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2018 Tomb Of Doom

TAR PIT - Tomb Of Doom (2018)
Par T-RAY le 2 Juin 2019          Consultée 902 fois

Une pochette… C'est important, une pochette. Parce que nous autres, les chroniqueurs, ne sommes que de simples mortels et surtout des fans de Metal comme vous tous, avec des émotions que l'on aime sentir attisées et des sens que l'on veut voir charmés. Et parce que l'on préfère détenir les albums que l'on aime, on apprécie que ceux-ci soient ornés d'un artwork qui donne envie d'ouvrir le livret ou de simplement contempler l'œuvre, boîtier fermé.

Un nom… C'est essentiel, un nom ! Essentiel au sens propre, d'ailleurs, car l'appellation du groupe ou de l'artiste contient souvent en elle-même l'essence du projet créatif qu'il représente. Plus l'adéquation est forte entre la désignation et la musique, plus le concept global est cohérent… Et enveloppant.

Un logo… C'est nécessaire, un logo. En tout cas dans le Metal, genre musical où le concept même de logo tient une importance capitale et conditionne parfois (souvent) ce que l'on retient d'une formation. Et lorsque ledit logo est réussi sur le plan graphique mais surtout qu'à la fois, il traduit visuellement le nom du groupe, renforce l'illustration de la pochette, et concrétise l'impression que la musique est censée donner, l'opération séduction est partiellement réussie auprès de l'auditeur.

Autant vous dire qu'au vu et au su de ce constat, TAR PIT part sur de très bonnes bases. Il n'a pas fallu plus que cela pour me convaincre de jeter une oreille, puis une autre, sur son premier album, "Tomb Of Doom". Par son seul nom et son logo, le groupe américain nous promet une "fosse à bitume" (“tar pit” en anglais), ce que l'on est naturellement en droit d'attendre d'un combo pratiquant une musique au croisement du Stoner et du Doom. Et au travers de sa pochette, il concrétise ce sentiment de ruine et de condamnation – deux des sens attribués au mot “doom” selon qu'il soit nom ou verbe – véhiculé par l'artwork.

Il ne restait désormais plus qu'à jauger de la pertinence du contenu musical par rapport au concept global… Et s'il faut reconnaître que l'on pourrait s'attendre à un style plus extrême, compte-tenu de la noirceur du tableau pictural, force est de constater que TAR PIT ne ment pas sur la marchandise. Car, sur ce premier album, il nous vend à la fois le goudron (et les plumes) qu'on peut espérer lorsqu'on lance un disque de Stoner, soleil de plomb du Far West oblige (bon, les mecs sont de l'Oregon, moins chaud mais côte ouest quand même), et le sentiment de perte inhérent au Doom. Il faut écouter le meilleur morceau de ce disque, "Rune", pour s'en rendre compte.

Voilà un titre qui, en à peine plus de dix minutes, nous offre la sensation de nous enfoncer dans les abîmes du désarroi, d'en sortir puis de nous enfuir à toute berzingue sur l'une des Interstate highways rectilignes qui découpent le paysage des plaines arides de l'Ouest autrefois sauvage. Bien servi par une production tout à la fois chaude et puissante, lourde et orageuse, "Rune" donne à entendre le meilleur de TAR PIT. D'abord un Doom Trad lent et pesant, propre à l'évocation d'un rituel païen, aux vocaux rappelant certainement SAINT VITUS, avec leur côté lointain et gorgés d'écho. Le groupe prend le temps d'écraser l'auditeur de tout le poids de ses riffs avant de lui offrir une escapade tout en langueur sur une ritournelle de guitare clean puis de le sortir du trou, sur un tempo beaucoup plus vif.

"Rune" est un voyage, contemplatif par bien des aspects et authentiquement Doom, au cours duquel TAR PIT parvient à maintenir captif son public tout du long… Mais il ne saurait représenter la seule façon qu'a le groupe américain de nous transporter. En témoigne sa maîtrise des sonorités Blues, dont les soli de Stephen Hoffman transpirent. Et pas que les soli, d'ailleurs ! Sur "Sauin", TAR PIT se montre plus Stoner que Doom et le côté bluesy des riffs s'exprime pleinement. Au sortir de ces deux morceaux, la musique du combo de l'Oregon paraît équilibrer subtilement le Heavy 70s – surtout son versant SABBATHien – le Doom traditionnel synthétisé dans les années 80 sur la base des enseignements du SAB' et le Stoner tel que concrétisé au début des 90s outre-Atlantique.

Passé ces deux premiers morceaux, TAR PIT ne fait que reprendre les divers éléments de sa formule magique pour les recombiner de façon plus ou moins différente, souvent avec succès ("Bruja", plein de feeling, "Tomb Of Doom", qui porte à merveille son nom), parfois sans (le poussif "Capra Nocturnus", dont l'intitulé aurait mérité meilleure mise en musique). Oui, passé ces deux titres, on a compris où TAR PIT voulait en venir et où il souhaitait nous emmener. On peut ne pas être sensible du tout à son charme, bien sûr, mais pour peu que l'on apprécie le Doom Trad et le Stoner, et surtout les courants musicaux desquels ces deux genres s'inspirent, ledit charme opère rapidement.

L'une des forces de TAR PIT, même s'il ne réinvente pas la roue, est de savoir capter quasi instantanément l'attention des amateurs des deux genres sus-cités. Pour cela, il peut compter sur des musiciens de talent dans leur genre. Stephen Hoffman, déjà nommé pour son jeu de gratte très Blues (réécoutez donc le morceau-titre, plutôt inspiré en la matière), mais aussi Brandon Martinez-Woodall, l'auteur des riffs lourds et gras qui emplissent l'espace sonore, et surtout Mat Ortega, vocaliste à l'interprétation habitée.

Ainsi TAR PIT, avec son nom, son logo, sa pochette et surtout – surtout ! – sa musique, paraît fort bien armé pour affronter l'avenir avec sérénité. Espérons qu'on ait droit prochainement à une deuxième couche de ce bitume dense et épais, à même de constituer la route qui devrait logiquement mener la formation de l'Oregon vers le peloton de tête du Doom Trad, car il fait figure de relève de choix pour les patrons du genre. Même si "Tomb Of Doom" n'est pas sans défaut, ses indéniables qualités laissent entrevoir une belle marge de progression pour son géniteur.

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   T-RAY

 
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- Mat Ortega (chant)
- Stephen Hoffman (guitare lead)
- Brandon Martinez-woodall (guitare rythmique)
- Derek Johnson (batterie)
- Hayden Johnson (basse, vocaux additionnels)


1. Rune
2. Sauin
3. Capra Nocturnus
4. Bruja
5. Tomb Of Doom



             



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