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FOZZY - Judas (2017)
Par T-RAY le 1er Janvier 2018          Consultée 2435 fois

Les musiques que l’on chérit sur NIME sont des musiques à riffs. C'est comme ça, la majorité des genres musicaux chroniqués sur ce site s’expriment d’abord au travers de riffs, plus ou moins marquants. De courtes séquences mélodiques, à la guitare ou aux claviers le plus souvent, parfois à la basse, répétées en boucle plus ou moins régulièrement au gré de chaque morceau de la plupart des groupes de Metal et de Hard au sens large. Il en va de même dans le Rock, d’ailleurs. Le riff est ce que l’apprenti rockeur ou metalleux qui empoigne pour la première fois une gratte tente de trouver en premier lorsqu’il s’essaie à la “composition”, lorsqu’il cherche sa mélodie à lui. Et ce, avant même parfois d’avoir appris ses accords de base. Bien sûr, je n’énonce pas là de vérité absolue car il y a toujours des exceptions pour confirmer la règle et lesdites exceptions sont tout de même (très, très, très) nombreuses.

FOZZY est l’une de ces exceptions. Trouver le bon riff, ou même UN riff, n’est pas sa préoccupation première. Là n’est pas son point de départ, la première pierre de son édifice musical, ce qui va à rebours de la façon de composer de bien des formations de Hard Rock et de Heavy Metal. Et c’est à la fois une faiblesse et une force. Laissez-moi vous expliquer pourquoi. C'est une faiblesse parce que cela peut l'empêcher de toucher une frange plus large de l’auditorat Metal, qui attend bien souvent d'être ébloui par la performance instrumentale de l’artiste qu’il écoute. C’est une faiblesse parce que cela appauvrit d’une certaine façon sa musique qui, sans la voix, serait bien peu de choses. C'est également une faiblesse lorsqu’il s’agit de créer l’attente chez le public, notamment lors d’un concert où c’est souvent la guitare qui parle la première pour aider la foule à identifier le morceau que le groupe commence à jouer.

On aura beau écouter et réécouter encore et encore ce "Judas", on aura toujours du mal à déceler les traces de riffs mémorables, quel que soit l’instrument sur lequel on se concentre, exception faite du tubesque "Drinkin' With Jesus", du presque Electro "Burn Me Out" et de la doublette "Running With The Bulls"/"Capsized", qui ne tire pas son efficacité toute radiophonique de son riff, de toute façon. En cela, l’on remarque que les fondateurs du combo, ex-membres de STUCK MOJO, restent encore en partie ancrés dans leur passé Rap Metal, où la voix porte l’essentiel de l’expression mélodique, en plus du texte, évidemment. Et où les guitares contribuent davantage au soutien rythmique des voix qu’à un système musical autonome, sauf au moment des soli où, là, l’excellent guitariste qu’est Rich Ward touche sa bille. D’ailleurs ce passé Rap Metal refait surface sur l’efficace "Three Days In Jail", presque LINKIN PARKien et fortement infusé de Hip-Hop, qui offre un featuring au rappeur texan Hyro Da Hero.

Ce faible score sur l'échelle du riff, c’est une force malgré tout lorsqu'on s’appelle FOZZY. C'est une force car le combo, en s’appuyant sur la voix comme instrument principal, ses mélodies, ses modulations, ses intonations, est plus immédiatement assimilable par le commun des mortels du XXIème siècle, bercé depuis toujours à la Pop, à la Variété, bref : aux musiques à voix (et à textes, dans le meilleur des cas). On peut le dire : FOZZY est peut-être plus Pop, dans le fond, que Hard ou Heavy sur "Judas". Un "Burn Me Out" au refrain tubesque et gonflé aux sonorités synthétiques, fait pour le dancefloor, ne contredira pas mon propos. Sans doute est-ce là l’une des raisons du joli petit succès rencontré par ce disque Outre-Atlantique. Les chansons qu’il recèle sont, pour beaucoup, assimilables dès la première écoute. Une performance que pas mal de groupes “riff oriented” n’auront jamais pu réussir, malgré tous leurs efforts instruments en mains.

Il est vrai que FOZZY fait feu de tout bois sur "Judas", question refrains. Le charismatique Chris Jericho s’en donne à cœur joie au micro et transcende même les mid-tempi que sont "Painless" et "Wordsworth Way". Un morceau dansant comme "Weight Of My World" est un vrai terrain de jeu pour le vocaliste. Le groupe enchaine hit sur hit et bon nombre des morceaux de ce disque pourraient être candidats au titre de “Best Metal Song” si une telle catégorie existait aux Grammy Awards (elle existe ailleurs mais je prends volontairement l’exemple de la plus célèbre et la plus mainstream des récompenses musicales). Le morceau-titre, qui ouvre les hostilités, est un vrai tube, puissant et entêtant, le meilleur de l'album. Mais ils sont nombreux à prétendre au titre de “deuxième meilleur”. Pas besoin de les lister, la tracklist suffira : toutes les chansons ont un pouvoir d'attraction certain.

Maintenant, est-ce suffisant pour faire de ce nouvel album de FOZZY un grand album selon les standards NIMiens ? De ceux sur lesquels on se retourne quelques années plus tard en se disant “putain, que c’était bon !” ? Assurément, non. Garanti : vous passerez et repasserez cet album plus d’une fois sur votre platine ou votre lecteur numérique, sûrement plus d’une dizaine, même, si vous en faites l’acquisition vous en aurez pour votre argent. Mais selon moi, FOZZY n’a pas dépassé son statut d’outsider du Metal ricain sur "Judas", alors qu’il a sans doute en lui les arguments nécessaires pour accéder au rang de star du genre. Ç’aurait pu être le cas si riffs de compète et mélodies vocales de dingue avaient été conjugués (assortis des mêmes soli foufous que nous propose Rich Ward). Puisqu’on n’a ici droit qu'à la moitié de l'équation, "Judas" n’a droit qu'à la note médiane théorique. Un grand, beau et mérité 3/5.

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- Chris Jericho (chant)
- Rich Ward (guitare lead, vocaux additionnels)
- Frank Fontsere (batterie)
- Paul Di Leo (basse)
- Billy Grey (guitare rythmique)


1. Judas
2. Drinkin With Jesus
3. Painless
4. Weight Of My World
5. Wordsworth Way
6. Burn Me Out
7. Three Days In Jail
8. Elevator
9. Running With The Bulls
10. Capsized
11. Wolves At Bay



             



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