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1968 Heavy
In-A-Gadda-Da-Vida
 

1968 In-a-gadda-da-vida
 

- Style : Blue Cheer, Blue Öyster Cult, Rosalie Cunningham, Hawkwind, Sir Lord Baltimore
- Style + Membre : Wishbone Ash

IRON BUTTERFLY - In-a-gadda-da-vida (1968)
Par DARK BEAGLE le 2 Décembre 2019          Consultée 2128 fois

Tout le monde connaît cette chanson. Son thème entêtant a été repris à de nombreuses reprises, ne serait-ce que par BLIND GUARDIAN ou encore SLAYER. Bart Simpson aura eu la peau de l’organiste du révérend Lovejoy en remplaçant la partition d’un cantique par celle de "In-A-Gadda-Da-Vida". Il s’agit d’un des morceaux les plus connus du Rock et le groupe qui lui aura donné naissance sera connu de nom grâce à elle, ad vitam eternam. Parce qu’il faut bien en convenir, citer un autre album de IRON BUTTERFLY ou, encore plus sournois, une autre chanson de la bande à Doug Ingle se transforme souvent en une mission presque impossible. IRON BUTTERFLY, c’est l’archétype de la formation qui n’est connue que pour un titre et qui se sera forgé sa légende autour.

Et des légendes, il y en a du côté de cette pièce d’anthologie. L’une des plus persistantes serait que le groupe jammait tandis que l’ingénieur du son laissait tourner la bande en studio et que les musiciens, en entendant le résultat, l’auraient conservé tel quel, soit une prise live de dix-sept minutes. Une autre, toute aussi connue et toute aussi invérifiable que la précédente, voudrait que Doug Ingle était tellement bourré (ou en plein trip selon les sources), qu’il n’a pas réussi à articuler In The Garden Of Eden, ce qui aurait pu être le titre de la chanson et de l’album, tout en ayant une répercussion moindre – on parle quand même du premier disque de Rock à avoir été certifié platine. Inutile de refaire l’histoire, les champs du possible sont ouverts pour l’imagination.

Le morceau est long. Un poil un peu plus de dix-sept minutes donc, ce qui en faisait le plus long titre de Rock à cette époque – décidément, voilà un album à records ! Il représente toute la face B du vinyle et nous accueille avec un orgue sévère qui sera rapidement rejoint par le reste du groupe pour un riff simple, hypnotique, qui va servir de terrain à des paroles à la limite de l’indigent. Ce n’est pas de ce côté que le morceau s’avère brillant, loin de là. Ingle ne s’est pas trop foulé de ce côté, mais c’est tout le reste qui va faire de ce titre une pièce d’anthologie. Le riff est particulièrement Heavy et simple dans son évolution, il a un effet quasi hypnotique et n’est pas sans rappeler ce que produira par la suite HAWKWIND par exemple. Mais quand les instruments vont se taire petit à petit, ne laissant plus que la batterie sur le devant de la scène, "In-A-Gadda-Da-Vida" prend alors une autre dimension. Ron Bushy ne va pas se contenter de martyriser ses fûts durant son long solo, il va garder le rythme et l’inscrire dans la continuité logique, dans le cheminement du morceau qui va s’emballer quelques minutes plus tard, quand la guitare lourde, pas forcément très subtile de Erik Brann ne rejoigne à nouveau la danse jusqu’au final impérial.

Et bien entendu, cette chanson, qui est un classique immédiat, va avoir un côté fédérateur. Aux USA, la musique du groupe était qualifiée de Heavy Metal à l’époque par les journalistes Rock. Bien entendu, il n’en est rien, mais on peut y voir un sérieux précurseur dans l’idée comme dans la forme, avec cette vision du riff pachydermique, qui se répète comme une litanie, que l’on retrouvera sur certaines complaintes de BLACK SABBATH quelques temps plus tard. Mais globalement, IRON BUTTERFLY, c’est du Rock Psychédélique, ou de l’Acid Rock, bien burné, qui, durant un peu plus d’un quart d’heure, va tutoyer le génie à l’état pur. Et si vous ne connaissez pas cette chanson, prévoyez-vous un peu de temps pour combler cette lacune, ne serait-ce que pour satisfaire la curiosité.

Et l’album ? Parce que oui, "In-A-Gadda-Da-Vida", c’est également un album, avec une face A divisée en cinq partitions différentes. Sur ces titres plus compacts, nettement plus courts, nous retrouvons le style du groupe, déjà développé sur "Heavy", leur effort précédent sorti quelques mois plus tôt, mais plus maîtrisé. La basse de Lee Dorman est très présente, elle est assez typique de ce que l’on trouve dans le Heavy Metal classique, mais grosso modo, on se tiendrait plus près des DOORS ou des BEACH BOYS en format lourd, avec des chœurs assez présents, que des BLACK SABBATH et compagnie ("Most Anything You Want"). En revanche, sur "Are You Happy", nous sentons que le groupe tire vers quelque chose de plus construit, de plus viscéral, qui devient de plus en plus intéressant à mesure que le morceau se déroule, jusqu’à arriver à un duel entre la guitare et l’orgue, qui n’est pas sans faire songer aux joutes que se livreront Ritchie Blackmore et Jon Lord au sein de DEEP PURPLE.

Bien que pétrie de qualités, cette première face (difficile de parler de première moitié avec cinq chansons contre une, mais c’est pourtant bien cela) est destinée à rester bien anecdotique au final. Les morceaux sont plutôt bons, voire intéressants, mais ils seront toujours systématiquement supplantés par le terrible morceau-titre qui a attiré toutes les attentions et qui continue à fasciner encore des décennies plus tard. IRON BUTTERFLY a donc forgé sa légende autour d’un seul morceau, ce qui sera également une malédiction pour le groupe, qui n’arrivera plus à écrire de pièces de cette trempe ; aussi, si "Ball", l’opus suivant, vendra bien à sa sortie, ce ne sera que grâce au succès de "In-A-Gadda-Da-Vida", la suite pour le groupe ne sera plus qu’une longue déchéance.

Disque culte pour de nombreuses personnes, "In-A-Gadda-Da-Vida" passe l’épreuve du temps, grâce à son aura et aux histoires invérifiables qui circulent autour et qui ont été mentionnées un peu plus haut. C’est un pan de la culture Rock américaine, mais qui n’aura pas l’aura d’un DOORS, faute de répertoire convaincant sur la durée ou, plus ironiquement, sans décès aussi tragique que marquant à la fleur de l’âge. Il ne faut pas omettre pour autant cette fameuse face A qui contient son lot de petites pépites oubliées dont certaines seraient très à même de plaire à un public amateur de choses plus typiquement Hard Rock. Un classique, donc, discuté et discutable.

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- Doug Ingle (chant, claviers)
- Erik Brann (guitare, chant)
- Lee Dorman (basse, chant)
- Ron Bushy (batterie)


1. Most Anything You Want
2. Flowers And Beads
3. My Mirage
4. Termination
5. Are You Happy
6. In-a-gadda-da-vida



             



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