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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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KING CRIMSON - In The Court Of The Crimson King (1969)
Par POSITRON le 19 Février 2019          Consultée 5340 fois

Tout a déjà été dit sur "In The Court Of The Crimson King".

L'année mille neuf cent soixante-neuf, la transfiguration de GILES, GILES & FRIPP depuis cette petite formation s'éloignant de sa Pop Psyché BEATLES-ienne vers quelque chose de plus grand qui n'est pas encore la chose du roi Frippé, le manifeste du Rock Progressiste déjà embryonnaire (*) dont il sera à jamais l'un des porte-étendards au point d'être parfois à tort désigné comme le premier album du genre. La furie, le pastoral, le tragique, le mystérieux et le majestueux dans cet ordre. La fusion des genres, l'impact démesuré d'un des disques les plus importants de l'Histoire de la musique populaire, adulé depuis The WHO jusqu'à VOIVOD, depuis Kate BUSH jusqu'à UNIVERS ZERO, depuis COHEED AND CAMBRIA jusqu'à SLEEPYTIME GORILLA MUSEUM. L'auto-production et ses difficultés, le son si particulier plein d'arrangements victime de maladresses dans l'enregistrement, la batterie claquant, sèche, au milieu des mellotrons et des overdubs. Et puis le succès, le billboard, les controverses – petite dédicace à Christgau de mon cul – et, on peut le dire, le putain de buzz.

Alors il ne reste presque plus rien pour le trouzemillième chroniqueur, plus rien que ce dilemme né le jour de la sortie du disque et depuis resté, comme son support, insensible aux assauts du temps : indulgence ou sévérité ? Indulgence ou sévérité pour "Moonchild" bien sûr. Car à moins de faire partie, ou bien de cette malheureuse classe de réfractaires à KC dont nous prions pour le plus prompt retour à la raison, ou bien de cette autre classe d'étranges personnages qui mangent AMM le matin, Evan PARKER le midi, et SUPERSILENT le soir, c'est la vraie question qui se pose lorsqu'il s'agit d'évoquer cet album. Pardon ou sanction, en d'autres termes : quatre ou cinq étoiles ?

Une étoile pour chacun des autres morceaux, tubes en puissances, véritables monuments de tout ce qu'a pu représenter le Rock Progressif et dont les noms ou les thèmes devraient résonner dans vos oreilles comme résonne gravement et sereinement le titre de classiques littéraires canonisés, comme sonne légèrement et pleinement et l'appel d'un être aimé ou d'un ami fidèle. "Twenty First Century Schizoid Man", "In The Court Of The Crimson King" des suites de mots indissociables de l'essence profonde du Rock Progressif et somme toute bien plus fondamentales que les aplats de mellotron, les mesures composées ou les masturbations frénétiques.

Ou mais voilà : huit minutes d'improvisation libre (je dis Free Improv pour faire prétentieux) évanescente et rêveuse pourquoi pas, surtout quand c'est bien fait – et c'est le cas. Mais jurant comme un décès à une noce, pourquoi, ici, ce hors-sujet total en plein milieu d'un élan de composition qui semblait aussi grandiose qu'implacable, l'union du Rock, du Jazz, du Psyché, du Médiéval dans une alchimie improbable, un sens mélodique surhumain aussi connaisseur en musique populaire qu'en musique savante ? Mystère, cinquante ans de mystère...

Non en fait on sait aujourd'hui qu'ils ont été improviser parce qu'ils avaient rien d'autre à foutre sur leur disque et qu'ils aimaient bien la "free form" – sauf Greg Lake mais tant pis pour lui – goût précoce qui sera confirmé maintes fois tout au long de la carrière du groupe et en particulier dans ses représentations live (**). Tout de suite ça casse un peu l'image que j'essaye de vous peindre du disque et le flot de ma chronique mais ne vous en faites pas je vais m'en sortir.

Je pourrais me dépêtrer en justifiant la présence de ce disque sur un site de métaux (elle était bien entendu indispensable), me replonger dans les chansons en elle-mêmes, les disséquer et vous en vanter leurs mérites une fois de plus ou peut-être vous exhiber quelques paroles pour avoir l'air profond et inspiré (et je ne vais pas m'en priver) mais je vais plutôt vous dire ceci : ce qui fait le propre des mythes et des légendes, c'est leur incapacité à se ternir, leur simple refus d'exister, de vivre et de mourir sur le même plan matériel que celui dans lequel nous évoluons.

L'homme qui chante sur ce disque, Greg Lake, est mort le 7 décembre 2016. Étant donné qu’il est assez peu probable que l'humanité accède à l'immortalité dans mon estimation des limites temporelles à l'intérieur desquelles se déroulera mon existence, je vais comme Ian McDonald, Michael Giles, Robert Fripp et vous tous, finir par disparaître. Et tandis que je rendrai mon dernier souffle, je resterai convaincu, si tant est que mes capacités mentales me le permettent à ce moment-là, que ce disque aura traversé le temps inaltéré dans tout ce qu'il est et représente, et ce alors qu'à son sujet des milliers de lignes auront encore été rédigées, le tout bien sûr dans une parfaite et sereine redondance car, comme je vous le disais plus tôt : tout a déjà été dit sur "In The Court Of The Crimson King" et c'est très bien ainsi : il ne reste plus qu'à écouter.

Between the iron gates of fate,
The seeds of time were sown,
And watered by the deeds of those
Who know and who are known;
Knowledge is a deadly friend
If no one sets the rules
The fate of all mankind I see
Is in the hands of fools

The wall on which the prophets wrote
Is cracking at the seams
Upon the instruments of death
The sunlight brightly gleams
When every man is torn apart
With nightmares and with dreams,
Will no one lay the laurel wreath
When silence drowns the screams

Confusion will be my epitaph
As I crawl a cracked and broken path
If we make it we can all sit back
And laugh
But I fear tomorrow I'll be crying,
Yes I fear tomorrow I'll be crying


_ _ _ _

(*) The SOFT MACHINE, The MOODY BLUES, Frank ZAPPA & The MOTHERS OF INVENTION, CARAVAN
(**) cf KING CRIMSON Court In Session
Pour être plus précis le groupe était déjà coutumier des longues jams improvisées pendant ses concerts et aura voulu en reproduire l'expérience.

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   POSITRON

 
   JEFF KANJI

 
   (2 chroniques)



- Robert Fripp (guitare)
- Ian Mcdonald (claviers, bois, cuivres, chœurs)
- Greg Lake (basse, chant)
- Michael Giles (batterie, percussions, chœurs)
- Peter Sinfield (parolier)


1. 21st Century Schizoid Man
2. I Talk To The Wind
3. Epitaph
4. Moonchild
5. The Court Of The Crimson King



             



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