Cinq ans après "Order Of The Shadow: Act 1" voici son successeur "Icon Of The Adversary: Act 2".
Comprenez après une mixture ultra Industrielle d'Aggrotech (grosso modo : de l'Electro à grosses tendances Indus et synthétiques qui évolue sur fond de beats Hardstyle bien agressifs et dans une ambiance bien dark) de Black Metal et dont le chant peut se rapprocher de celui qu'on entend chez CRADLE, mais qui choppe aussi des accents MANSONesques, voici venu le temps (de l'île aux enfants !) du Black Metal trempant légèrement dans une sauce Indus "édulcorée".

Ça fait pas trop envie dit comme ça, mais je vous confirme que même en l'écoutant ça fait pas envie non plus…
Si vous avez déjà suivi un peu PSYCLON NINE, le fait qu'ils changent encore une fois de cap au niveau musical n'est pas le plus choquant, c'est même limite banal venant d'eux. Non ce qui devrait vous frapper c'est plutôt la platitude de ce skeud !

Alors oui leurs compos ont toujours été répétitives, mais l'ambiance a toujours été assez travaillée pour accrocher l'auditeur et l'entraîner dans cet univers glauque et malsain, propre au groupe depuis ses débuts. Sauf que là, le single, "Crown Of The Worm" m'a particulièrement déçue : double pédale à donf, riff lourds et assommants et chant Black, voilà comment on pourrait résumer ce titre… Les arrangements Electro ? Ils se sont cassés au Bahamas, ils en avaient marre de toute cette noirceur… Ah bah c'est ce que j'en déduis ! Ils sont tellement relégués au second plan sur cette compo qu'on se demande à quoi ils servent… Ah si je sais, en fait ! Peut-être à nous faire croire que le titre est terminé (vers 4:16) pour mieux nous décevoir dans les secondes qui suivent en faisant repartir une dernière ritournelle de gros riffs…

Aïe ça s'annonce mal, puisque le titre suivant continue sur cette lancée en épurant carrément l'arrière-plan sonore pour laisser plus de place à la violence brute du Metal. C'est seulement dans la distorsion du chant et dans les petites lignes de synthés agressives balancées de temps à autres qu'on retrouve un semblant de PSYCLON NINE à l'ancienne. On pourrait logiquement se dire qu'ils ont opté pour une approche plus Metal cette fois-ci, mais même pas ! Ces deux premiers morceaux sont les seuls qu'on pourrait catégoriser comme violents sur ce skeud, car à partir de "Beware The Wolves" (on les entend bien là les influences MANSON) tout devient lent.

Les mid-tempi qui suivent peuvent alors être divisés en deux catégories : "à tendances Electro et chiant", "à tendances Atmo et inutiles". Dans la première on peut classer tout de suite "Warm What's Hallow", certes très oppressant mais lassant et "Behold An Icon" qui lui n'est même pas étouffant mais juste inutile (cette voix robotique n'est soutenue par absolument rien à part des effets synthétiques qui rapprochent presque la musique du groupe du Drone mais sans pour autant mettre mal à l'aise l'auditeur). Dans la seconde on trouvera plutôt "Give Up The Ghost", où l'on peut entendre une petite mélodie mélancolique au piano avec plein de reverb évoluer dans une atmosphère épurée et légèrement torturée, mais pas assez convaincante pour justifier son positionnement sur l'album. Tout comme le dernier titre, qui a pourtant le mérite d'être prenant pendant 3 minutes 30, jusqu'à ce que le groupe coupe le son et nous meuble l'espace sonore pendant dix minutes avec des sons en tout genre avant de vraiment conclure ce morceau dans un bordel synthétique.

Heureusement que "When The Last Star Dies" fait son apparition au milieu de tout ça ! Voilà un titre réussi ! Entre cette petite intro flippante, cette ambiance Metal Indus à la MANSON (encore lui), ces gros riffs incisifs, ce chant Black distordu et cette ambiance froide et noire créée par les légers arrangements Electro (enfin !), on se laisse pour une fois emporter dans cet univers. Et ça fait du bien de voir quand même une bonne compo qui relève le niveau de ce skeud ! Bon on a aussi "And With Fire" qui s'en sort mieux que les autres mais, deux titres sur dix ça fait léger quand même.

On a connu PSYCLON NINE en plus grande forme et si la suite de sa discographie doit ressembler à ce skeud, il aurait peut-être mieux valu que "Order Of The Shadows: Act 1" soit véritablement l'épitaphe du groupe.