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2017 Souverain

ATREXIAL - Souverain (2017)
Par T-RAY le 25 Novembre 2017          Consultée 1269 fois

Le Black Metal pur et dur est une musique intransigeante. Elle ne pardonne pas. Comme tout genre prétendant à l'élitisme, il ne suffit pas de savoir en jouer, ni même d'être techniquement bon, pour sortir du lot. Le Black est la musique du mal-être, de l'introspection, de la haine, de la souffrance, de la misanthropie, du blasphème toujours, quoique cette notion, virant vite au puéril, devient plus rare dans le Black actuel, qui a clairement franchi un cap en termes de maturité et de subtilité. Puisque le Black est la musique de la négativité, il lui est nécessaire de savoir l’exprimer, par ses riffs, ses mélodies, ses ambiances, ses vocaux hantés, damnés. Et malheur à l’artiste qui n’y parvient pas, qui ne génère aucun sentiment, car le voilà condamné aux oubliettes du genre.

Venu d’Espagne, ATREXIAL y échappe de peu… De très, très peu, même. Vaisseau Black Metal de plusieurs musiciens pourtant déjà reconnus chez eux pour leur contribution à d'autres groupes de Black mais aussi de Death Metal, cette nouvelle entité malfaisante - voulue comme telle, du moins - a toutefois bien du mal à s’inscrire en élément prometteur de la scène. "Souverain", son premier album, aux ambitions impériales de par son seul titre, ne peut prétendre à quelque trône que ce soit, en l'état. Pas même le trône du Black espagnol, je le crains, qui n’est pourtant pas l’un des plus compliqués à conquérir au regard du milieu Black de la péninsule. Car un certain nombre de défauts remettent sérieusement en cause l’ambition de ce disque.

D’abord, il est long. Trop pour être efficace. Trop pour être pleinement habité par l’esprit du Mal, qui a foutu le camp bien avant que résonne l’ultime note de ce premier L.P. Sur 55 minutes, il faudrait à cet album proposer plus que les quelques morceaux de qualité qu’il dévoile sur sa première partie. Une vingtaine de minutes où l’on comprend que les créateurs d’ATREXIAL ne sont pas des manchots, maîtrisent totalement la technique pour faire sonner un riff Black, pour poser une atmosphère mystérieuse et occulte, pour hurler la haine inhérente au genre. Où l’on comprend aussi que les gaillards savent composer. "The Hideous Veil Of Innocence", "Catharsis Through Torment", "Unmerciful Imperial Majesty" présentent tous les qualités requises pour faire de "Souverain" un album de Black de qualité.

Les riffs fielleux sont au rendez-vous, les ambiances frissonnantes aussi, les percussions sépulcrales également, mais étrangement, ils et elles s’affaiblissent au fil des minutes qui s’écoulent… Seul "Shadows Of The Nephilim Throne" parvient à convoquer de nouveau les ténèbres sur la deuxième partie de l’album. Ailleurs, le soleil parvient un peu trop à percer et ses rayons dissipent trop rapidement l’atmosphère sinistre voulue par ATREXIAL. L’écoute de ce disque est très déstabilisante, d’ailleurs, car dès le départ, l’on sent tout de même que quelque chose cloche, qui nous empêche de nous immerger totalement dans la noirceur pourtant revendiquée par cet album… Et plus l’on multiplie les écoutes, plus l’on se dit que ce "Souverain" manque cruellement d'émotions... À nous faire vivre !

Voilà, c’est cela, le principal problème de ce premier longue durée d’ATREXIAL : il ne parvient pas à générer, malgré la débauche d'énergie et de savoir-faire de ses compositeurs et interprètes, de franches émotions, les sensations de malaise, de peine, d’effroi, à susciter l'extériorisation de notre haine et de notre colère intérieure. Ce qu’un bon, et plus encore un grand album de Black est capable d'éveiller en nous comme sentiments, comme bouleversements, "Souverain" n’y parvient pas… Et c’est fort dommage car, sur le plan de la composition, le groupe espagnol ne fait aucune faute de goût. Même lorsqu'il se montre plus Thrash dans le son de ses guitares, comme sur "Under The Scourge Of Lamashtu", ATREXIAL est juste et absolument en place sur le plan technique.

Oui mais, voilà, tout cela ne prend pas aux tripes, n’affole pas l’esprit, encéphalogramme plat, quoi. "Souverain" est exactement le genre d'album qu’on devrait aimer, qu’il faudrait aimer, qui a tout pour plaire au fan de Black qui, comme moi, apprécie quand le genre sait se faire plus complexe musicalement pour provoquer des sentiments eux aussi plus complexes, plus obscurs que ceux réveillés par un énième disque de “True” Black Metal. D’autant que tout est exécuté avec une grande précision ici. Mais non. ATREXIAL est, sur "Souverain", comme cet hypnotiseur censé vous mettre dans un état second ou, du moins, briser quelques chaînes dans votre subconscient, mais qui ne parvient qu'à vous faire perdre votre temps sans atteindre jamais de résultat probant.

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- Nocte (vocaux, guitares)
- Naga S. Maelstrom (guitare, basse, claviers, vocaux additionnels)
- Labelua (batterie)


1. Enthronement
2. The Hideous Veil Of Innocence
3. Under The Scourge Of Lamashtu
4. Catharsis Through Torment
5. Unmerciful Imperial Majesty
6. Illuminatur
7. The Ominous Silence
8. Ascension
9. Shadows Of The Nephilim Throne
10. Trinity
11. Souverain
12. Eternal



             



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