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DEATH METAL/GRINDCORE  |  COMPILATION

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2018 First Recordings
 

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PUNGENT STENCH - First Recordings (2018)
Par T-RAY le 8 Août 2018          Consultée 1485 fois

Vous parler de PUNGENT STENCH est une tâche compliquée. Ouvrir simplement la discographie du groupe sur NIME, ce qu’aucun de mes prédécesseurs chroniqueurs de Death Metal n’a fait jusqu'ici – incroyable mais vrai – est une gageure. Parce qu’il est aussi facile de se méprendre sur l'œuvre du groupe que sur ses intentions, parties dans divers sens en trente ans d’existence, le mieux est sans doute de tout reprendre depuis le début. Et cela tombe bien : pour fêter ces trois décennies de bruit, les Autrichiens déments ont ressorti l'intégralité de leur discographie sous le label Dissonance (une vraie profession de foi), en regroupant sur un seul support ses tous premiers efforts. Split, premier E.P., Démos et Live crasseux de leurs débuts sont désormais compilés sur le "First Recordings" ici présent.

"First Recordings". Deux mots clairs, précis, efficaces pour bien nous faire comprendre ce que l’on tient entre les mains et ce que l’on se glisse dans les oreilles est vieux, cradingue, parfois approximatif. Tout cela ne va pas être fin, ni délicat, ni soigné, mais ça va, pour sûr, dépoter. Aussi, la meilleure écoute des vingt morceaux ci-gravés doit-elle de préférence se faire avec les sens plutôt qu’avec le seul intellect. Sinon, celui-ci aura tôt fait de rejeter les signaux électriques transmis par le système auditif et de les classer comme pur et simple bruit de fond. Or, il n’en est rien. Oui : on peut prendre du plaisir à l'écoute de ce disque. L'amateur de Death Metal (et d’Histoire de cette musique, au passage) a toutes les chances d'apprécier ces vingt titres, même s’ils s'avèrent inégaux dans leur son, leur interprétation, leurs influences.

Parce qu’en vérité, PUNGENT STENCH n’a pas cherché à retoucher outre-mesure le feeling d’origine de ces enregistrements. Tant mieux, d’ailleurs ! Car l'expérience se rapproche certainement de ce que l’on pouvait entendre sur les supports d'origine, aujourd'hui probablement introuvables à moins de faire les moindres vide-greniers poussiéreux de l’agglomération viennoise (plus de 2,6 millions d’habitants tout de même, et j’vous dis pas ce qu’on peut retrouver de plus honteux parmi tout ce fatras…). Ce qu’on entend sur cette compilation semble donc plutôt sorti d’un garage, ou d’un bar quelconque pour les titres Live, que d’un grenier, et cela aussi fait beaucoup de bien. Fermez les yeux et vous y êtes presque, aux côtés des jeunes Rector Stench, Don Cochino et Pitbull Jack.

Bien qu’il soit compliqué de distinguer clairement ce qui est joué, tant le déferlement de graves et le bourdonnement de basse sont marqués de "Pulsating Protoplasma" à "Pungent Stench", le morceau éponyme du groupe, l’ensemble s'avère remarquablement musical malgré tout. Et c’est tout à l’honneur du jeune combo d’alors d'être capable d’autant de groove sur de tels titres. Les amateurs d’AUTOPSY, par exemple, devraient s’y retrouver aisément, même si le PUNGENT STENCH qu'on entend ici se montre encore plus raw et mal dégrossi que les débuts de l'Américain. Dans ce vrombissement de basses fréquences, la batterie de Rector n’en ressort que mieux – d'où ce groove infernal – et la façon qu'a celui-ci de jongler entre blast beat furieux et plans plus Rock'N’Roll contribue certainement à rendre attrayants les extraits de ce Split avec DISHARMONIC ORCHESTRA.

