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HARD ROCK  |  E.P

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GRETA VAN FLEET - From The Fires (2017)
Par DARK BEAGLE le 4 Avril 2019          Consultée 2921 fois

Il est difficile de jauger le travail de GRETA VAN FLEET tant ce dernier est impersonnel. Bien sûr, ceci est un argument qui peut être utilisé pour de nombreux groupes qui, sous prétexte d’être influencés, voire d’être amoureux d’une formation légendaire, puisent dans ce vivier de riffs et de mélodies pour les faire siennes. Parfois, cela peut être dû à un manque d’inspiration, comme on a pu le constater amèrement chez GAMMA RAY, dont les emprunts assumés par Kai Hansen devenaient petit à petit très gênants. Mais chez GRETA VAN FLEET, cela devient presque du grand art dans le domaine de la contrefaçon.

Ces gamins ont grandi avec LED ZEPPELIN. Il n’y a aucun mal à cela, beaucoup ont grandi avec la bande à Page & Plant et certains, pas mal même, ont su s’émanciper de leur son pour créer le leur et ainsi apporter leur pierre à l’édifice. Et bon nombre ont ainsi laissé une trace, qui perdure encore aujourd’hui. Mais quid de GRETA VAN FLEET d’ici vingt ans ? Il y a peu de chances qu’ils deviennent une référence du genre, ou alors ils auront changé leur fusil d’épaule et auront commencé par penser par eux-mêmes.

Quand on se penche sur ce double EP ("From The Fires" n’est en aucun cas un album, il contient "Black Smoke Rising" plus quatre autres chansons et il culmine à un peu plus de trente minutes avec deux reprises), il est difficile de ne pas entendre du LED ZEPPELIN tout du long. Cela provient principalement du chanteur, Josh Kiszka, qui singe littéralement Robert Plant. Et il est presque convaincant dans l’exercice. Parce qu’aussi énervant, agaçant que peut parfois l’être Percy (1), il a toujours véhiculé de l’émotion quand il le fallait, ce que ne fait pas Josh Kiszka, qui est dans une performance d’imitateur, mais qui est loin d’avoir l’aura de Plant au même âge.

Musicalement, le groupe joue également un Hard Rock proche de ce que faisait le Dirigeable, avec des incursions dans le Folk, une approche Bluesy, des riffs électriques et électrisants. Mais là encore, au jeu de la comparaison, ce n’est pas du Page/Jones/Bonham. Il n’y a pas cette profondeur, cette façon qu’avait LED ZEPPELIN d’entrer dans l’intimité d’un titre pour en tirer toute sa substance, avec des moyens très limités. En fait, ce genre peine un peu à respirer avec des productions trop modernes, trop stériles, cliniques. On ne ressent pas toujours la chaleur du feu de camp de la jaquette.

Après, ne pas trouver quelques qualités à l’ensemble serait faire preuve d’une certaine malhonnêteté. Cela joue plutôt bien, la forme est là, c’est le fond qui pêche. Et le fond, il naît avec la personnalité et avec un travail acharné. Il y a du taf ici, mais la coquille reste vide ; GRETA VAN FLEET avance comme un fantôme d’un passé un peu révolu, qui cherche à se trouver une substance, mais qui reste malgré tout éthéré, malgré ses efforts. La comparaison peut paraître injuste, mais bien que fortement influencé par CREAM ou LED ZEPPELIN, RIVAL SONS possède une véritable identité via son chanteur qui se donne tout entier, en studio comme sur scène. Le jeu d’imitation auquel se livre Josh Kiszka restant de loin le point le plus noir de cette formation.

