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- Style : Unprocessed, Tesseract, Monuments, The Contortionist, The Dali Thundering Concept

ANIMALS AS LEADERS - The Madness Of Many (2016)
Par OPENCHAKRAS le 30 Avril 2019          Consultée 2008 fois

On reconnaît un Leader à sa façon d'imposer une tendance naturelle et à sa manière d’inviter les autres à la suivre.
Le nom ANIMALS AS LEADERS est, selon moi, une métaphore de la présupposée domination de l'Homme sur les autres animaux : ce qui le différencie, c'est sa conscience, et donc son intelligence.

Nous, les humains, pouvons faire de la musique en y instaurant un rythme. C’est la base. Cependant, seulement une partie d'entre nous est capable de polyrythmes tout en faisant respirer et progresser la musique. Souvent, cela s’apparente à une belle cacophonie. Il existe alors une partie encore plus infime d’entre nous qui est capable d’éviter cela et qui peut rendre une polyrythmie progressive extrêmement propre. Cette infime partie d’entre nous s’appelle ANIMALS AS LEADERS. Nos animaux préférés ont donc remis le couvert pour leur quatrième opus, "The Madness Of Many",signé chez Summerian, succède au très bon "The Joy Of Motion". Si vous avez bien compris, le thème principal de cet album est la folie, le tout distillé sous plusieurs formes de peurs allant de la première track "Arithmophobia" (signifiant la peur irrationnelle de l’arithmétique, dont on appréciera l’ouverture et la sonorité très orientale), à la dernière "Apeirophobia" (signifiant elle la peur de l’éternité, qui nous subjuguera avec son jeu de guitare classique et son ton tellement inquiétant). Pour la petite anecdote, Abasi joue les arpèges avec chacun des doigts de sa main droite, ce qui donne une certaine fluidité à son jeu.

La production de cet album étant particulièrement froide due au thème de l’album - on a cette impression de son métallique froid propre à la nature robotique - il pourra rebuter certains qui ne sont pas accoutumés à l’expérience AAL.
Sur "Inner Assassins", on appréciera la présence du producteur Travis Stewart (aka Machinedrum) aux synthétiseurs, bien que ça ne soit pas le morceau le plus efficace. Préférez "Backpfeifengesicht" avec sa rythmique MESHUGGAH-ienne, ou "Ectogenesis"/"Cognitive Contortions" avec leurs cours de polyrythmie intégrés et leurs introductions façon Panzer allemand. Le groupe se paie le luxe d’instaurer des micro distorsions rythmiques syncopées que l’on retrouvera à la deuxième minute et vingtième seconde de "Ectogenesis", puis à la troisième minute de "Inner Assassins", et enfin à la trentième seconde de "Backpfeifengeischt"… En somme plein de petits clins d’œil permettant de rappeler à l’auditeur de quoi est capable le groupe.

À mon sens, le noyau de morceaux de "Private Visions Of The World" jusqu’à "The Glass Bridge" constitue une concentration de temps forts dans le disque où on sent que le trio a trouvé la parfaite synergie pour emmener son audience là où il le souhaite. "The Brain Dance" marque la redescente du disque : le format du morceau, semi-acoustique et très aéré, nous permet de lever le pied et de conclure en beauté avec un morceau totalement acoustique : "Apeirophobia".

Force est de constater qu’AAL n’est pas le genre de groupe à faire du surplace tellement le chemin parcouru entre son premier album et celui-ci est énorme. Chaque disque fait office de laboratoire d’expérimentation, et même si celui-ci est très difficile d’accès - car oui, si vous ne connaissez pas la musique d'ANIMALS AS LEADERS, dites-vous que celle-ci est riche, parfois trop riche - il vous faudra non pas à l’instar des membres du groupe des années de pratique instrumentale excédant plus de deux tiers de votre temps de vie mais bel et bien une culture de la musique Progressive et du Jazz Fusion si possible, pour l’apprécier à sa juste mesure.

ANIMALS AS LEADERS fait du Djent, mais pas que : le groupe est à même de renouveler ses propres éléments de langage afin de ne pas tourner en rond. Vu la qualité des harmonisations et de la richesse mélodique, on peut bel et bien dire que c’est de la musique savante très en avance sur son temps. Alors oui, l’écoute de ce disque peut être fastidieuse, mais sera toujours récompensée car chaque nouvelle écoute apporte son lot de transparence que l’on n’a pas pu avoir au préalable. En tout et pour tout, ce disque se révèle à la hauteur d’un diamant qu’il faut tailler et retailler pour en apprécier la forme finale.

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- Tosin Abasi (guitare)
- Javier Reyes (guitare, basse)
- Matt Garstka (batterie)


1. Arithmophobia
2. Ectogenesis
3. Cognitive Contortions
4. Inner Assassins
5. Private Visions Of The World
6. Backpfeifengesicht
7. Transcentience
8. The Glass Bridge
9. The Brain Dance
10. Apeirophobia



             



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