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NE OBLIVISCARIS - Urn (2017)
Par WËN le 20 Mai 2018          Consultée 3001 fois

NE OBLIVISCARIS aime ses fans.

Suite à deux albums unanimement salués par la critique et acclamés par une fanbase sans cesse croissante, m'est avis qu'il était de bon ton de débuter par là cette chronique. NE OBLIVISCARIS aime ses fans, donc, et prend bien soin de les chouchouter, n'étant jamais avare, ni sur la comm' autour du groupe, ni sur ses disponibilités pour répondre au mieux à leurs questions (via des tchats) ou leurs attentes (merchandising, distribution, tournées). Et ceux-ci le lui rendent bien. Preuve en est avec le profil Patreon de la formation qui connaît un franc succès. Contrairement aux campagnes de financement habituelles permettant aux groupes de se dégager/de boucler un budget, le principe de Patreon s'inscrit sur le long terme, permettant à qui le désire de devenir mécène d'un artiste en versant une certaine participation financière pas mois (de 1 à 250€, pour les plus fortunés), permettant ainsi au parrainé de s'affranchir d'une partie de ses problématiques pécuniaires pour se concentrer sur l'essentiel, sa musique en l'occurrence.

Les contreparties, laissées au bon vouloir de l'artiste, sont nombreuses et permettent, selon la cotisation versée, d'accéder à du contenu exclusif allant en l'occurrence de la rediffusion de concerts à quelques raretés plus croustillantes (une version vinyle 'spéciale' ainsi que l'accès à l'album en avant-première dans notre cas, mais aussi l'occasion de mettre la main sur leurs rares EPs (*) par exemple). Bref, les amateurs seront gâtés (Jari Mäenpää et WINTERSUN, si vous nous lisez). Tout ça pour dire que les Australiens, concernés, prennent bien soin de l'image de leur entité et de tout ce qui peut lui graviter autour, d’où découlera un logique changement de line-up, le premier depuis son LP originel : Brendan 'Cygnus' Brown (bassiste ô combien présent dans la recette du combo) se voyant remercier peu avant l'enregistrement de ce "Urn" pour "différends personnels irréconciliables" (comprendre, "violences domestiques" allant forcément à l'encontre de l'éthique du combo) (**).

Voilà pour le background. Mais on s'en doute, c'est surtout la musique qui vous intéresse. Et sans surprise, laissez-nous vous dire qu'en ce cru 2017, NE OBLIVISCARIS continue de faire du NE OBLIVISCARIS et ce, de la plus flamboyante des manières. À la fois grandiloquent et échevelé ("Libera (part 1)", quelle entrée en la matière), parfois tragique (les deux parties du titre éponyme de clôture), tour à tour acoustiquement nostalgique ("Libera (part 2)") ou efficacement Death Metal (le riff post-intro de "Eyrie", "Urn (part 2)"); NEO bombant le poitrail et sûr de lui, nous embrasse en une embrasée danse nuptiale et avouons-le tout de go, qui aime les deux premiers jets du sextet de Melbourne devrait passer un bon moment ici. Les gars connaissent leur formule et, faisant quelques œillades provocantes aux amateurs en devenir, ne manque donc de nous dispenser leurs longues pièces de Prog Extrême (davantage dans la lignée de "Portal Of I" mais parfois découpées en parties distinctes comme sur "Citadel") agrémentées çà et là du violon de Tim Charles (voire un alto sur "Eyrie" et la seconde partie de "Urn") et toujours couplées à cette dualité vocale personnelle Xenoyr/Charles (leurs textes respectifs se croisant plus d'une fois au sein d'un couplet ou d'un refrain).

Leur producteur attitré les suivant depuis leurs débuts, le tout sonne évidemment merveilleusement bien. Une chorale composée de fans (***) vient même rejoindre le reste de l'orchestre sur la seconde moitié de "Libera (part 1)", en une tentative louable d'apporter un peu de fraîcheur et une nouvelle dynamique à l'ensemble. Idem pour ce violoncelle qui s'invite après le bridge acoustique de "Intra Venus" (gros titre aussi que celui-là) et qui apporte lui aussi sa propre atmosphère via la tessiture plus dramatique de ses cordes, ou ce violon plus d'une fois au bord de la rupture d'anévrisme sur les différentes parties du titre éponyme lui étant consacrées. Et du coup, la basse dans tout ça ? Signées Robin Zielhorst (le plus indiqué des remplaçants, ex-CYNIC et ex-EXIVIOUS tout de même), les parties de cette dernière galopent comme par permis, se faisant même pourvoyeuses de quelques belles envolées (tout "Intra Venus" d'une manière générale, "Urn"). Vous n'y verrez que du feu.

