Je pense enfoncer des portes ouvertes en affirmant qu’a un moment où un autre, à force de se taper des albums de Metal parfois bien sombres et extrêmes, on a envie de souffler un peu avec quelque chose de plus léger et moins lourd. Personnellement je me suis toujours tourné vers le fandom brony qui regorge de morceaux tous plus Pop et enjoués les uns que les autres. Et du coup, quand de ce fandom sort un album qui tend aussi bien vers le Metal que vers la Pop, et bien je dis banco.

Une des premières choses à noter par rapport à ce "Reimagine", c’est que PRINCEWHATEVERER se montre plus que généreux. 18 morcaux pour 72 minutes de musique mélangeant allègrement Metalcore, Rock Alternatif, Pop et Électro, c’est assez conséquent et vient assez rapidement la peur d’un album indigeste. Ce n’est heureusement pas le cas, PW ayant préféré l’efficacité à l’emmerdement, chaque morceau se veut court et direct, permettant ainsi à l’album de s’écouler de manière suffisamment fluide pour éviter à l’ennui de s’installer.

Si j’avais quelque chose à redire sur la tracklist, ce serait le gros point d’interrogation que suggère le placement des trois morceaux "Miscommunication", "Are You There" et "Delta Vee", trois morceaux tirant vers la Pop Rock venant après quatre morceaux Metalcore bien musclés, ce qui donne une baisse de rythme assez dommageable. D’autant plus que ces morceaux sont loin d’être les meilleurs de l’album, surtout "Are You There" qui ressemble à du mauvais Rock Emo bien insupportable. C’est d’ailleurs dommage car la première partie de l’album (jusque "Miscommunication" donc) est juste excellente et rempli de tubes.

Du tube, ça il y en a, et de toute les manières. Quand je parlais de générosité, elle se ressent aussi dans la grande variété d’approche dans les morceaux. Ainsi on va avoir droit à des morceaux qui lorgnent vers quelque chose de très Pop et fédérateur ("Solidarity (In This Together)" et "Better Tommorow"), d’autres qui recherchent plus l’émotion (le magnifique "Constellations"), certains sortent l’Électro ("Destabilize", "L_st-_N-D_ta") tandis que d’autres vont aller taper dans le bon gros Metalcore (la suite "Restoration", "Reclamation", "Reparation", "Retaliation" ainsi que "Betrayer (Luna’s Caps pt.3)" et "Holy Fire"). Enfin voilà, il y en a un peu pour tout le monde et même si les résultats ne sont pas forcément tout le temps heureux (ce putain de "Are You There"), les morceaux restent un minimum plaisant dans leurs globalité.

J’ai vite fait évoqué l’aspect Électro de l’album, s’il n’est pas tout le temps présent, je trouve qu’il est utilisé de manière suffisamment pertinente. Ainsi, s'il peut se montrer assez discret sur certain morceaux, il apparaît dans toute sa gloire sur "Holy Fire" pour lancer un break purement Électro qui surprend et qui sers de lancement pour le breakdown de fin du morceau, il est le principal vecteur de mélodie sur "Constellations", mais surtout il est l’un des attraits pour la doublette "Destabilize" et "L_st-_N_D_tA" qui sont deux morceaux absolument géniaux, "Destabilize" pour son mélange de chant (clair, féminin synthétique et growl) et son ambiance robotique vraiment bien foutue et "L_st-_N_D_tA" pour l’émotion qui s’en dégage et son refrain épique qui atteint des sommets sur le climax du morceau.

Épique, ouais, certains moments de l’album le sont vraiment. Alors ce n’est pas l’épique à la RHAPSODY évidemment mais on ressent vraiment quelque chose sur certains morceaux. Je pense par exemple aux chœurs qui font des « hey ! » sur "Solidarity (In This Together)" ou qui sont présents sur le break de "Better Tomorrow", l’aspect symphonique qui est présent sur ces deux morceaux mais aussi sur "Miscommunication". Je peux aussi citer le très pêchu "Guardians Of Equestria" et allez, "Holy Fire" aussi avec son passage scandé/hurlé qui me fait lever le poing à chaque fois.

"Reimagine" est un très bon album de Pop Rock Metalcore Électro, il est long, varié et généreux. Je pense que si vous cherchez quelque chose de très accessible et pas forcément prise de tête, cet album fera très bien l’affaire. Personnellement, il figure parmi les trucs que j’ai le plus écouté de l’année tant il a un petit gout sucré de reviens-y des plus plaisants.