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2010 Stahlmann
 

- Style : Eisheilig, Heldmaschine, Oomph!, Rammstein, Megaherz, Lindemann, Die Kreatur

STAHLMANN - Stahlmann (2010)
Par DARK BEAGLE le 25 Juin 2019          Consultée 936 fois

Quand STAHLMANN débarque avec son premier album en 2010, son ambition est claire et assumée. Poser ce premier album de l’Homme d’Acier sur sa platine, cela revient à vivre une espèce de version accélérée de l’Histoire de cette branche de l’Indus qu’est la Neue Deutsche Härte : chant en allemand, riffs durs, Electro poussée, rythmique carrée et souvent assez minimaliste, soit tous les ingrédients qui nous sont devenus familiers en l’An Zéro (soit en 1997 et l’avènement de RAMMSTEIN avec "Sehnsucht"). Avec HELDMASCHINE, le groupe représente la nouvelle génération de formations issues de cette aciérie particulière, dont les codes semblent immuables.

Pour faire court, STAHLMANN se situe stylistiquement parlant entre OOMPH! et RAMMSTEIN. En fonction des chansons, nous pouvons songer à l’un ou à l’autre et quoi de plus normal puisqu’il s’agit des deux entités les plus connues dans le genre. En grattant un peu, nous trouvons également des traces assumées de MEGAHERZ, autre dinosaure du genre un peu oublié de ce côté-ci du Rhin. Ce premier opus éponyme, très court, à, la jaquette finalement assez sobre, pose les bases d’un style qui apparaît donc comme une espèce de resucée de ce que la scène produit de mieux. Ou de plus connu, selon notre positionnement critique.

De façon assez déroutante, STAHLMANN donne l’impression, sur cet album, de faire la jonction entre le "Herzeleid" de vous-savez-qui, et le OOMPH! plus mélodique de "Plastik" ou "Ego". Nous passons donc de pans très heavy ("Stahlmann", qui n’est pas sans rappeler la chanson "Rammstein") à des choses plus abordables et boostées par un apport Electro plus dansant comme "Kaltes Herz", qui fonctionnent plutôt bien, mais qui, au bout d’un moment, nous perdent un petit peu. Sans oublier un chanteur qui s’avère assez doué dans le genre, vu qu’il reprend à la fois les tics de Till Lindemann et ceux de Dero, pour en faire une mixture qui apporte un certain équilibre, bien qu’un peu précaire.

Aussi, sur un titre comme "Teufel", Mart Soer, le chanteur de la formation, s’amuse de passer d’un registre grave, parlé, sur les couplets, à un refrain chanté de façon plus mélodique, une dualité qui se retrouve souvent respectée, comme en atteste le très sympathique "Marschieren", qui propose le genre de refrain qui fonctionne particulièrement bien sur scène, parce que facile à reprendre pour le public, même par le nom germanophone (notons que le yaourt n’a jamais tué personne à moins d’avoir une sérieuse intolérance au lactose).

Pour quelqu’un ayant vécu en ermite ces vingt dernières années et n’ayant jamais entendu la moindre note de RAMMSTEIN, ce disque fera parfaitement l’affaire, avec pas mal d’atouts dans sa manche. Il est plutôt court (36 minutes au compteur pour onze pistes, donc autant dire que les Allemands vont à l’essentiel), une certaine diversité vu que l’on retrouve même des espèces de ballades un brin glauques (la très OOMPH! "Auf Ewig"), il dispose également d’une belle agressivité ainsi qu’un côté dansant plutôt assumé (ah ! Ce fameux « Tanz Metal » !). Nous n’avons physiquement pas le temps de nous lasser à l’écoute de l’album, à moins d’être complètement allergique au genre.

Mais pour quelqu’un qui suit le genre, même de loin, le problème est toujours le même et il est bien évoqué depuis le début de la chronique. STAHLMANN peut légitimement être considéré comme un ersatz de plusieurs groupes, ou plutôt d’un style en particulier, dont les codes semblent tellement gravés dans le granit qu’on ne peut le changer (ce qui est faux, OOMPH!, MEGAHERZ et RAMMSTEIN l’ont prouvé à plusieurs reprises). Et pourtant, nous sentons que les mecs de STAHLMANN en ont sous le pied, en termes de création, quand on s’attarde sur la ballade "Mein Flehen", qui s’inscrit comme une des grandes réussites de cet opus avec sa personnalité forte, qui ressort d’autant plus qu’elle est coincée entre deux titres qui réunissent quand même tous les stéréotypes possibles et imaginables.

Le single logique de l'album, "Hass Mich Lieb Mich" est assez symptomatique des problèmes que rencontre STAHLMANN à se dégager de ses influences. Vous balancez un tel single en Allemagne, vous cartonnez, c'est normal, tous les codes sont respectés, il y a la touche martiale qui va bien, les programmations qui donnent l'impulsion Electro obligatoire, le refrain qui devient vite entêtant, à la fois facile et stimulant, à la façon des six de Berlin-Est. Ce titre, c'est sympa à écouter, nous tapons volontiers du pied, mais c'est un tutoriel pour faire un morceau convenu façon Neue Deutsche Härte.

Mais en faisant le deuil de l’originalité, il demeure un album qui fait le travail. Pas de quoi se relever la nuit non plus, mais qui mérite toutefois que l’on s’attarde un peu dessus. Nous sentons qu’il s’agit là d’une œuvre de jeunesse et que les influences prennent souvent le pas sur l’inspiration. Difficile en effet de ne pas se laisser prendre au jeu tant le terrain est connu. Mille fois défriché, mille fois exploré et cartographié avec choix. Nous savons où nous mettons les pieds et parfois, cela possède également un côté rassurant, à défaut d’avoir du charme.

Il n’est, en définitive, pas étonnant que STAHLMANN soit quasiment inconnu en France. Malgré son succès en Allemagne, il s’agit d’un groupe de niche, qui plaira à un nombre limité de personnes, dont votre serviteur. Et ce n’est pas ce premier album, trop convenu, qui changera la donne et il faut s’en faire une raison. Ce n’est ni dommage, ni une injustice, c’est somme toute naturel. Si OOMPH! et RAMMSTEIN ont su s’imposer dans nos contrées (et bien plus pour le second que le premier d’ailleurs), c’est parce que chacun, à leur manière, par des inspirations différentes, apportaient quelque chose de nouveau ; l’Homme d’Acier devra forcer son talent s’il veut étendre sa cape au-dessus de l’Europe, pour commencer petit.

Note réelle : 2,5/5.

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- Mart Soer (chant, programmation)
- Alex Scharfe (guitare, programmation)
- Tobi Berkefeld (guitare, programmation)
- Dirk Feierabend (basse)
- Oliver Schimdt (batterie)


1. Willkommen
2. Stahlmann
3. Hass Mich Lieb Mich
4. Teufel
5. Marschieren
6. Auf Ewig
7. Kaltes Herz
8. Mein Flehen
9. Stahlwittchen
10. Kokain
11. Letzter Vorhang



             



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