Ces sept premiers titres montrent un PUNGENT STENCH qui n’a pas encore tranché entre Death Metal et Grindcore et si l’on sait que c’est le premier qui va finir par gagner dans la carrière de la formation, le second est tout-à-fait présent ici. Écoutez donc "Dead Body Love" et surtout "Miscarriage" : une agression Grind en règle, où l’influence d’un REPULSION peut notamment se faire entendre (et c’est ça qui est bon !). "Rip You Without Care" en rajoute une couche bien brutale qui fait du bien par où elle passe, d’autant que les Autrichiens ont le bon goût de ralentir le tempo au beau milieu du morceau avant de nous violenter de nouveau. D’ailleurs, en parlant de la partie “core” du mot Grindcore, les élans Punk Hardcore qui constituent les fondements du genre s’entendent sans mal sur "Pungent Stench", le morceau. Si, si, écoutez, c’est encore très frais malgré les presque trente ans d'âge de cet enregistrement.

En remontant plus loin dans le temps, mais de quelques mois seulement par rapport aux sept premiers titres, l’on constate que PUNGENT STENCH se sourçait aussi dans le Thrash Metal. Comme bon nombre de pionniers du Death, me direz-vous. L’E.P. "Extreme Deformity", daté aussi de 1989, donne ainsi à entendre les mêmes titres mais sous la forme d'un Death Metal moins porté sur le grave et le groove que sur le Split L.P. Un Death beaucoup plus brouillon également, mais toujours sale et aux racines Thrash assumées. Cette année-là, la musique de PUNGENT STENCH sort des tripes et pétarade comme les flatulences d’un cassoulet (que dis-je, d’un Wiener Rindsgulash) mal digéré. Car les Viennois affichent un peu de peine à assimiler totalement leur Thrash et leur Hardcore et à les couler en un bronze solide et uniforme. En résultent trois excréments sonores qu'il est plaisant d’humer et d’ouïr tant qu’ils sont aussi peu nombreux.

C’est un PUNGENT STENCH plus Thrash et plus Punk encore (sauf pour la voix du Don, constamment growlée) que l’on entend par moments sur les "Demo Recordings" proposés de la piste 11 à la piste 15. Mais un PUNGENT STENCH finalement plus sauvage. Les influences du combo s’entrechoquent, se mêlent peu mais quand c’est le cas, ça défouraille salement ("Embalmed In Sulphuric Acid"). Les enregistrements Live qui concluent la compil’ n'apportent rien sinon le plaisir d’entendre des documents sonores d'époque. Et celui d'être aux premières loges des premiers shows du groupe, comme si l’on était avec eux dans le troquet du coin de leur rue. Ce qui n’est pas si faux compte tenu du son et du peu de public qui semble être présent.

Pour toutes ces raisons, les débuts de PUNGENT STENCH, que nous donne à entendre ce "First Recordings", s'avèrent totalement attachants, un adjectif que l’on n’utilise guère, en général, pour parler Death Metal ou Grindcore. C’est pourtant le cas et, outre le fait d'être un intéressant objet discographique historique, cette compilation se révèle réellement agréable à l'écoute. Pas comme les premiers efforts de certains grands groupes du genre, dont mieux vaut taire les noms pour ne pas entacher la qualité de ce qui fut par la suite. Dans le cas de PUNGENT STENCH, les intentions, elles, étaient déjà là. Un bon point de départ.

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   T-RAY

 
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- Don Cochino (guitare, vocaux)
- Rector Stench (batterie)
- Pitbull Jack (basse)


- split W/ Disharmonic Orchestra (1989)
1. Pulsating Protoplasma
2. Dead Body Love
3. Miscarriage
4. In The Vault
5. Rip You Without Care
6. Festered Offals
7. Pungent Stench
- extreme Deformity E.p. (1989)
8. Extreme Deformity
9. Festered Offals
10. Pulsating Protoplasma
- demo Recordings (1988)
11. Pungent Stench
12. Embalmed In Sulphuric Acid
13. Extreme Deformity
14. Mucous Secretion
15. Molecular Disembowelment
- live 2nd July 1988 - Katowice, Poland
16. Strappado/incinerator
- live 9th December 1988 - Vienna, Austria
17. Mucous Secretion
18. In The Vault
19. For God Your Soul
20. Festered Offals



             



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