Bien sûr, le groupe va forcément plaire. Il suffit de voir la hype qu’il y a autour des musiciens et les prix qui commencent à tomber. Sans oublier l’élan populaire né de journalistes de la presse spécialisée qui les encensent à tour de bras. Ils sont peu à se lever pour dénoncer le côté superficiel que dégage la jeune formation américaine, le fait que malgré l’entrain qu’ils montrent à jouer leurs morceaux, la fougue lié à la fin de l’adolescence et l’entrée à l’âge adulte, ils n’apportent strictement rien, ils n’inventent rien, n’offrent rien qu’un ersatz de musique qui avait fait bouger les choses à la fin des années 60. Ensuite, il est facile de dire que le Rock est mort quand on en vient à aduler un combo qui se contente de pomper, sans vergogne et sans s’en cacher, ce qui a été fait bien avant eux et qui aura été fédérateur, et qui, en son temps, avait déjà fait une razzia dans le domaine du Blues.

Vous l’aurez compris et cela n’engage que moi, mais GRETA VAN FLEET, c’est du vent. L’étendard de l’inutilité, comme peut l’être 77, qui ne fait pas que rendre hommage à AC/DC, mais qui le pille littéralement. Et c’est bien ça qui est dommageable avec ce genre de groupes : ça se conduit comme un Attila à la con à faire des raids sur des discographies qui ont déjà été violées et vidées de toute leur substance à travers le temps, parfois avec des résultats bien plus probants que ce qui est proposé sur "From The Fires"… Et ils sont applaudis quand des gars plus sérieux, qui travaillent dur sur leurs albums, pour leur conférer une personnalité si possible, de l’âme dans le meilleur des cas, pour ne récolter que l’indifférence. Hé oui, la vie est souvent injuste…

Concrètement, la musique de GRETA VAN FLEET n’est pas désagréable. Elle n’a pas l’ampleur de ce qu’a pu faire LED ZEPPELIN, mais il s’agit d’un bon petit Rock, énervé, pas trop quand même, qui a des racines bien prises dans le Blues, un peu dans le Folk et qui ressemble à ce que faisait le Dirigeable, mais pas qu’à ses débuts, ses deux premiers albums. Les reprises, "A Change Is Gonna Come" (Sam COOKE) et "Meet On The Ledge" (FAIRPORT CONVENTION) sont correctes, pas franchement éclatantes non plus. Là encore on sent que la formation est trop tendre et qu’elle peine à donner du mordant et… De sa personnalité.

En revanche, et désolé d’y revenir, dès que Josh Kiszka ouvre la bouche pour chanter, tout ce que l’on est prêt à pardonner – pardon, tout ce que je suis prêt à pardonner – s’effondre. Parce qu’à ce niveau, ce n’est pas qu’un simple mimétisme avec la voix de Robert Plant. C’est Laurent Gerra qui fait une imitation. Sans le côté beauf. Souvenez-vous du procès d’intention fait à Lenny Wolf lors de la sortie du premier album de KINGDOM COME et dites-vous que l’on n’était pas à ce niveau-là. Ici, c’est quasiment de la copie carbone, la Soul et le charisme en moins toutefois. De ce fait, toute l’idée que l’on peut se faire du potentiel de ce groupe est irrémédiablement faussée. Et forcément, cela pose un réel problème.

Pour la musique en elle-même, cet EP mériterait un 3. Ou plutôt, un 2,5 joliment tassé. En revanche, pour l’absence totale de prise de risque, pour le fait de n’être qu’une copie carbone d’un groupe légendaire, pour singer complètement ce dit groupe légendaire, la démarche mérite tout simplement un zéro pointé. D’où cette note lapidaire, certes, mais qui reflète très bien mon désarroi et ma profonde déception face à GRETA VAN FLEET, que l’on m’avait présenté comme étant une réussite totale. Il faut savoir se contenter de peu…

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- Josh Kiszka (chant)
- Jacob Kiszka (guitare)
- Samuel Kiszka (basse)
- Daniel Wagner (batterie)


1. Safari Song
2. Edge Of Darkness
3. Flower Power
4. A Change Is Gonna Come
5. Highway Tune
6. Meet On The Ledge
7. Talk On The Street
8. Black Smoke Rising



             



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