L’Australie est un fournisseur de qualité si vous recherchez des groupes à la personnalité bien affirmée et proposant des choses un temps soit peu, voire énormément, originales (genre PORTAL, The SENSELESS, ARKETH ou encore The BERZERKER). Alors du coup quand on tombe sur cette pochette d’album, en noir et blanc, avec ce mec au chapeau pointu qui brandit deux guitares, il y a moyen de se dire qu’on ne va pas tomber sur un truc déjà vu.

Et en effet, le projet de B. Nekrasov, seul homme derrière tout l’album et officiant aussi en solo dans le projet NEKRASOV, est une alchimie particulière à mi-chemin entre du DARKTHRONE (période Black Punk Heavy) et de la NWOBHM. Une sorte d’IRON MAIDEN sous coke qui aurait été faire un tour en Norvège dans les années 90.
Cette alchimie, que Nekrasov a nommé Wizard Metal, se ressent particulièrement dans la prod, si le son de la section rythmique grésille bien comme il faut avec en plus un chant hurlé et sursaturé, les leads de guitare sont de leurs côté particulièrement limpides. D'ailleurs l’album est rempli à ras-la-gueule de riffs et de solos mémorables, sérieusement, écoutez "The Poor And Ridiculous Alchemy Of Christ And Lucifer And Us All" ou "Majestic Mystical Burdens" et osez me dire que les mélodies ne vous restent pas en tête !

"Voluptuous Worship Of Rapture And Response" (je vais dire VWRR à partir de maintenant) est un album qui se veut direct et accrocheur, ce qu’il réussit parfaitement. Ajoutez un délire à mi-chemin entre le sérieux et le second degré, il suffit de lire les titres des morceaux ou voir le clip de "Drunk On The Wisdom Of Unicorn Semen" qui filme une balade en forêt de notre sorcier avec moult zooms assez ridicules pour s’en rendre compte. Parfois aussi, Nekrasov s’autorise une petite virée dans le Black Thrash comme sur "High Mastery Of The Woeful Art" et "Healing The Chakras With Heavy Negative Wizard Metal". Et si sur le papier, ça n'a pas l'air forcément novateur même si c'est joué manière assez originale, ça donne un résultat assez frais et surtout très fun à écouter.

Mais, parce qu’il y en a un, l’impression d’écouter un Heavy Black assez débridé, plein de feeling et de bonne volonté s’essouffle. La fin de l’album est très en-dessous du reste, le morceau éponyme tire un peu trop en longueur et son riff principal n’est pas des plus passionnants et "Exhaustive Glory" me semble être une mauvaise blague tellement c’est juste le même riff qui tourne sur neuf minutes. Il me faut aussi parler de la fin des morceaux, c’est simple, il n’y a jamais de fin à proprement parler, les morceaux se coupent net de manière assez brutale. Dans l’idée je peux comprendre, ça colle avec l’aspect direct de l’album, mais bordel que c’est frustrant !

Malgré ces quelques défauts, VWRR est un album de très bonne facture qui plaira à ceux cherchant de quoi écouter quelque chose de frais, pas prise de tête et accrocheur. Il n’y aurait pas eu la piste finale, qui m’ennuie de plus en plus à chaque fois que je réécoute l’album, j’aurais mis un bon 4/5 à l’album, mais bon, un 3,5 c’est plutôt correct aussi.