupe. Tout d'abord et on en a déjà parlé, cet album est le début de la prise de pouvoir définitive de Fripp sur le groupe, quand bien même celle-ci serait involontaire. Ensuite, si "Moonchild" pourrait sembler n'être qu'une fantaisie sur l'album précédent, la face B de "In The Wake... " confirme un ancrage bien réel dans le Jazz et la musique "savante" ainsi qu'une volonté résolue d'expérimenter dans des directions qui seront pour longtemps des azimuts pour le groupe : les manipulations sonores, le bruitisme, les lents crescendos pleins de tension et, plus abstraitement, les registres – presque les champs lexicaux – du sardonique, des ténèbres et de l'angoisse.

Mais maintenant que c'est dit et que le disque est terminé, vous ne m'en voudrez pas de remettre "In The Court Of The Crimson King", hein ?
_ _ _ _

(*) Notez ce track par track dégueulasse à peine dissimulé.
** Comprendre que trois notes de piano synthétique dans ton groupe de Black ça compte pas.
*** J'en reparlerais peut-être dans d'autres chroniques si je n'oublie pas entre temps

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- Robert Fripp (guitare, mellotron, plein de choses)
- Greg Lake (chant)
- Peter Giles (basse)
- Keith Tippet (piano)
- Mel Collins (saxophones, flûtes)
- Gordon Haskell (chant sur 3)
- Peter Sinfield (parolier)
- Michael Giles (batterie)


1. Peace - A Beginning
2. Pictures Of A City
3. Cadence And Cascade
4. In The Wake Of Poseidon
5. Peace - A Theme
6. Cat Food
7. The Devil's Triangle
8. Peace - An End



             



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