Et pourtant, à y regarder de plus près, on se surprend quand même à penser que notre curieux volatile à trop vouloir plaire à néanmoins laissé quelques plumes dans la danse. Rien de très voyant, certes, rien de préjudiciable non plus. Mais quand même. D'abord, NEO ne surprend plus. Même s'il arrive à nous tenir en haleine sur la durée, à nous séduire dans ses transitions et ses rebondissements, force est de constater que par rapport à ses œuvres précédentes jamais il ne nous fait ici perdre la tête, sachant pertinemment où il veut nous mener. On découvre nos Australiens un peu prisonniers de leur formule, ce qui semble sacrément ironique lorsque l'on sait de quoi ils sont capables et ce qu'ils nous déroulent encore ici. Mais leur musique étant ce qu'elle est, constituée de gimmicks et de passages obligés (là, un pont acoustique, là, un riff sévère, etc.), nous les retrouvons peu à même de se dépêtrer de leur alliage rutilant et chromé. Les riffs, aussi, sont parfois moins fous, la batterie ne bluffe plus autant (enfin, tout est relatif), certaines parties acoustiques - moins Folk dans l'ensemble - semblent déjà entendues et ne hérissent plus vraiment le poil (l'intro de "Eyrie", malgré son ensemble de cordes), même si (et nous insistons là-dessus), le niveau technique demeure cependant toujours très élevé.

Et donc ? Et donc, marqué par son redoutable premier jet (dont la composition s'est étendue sur une période de 7-8 ans … pour plus de 70 minutes de tartes dans la mouille), NE OBLIVISCARIS pêche ici un peu par une légère prévisibilité dans son propos. Benjamin Baret (guitare, le frenchy de la bande) l'avoue lui-même en interview, un groupe a le temps qu'il veut pour s'appliquer sur un premier LP, mais cela ne sera plus jamais le cas par la suite. Et peut-être est-on en train d'écouter un NEO payant la rançon de son succès, victime du manque de temps qu'il passe à parcourir le globe (la composition en tournée étant forcément moins confortable) ; les durées plus courtes de "Urn" (mais aussi de "Citadel" en son temps), laissant fortement soupçonner qu'un album tous les deux-trois ans, entrecoupé de tournées, s'annonce comme le planning-type du combo sur les années à venir. En espérant que le sextet n'en oublie pas toute spontanéité.

Bref, suite à un "Portal Of I" irréprochable et à un "Citadel" seulement 'moins fou' et obnubilant, "Urn" en vient forcément à souffrir la comparaison avec ses aînés, malgré ses qualités certaines. Mais compte tenu d'une personnalité moins affirmée à laquelle s'ajoute, nous l'évoquions, de la peine à nous surprendre (mais le pourront-t-ils d’ailleurs à nouveau ?), les Australiens demeurant relativement sagement dans leur zone de confort, voient ici la sélection leur échapper. "Zone de confort", si vous saviez la taille des pincettes que nous avons pris avant d'écrire un truc pareil. Car bien difficile est-il de parler de zone de confort quand on voit le niveau déballé ici… Et des albums 'légèrement décevant' de cette trempe, on en aimerait plus souvent. N'empêche que, rendons-nous à l'évidence, ce "Urn", moins fou, moins fin, est également le moins dément et attachant de leur trio de productions.

Note réelle : 3,5/5.

(*) "Hiraeth" et "Sarabande To Nihil", limités à 300 copies chacun et depuis longtemps sold-out. Ces deux EP furent originalement édités au format CD en guise de lot à la campagne de crowdfunding de "Citadel". Le premier présente le premier trio de compos jamais écrites par le groupe (2003/2004) tandis que le second propose une poignée de titres de l'époque "Portal Of I" (2012) ayant dû être écartées de l'album (faute de place). Promis, on leur règlera leur compte plus tard, à ces deux-là.

(**) Le bonhomme a aussi abandonné ses activités au sein de VIPASSI (projet parallèle instrumental d'une partie du line-up de NEO), sans plus de précisions.

(***) Une vingtaine de personnes recrutées parmi les Ne Obluminati (les souscripteurs à leur page Patreon).

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   (2 chroniques)



- Xenoyr (chant, textes)
- Tim Charles (chant, violon, alto)
- Benjamin Baret (guitare)
- Matt Klavins (guitare)
- Daniel Presland (batterie)
- Robin Zielhorst (invité, basse)


1. Libera (part 1) - Saturninre Spheres
2. Libera (part 2) - Ascent Of Burning Moths
3. Intra Venus
4. Eyrie
5. Urn (part 1) - And Within The Void We Are Breathle
6. Urn (part 2) - As Embers Dance In Our Eyes



             



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