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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1978 Saga
1979 Images At Twilight
1981 Worlds Apart
1983 Heads Or Tales
1985 Behaviour
1987 Wildest Dreams
2001 Money Talks
2004 Network
2006 Trust
2007 10.000 Days
  Worlds Apart Revisited
2009 The Human Condition
 

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- Membre : Impellitteri

SAGA - Silent Knight (1980)
Par DARK BEAGLE le 5 Mai 2019          Consultée 3074 fois

La présence de SAGA peut paraître étrange sur un site comme Nightfall In Metal Earth (1). Les Canadiens jouent du Rock Progressif, certes, mais ses accointances avec le Hard Rock restent assez distantes, les références étant présentes sur quelques morceaux à travers cette discographie imposante. En revanche, la presse spécialisée et le public Hard Rock ont toujours réservé un accueil chaleureux au groupe. Nous ne faisons que perpétuer la tradition ici en quelque sorte. Et surtout, parce que la formation propose une discographie de qualité dont ce "Silent Knight" est l’un des plus remarquables fleurons.

La pochette reste dans le concept de SAGA, avec la Créature, ici au repos après avoir démonté une ville entière sur la précédente. La continuité ne se fait pas qu’avec le code graphique, le groupe ayant disséminé des « chapitres » sur la plupart de ses albums, racontant ainsi une histoire dans le désordre. L’auditeur a le loisir de se refaire le puzzle ou les prendre tels quels, dans l’ordre imposé par les musiciens. Ici, ils nous offrent les chapitres 2 et 7.

En revanche, ce qui va tout de suite sauter aux oreilles, c’est la finesse dont fait preuve le groupe. Les Canadiens avaient déjà frappé fort avec "Images At Twilight", leur précédent opus, qui affirmait leur style particulier ; avec "Silent Knight", ils franchissent un nouveau palier, où ils vont se montrer à la fois plus raffinés dans leurs mélodies et plus arrogants dans l’agressivité de la guitare. Ici, SAGA va trouver son point d’équilibre. Si souvent "Worlds Apart" est cité comme étant l’album de référence du groupe, il aura fallu "Silent Knight" pour en arriver là et ce disque n’a absolument rien à envier à son successeur.

Tout commence de façon magistrale avec le second de ces chapitres, "Don’t Be Late", aux élans atmosphériques bien maîtrisés. Les claviers de Jim Gilmour se veulent plus planants, plus épurés également. Sur les deux premiers albums, ils étaient destinés à très mal vieillir, avec leurs sonorités très marquées par leur époque, avec ce que l’on appelle généralement un son « Bontempi ». Sur "Silent Knight", ils vont prendre une autre dimension, s’affiner dans la recherche des textures, les nappes vont être plus voluptueuses, moins agaçantes. Chez SAGA, ce sont les claviers qui mènent la danse. Ils sont très présents, ils sont le garant mélodique de la formation. Mais la guitare n’est pas absente pour autant, elle est présente et ici, elle va prendre de l’ampleur.

Le travail de Ian Crichton est très appréciable. Discret, l’homme est pourtant remarquable avec son instrument. Il répond aux claviers avec une précision et un feeling remarquable et quand il prend les commandes, il se montre même particulièrement redoutable. "Compromise" met l’eau à la bouche avec son rythme trépidant, mais c’est surtout "Careful Where You Step" qui va marquer les esprits avec ses riffs Hard Rock parfaitement maîtrisés et assumés. Quand SAGA laisse éclater son Rock le plus dur, le plus franc, il s’avère implacable, au point où il est presque rageant qu’il ne le déploie pas plus souvent.

Et SAGA s’écoute un peu comme du QUEEN, dans le sens où l’on ne sait jamais à quelle sauce nous allons être mangés. Les Canadiens nous offrent une grande diversité, ils sautent d’un univers à l’autre, conservant leur tracé mélodique au travers une myriade de sonorités différentes, souvent enlevées, rarement démonstratives. Un morceau comme "Time To Go", par exemple, avec son approche très différente du reste des compositions proposées, demandera un temps d’adaptation. Ce titre semble se dérouler comme une valse, avec sa ligne mélodique étrange ; qui tranche complètement mais qui s’avère rapidement entêtante, irrésistible.

Mais à la différence de QUEEN, il n’y a pas cette flamboyance propre à la formation de Freddie Mercury. Mais de là à conclure que SAGA se révèle être maussade serait une grosse erreur. Les Canadiens ne s’expriment pas de la même manière que les Britanniques qui se plaisaient à se montrer souvent baroques et imprévisibles. Cette imprévisibilité est bel et bien présente et sans parler de sérieux manifeste, SAGA s’exprime d’une façon plus posée, peut-être plus délicate dans le sens où l’ensemble est plus formaté, où l’osmose entre les morceaux semble plus évidente, plus immédiate. Et c’est ainsi que SAGA obtient toutes ses lettres de noblesse : en proposant avec "Silent Knight" un disque flamboyant mais qui reste abordable malgré tout, contenu tout en étant riche et varié.

Alors effectivement, si le Rock Progressif de SAGA n’est pas le plus virulent qui soit, qu’il peut sembler de temps en temps policé, peut-être un peu trop au goût de certains (et c’est tant mieux. Tous les goûts sont dans la nature), il reste très agréable car jamais prise de tête. Certains diront que cela se rapproche de ce fait plus de la Pop que de l’essence même du Prog, mais il ne faut pas oublier qu’en ce début d’années 80, le Rock Prog comme on l’entendait dans les années 70 n’était plus forcément en odeur de sainteté et que SAGA, en l’adaptant à des formats plus communs sans se montrer absurdement technique, rend le genre abordable et moderne et se place ainsi entièrement dans son époque. Et "Silent Knight" est un album à ne pas négliger dans cette féconde discographie.

(1) Enfin, nous avons proposé plus borderline depuis.

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   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Michael Sadler (chant, claviers, basse)
- Ian Crichton (guitare)
- Jim Crichton (basse)
- Jim Gilmour (claviers)
- Steve Negus (batterie)


1. Don't Be Late (chapter 2)
2. What's It Gonna Be ?
3. Time To Go
4. Compromise
5. Too Much To Lose (chapter 7)
6. Help Me Out
7. Someone Should
8. Careful Where You Step



             



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